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Dégradations à Nantes et à Rennes. «l’Etat a laissé faire»

31/10/2014 – 07H00 Nantes (Breizh-info.com) – De violentes manifestations ont éclaté ces derniers jours à Rennes, mais aussi et surtout à Nantes, ayant pour prétexte la mort de Rémi Fraisse, ce jeune étudiant toulousain décédé le week-end dernier pendant une manifestation contre un projet de barrage dans le Tarn – un projet dont les travaux pourraient être suspendus suite à l’incident .

Les Nantais ainsi que les téléspectateurs auront pu ainsi voir lors de la manifestation nantaise, des individus en cagoules, saccager en toute tranquillité abris bus, vitrines de commerce, mobilier urbain, le tout sans être inquiétés par les forces de l’ordre. Celle-ci avaient reçu des consignes : en Ille-et-Vilaine, en Loire-Atlantique, comme partout en France, il fallait surtout «limiter» les interventions policières, assimilés à des «provocations». Huit personnes ont été interpellées à Nantes, dont cinq placées en garde à vue. Aucune arrestation à Rennes, malgré feux de poubelles, tags et menaces de morts sur agent de la force publique. Signe que l’Etat semble avoir  perdu toute autorité, un policier a expliqué à des journalistes que « Mieux vaut gérer un petit désordre qu’un grand ». 

Dans un communiqué, le Front National d’Ille et Vilaine a  souligné ce laxisme, “dénonçant avec force cette attitude des pouvoir publics ainsi que celle de Madame Appéré, maire de Rennes, qui a salué « l’intervention mesurée des forces de l’ordre qui a permis d’éviter de plus graves violences”.

Du côté des commerçants nantais, c’est l’indignation générale et la consternation : « à chaque manifestation de l’extrême gauche, que ça soit contre l’aéroport, ou ici pour «honorer» un mort, il y a de la casse. On en peut plus» nous affirme ce commerçant qui a vu sa vitrine tomber sous les coups des casseurs. « Certains collègues vont se contenter une nouvelle fois de faire jouer les assurances et de ramasser les débris. Mais les assurances, c’est de plus en plus cher avec ce genre d’incidents. Et l’Etat laisse faire. On a clairement vu les policiers se tenir une nouvelle fois à distance et laisser faire » nous déclare-t-il. « La Constitution garantit la sécurité des citoyens. La nôtre n’est plus assurée, que cela soit du fait des ces violences commises à l’encontre de nos commerces, qui nous permettent de vivre, ou bien à l’encontre des personnes, comme cela se passe actuellement dans le centre-ville de Nantes. Nous n’en pouvons plus ! » .

Le cri du désespoir pour ce commerçant, mais un discours loin d’être isolé aujourd’hui, à Nantes ou ailleurs, tant la colère gronde. « Il faut éviter d’en arriver à cette situation de quasi guerre civile, dans laquelle en plus les victimes deviendraient, du fait de leurs actes, les coupables aux yeux de la justice . Mais le gouvernement peine  à entendre tous ces pauvres gens, préférant abandonner un centre ville (Nantes ou Rennes), des quartiers dits “sensibles”, ou toute  une ville (Calais et les problèmes liés à l’immigration massive)», nous explique un responsable du Front National.

Sur les réseaux sociaux, on trouve de nombreux messages de soutien à Rémi Fraisse “mort pour ses idées”. Des personnalités politiques, l’ancienne ministre Cécile Dufflot en tête, voit en lui le nouveau “Malik Oussekine” – du nom de ce jeune homme tué en marge d’une manifestation étudiante, il y a bientôt trente ans, anesthésiant pour toujours la droite face à la contestation de rue, y compris minoritaire.

D’autres – notamment dans les milieux du football – se souviennent aussi que le 23 novembre 2006 – il y a 8 ans bientôt – un jeune homme appelé Julien Quemener , supporteur du PSG, fût abattu par un policier nommé Antoine Granomort en marge d’un match de football, policier ayant bénéficié par la suite d’un nom lieu. La mort du jeune homme – qui n’avait à l’époque entraîné aucun incident, y compris émanant des franges radicales de supporteurs qui se recueillent chaque année dans la dignité –  n’avait pas ému outre-mesure la classe politique, visiblement moins sensible au sort d’un supporteur de football. Il en fût de même , il y a trente ans, lorsqu’un  militant nationaliste nommé Sébastien Deyzieu trouva la mort après avoir été pourchassé par la police suite à une manifestation anti-impérialiste.

Selon que l’on soit écologiste, supporteur de football ou nationaliste …

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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3 réponses à “Dégradations à Nantes et à Rennes. «l’Etat a laissé faire»

  1. […] La situation devient chaque jour plus inquiétante à Nantes, alors que les forces de l’ordre ont pour consigne de laisser faire pour éviter une explosion sociale d’ampleur dans une Bretagne sous haute pression. Ainsi, les […]

  2. Albert dit :

    Les soit disant écolo manifestent à Rennes pour une retenue d’eau dans le Tarn sans connaitre les enjeux/bénéfices du projet.

    Par contre il n’y a personne pour lutter contre l’abatage en masse des arbres à Rennes par la Mairie !
    On supprime tous les espaces verts, on coupe tous les arbres à Rennes!
    Où sont les écologistes ???

  3. […] – La situation devient chaque jour plus inquiétante à Nantes, alors que les forces de l’ordre ont pour consigne de laisser faire pour éviter une explosion sociale d’ampleur dans une Bretagne sous haute pression. Ainsi, les […]

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