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Quel avenir pour le Parti socialiste dans l’Ouest ?

Longtemps journaliste à Ouest France, Thierry Guidet vient de publier « La rose et le granit », un essai consacré au socialisme dans les villes de l’Ouest. Il dirige  aujourd’hui Place publique, une revue de réflexion et débat sur les questions urbaines au cœur de la métropole Nantes Saint-Nazaire. Clairement engagé à gauche mais « non encarté »,  l’auteur est un observateur de la vie politique régionale et nantaise. Son dernier ouvrage démontre comment l’Ouest – la Bretagne et les Pays-de-la-Loire – longtemps conservateur a basculé à gauche pour devenir depuis plus de 30 ans un fief socialiste.

C’est aux élections municipales de 1977 que le changement se produit, Angers, Nantes, Brest, Rennes, la Roche sur Yon sont perdues par la droite et le centre. Autour du slogan « changer la ville, changer la vie », les socialistes vont ensuite conquérir petit à petit de plus petites villes et les deux régions en 2004. Les départements de Loire Atlantique et de Finistère suivront.

Quelles ont été les causes de ce profond  changement ?  Pour l’auteur, c’est  avant tout l’arrivée d’une nouvelle classe politique de gauche. Ce sont des militants pour la plupart issus de mouvements chrétiens comme la JAC, la JEC, le MRJC, ou ayant  eu une expérience syndicale à la CFDT, ou d’anciens adhérents du PSU. C’est le cas de Jean-Marc Ayrault à Nantes, de Jean Monnier à Angers, d’Edmond Hervé à Rennes ou de Jacques Auxiette à la Roche sur Yon.

Ces hommes ont su profiter des changements sociologiques, démographiques et idéologiques des villes bretonnes et ligériennes quand ils ne les ont pas accentués. Ils ont su maintenir les alliances de leur camp PS, PC et Verts tandis qu’en face, au sein du RPR et de L’UDF devenues UMP et UDI, les querelles de personnes, liées à des ambitions personnelles, faisaient rage. Guidet note que, jusqu’il y a peu, aucune grande figure  de droite n’a pu émerger en Bretagne au niveau régional  tant son personnel politique était médiocre.

L’auteur insiste sur  les « politiques urbaines innovantes » des socialistes en matière de transport et surtout de culture. Celle-ci a été utilisée par Jean-Marc Ayrault comme un formidable levier pour accroitre l’emprise idéologique des socialistes sur l’agglomération nantaise. Quasiment tétanisés, ses opposants ne se sont jamais opposés à ses choix culturels dispendieux – on pense notamment aux Allumées. Les collectivités dirigées par les socialistes  ont su se créer de multiples réseaux de connivence en particulier dans le milieu associatif et se constituer ainsi de fidèles clientèles électorales.

Mais la « marée rose » a atteint son plus haut niveau et les conquérants doivent faire place aux héritiers. « L’Ouest va-t-il rester à gauche ? »Thierry Guidet se pose la question, non sans  inquiétude. La crise de l’agro alimentaire breton, la mobilisation des Bonnets rouges contre l’écotaxe, l’impopularité record de  François Hollande et de Jean-Marc Ayrault, la montée prévisible du Front national  l’alarment aussi. Il se rassure toutefois en concluant que « l’Ouest demeure une région globalement solidaire, confiante en soi et en l’avenir », balayant d’un trait de plume les solides travaux de Christophe Guilluy sur les « Fractures françaises »  qui « rendent mal compte de la réalité de l’Ouest d’aujourd’hui ». Il se plait à rêver d’une « modernisation économique capable de garantir à L’Ouest une position enviable dans la division internationale du travail et une redistribution équitable des fruits de la croissance ». Est-ce là l’avenir radieux  ou les lendemains qui chantent dont rêvaient naguère socialistes et communistes ?

Interrogé par le quotidien L’Opinion  après les élections municipales de mars dernier, Guidet minore la défaite des socialiste : « ce n’est pas la fin d’une époque » et il n’y voit que « les effets d’une abstention-sanction »  et il tente de se rassurer, le FN n’a connu qu’une « petite poussée,  principalement dans les quartiers populaires », Bonnets rouges et Manif Pour Tous  n’ont pas eu d’effets. Sera-t- il toujours aussi optimiste au lendemain des élections européennes du 25 mai ? « Rien n’est écrit » écrit-il en conclusion de son essai. On ne lui donnera pas tort sur ce point.

Thierry Guidet, La rose et le granit : le socialisme dans les villes de l’Ouest , éditions de l’Aube, 240 p., 18 €

Photo : Parti socialiste/Flickr (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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4 réponses à “Quel avenir pour le Parti socialiste dans l’Ouest ?”

  1. Faina dit :

    Les législatives ne valent rien dans ce pays car ce n’est pas proportionnel et quant aux municipales le PS n’a pas eu à s’inquiéter pour la simple raison que dans la majorité des villes il était présent et à gauche il est seul contrairement à droite mais très doué pour pousser à ce que l’UMP et le FN reste deux pendant que lui s’allie à tout va . Dans dans l’Ouest partout ailleurs d’ailleurs en sachant que beaucoup de français ont eu le choix entre deux personnes ou trois , ces élections ne valent pas d’être représentative contrairement aux européennes .

  2. bouffon1er dit :

    Que cette bande d’incapables dhimmitarés dégage

  3. jacques dit :

    à voir le résultat de plus de 60 ans d’UE , il est grand temps de réfléchir tout seul comme un grand et ne plus écouter c’est marchand de vent .
    pour la France et les français d’abord , il n’y a qu’une solution FN /RBM .

    vos enfants , petits enfants qui assurera leur retraite ? en travaillant 10 heures par mois

  4. elsasser dit :

    la gauche n’a plus d’avenir dans ce pays, regardez ces bouffons depuis qu’ils sont en place, leur seule “réussite” c’est d’avoir fait passer cette loi du “mariage pour tous”, quant au reste, ce ne sont que des augmentations de taxes et impôts, blocage des retraites, quand vont ils enfin diminuer le nombre de fonctionnaires qui nous coûtent la peau des c…lles, ils sont en surnombre comme les députés, sénateurs, et tous les planqués qui trainent autour d’eux….ils parlent toujours du modèle allemand, qu’ils commencent à l’appliquer à leur niveau, cela fera déjà de très belles économies à notre pays, les 500 000 000 d’€ à la tunisie, pourquoi faire, sommes nous tellement riches ?? cet argent aurait pu servir à notre pays, et s’ils doivent reconstruire là bas, nous sommes prêts à renvoyer grand nombre de tunisiens chez eux….

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