L’évolution des métiers et de leur proportion en Bretagne (B4)

29/12/2014 – 08H00 Bretagne (Breizh-info.com) – L’INSEE vient de publier une étude portant sur la répartition de l’emploi et des familles professionnelles ainsi que sur l’évolution des métiers en Bretagne (B4) en 2011, et entre 2006 et 2011.
On retrouve ainsi en tête ( 4,4% de l’emploi breton, 56 649 emplois) la catégorie «agents d’entretien» devant les enseignants (4,1% et 53365 emplois), les «agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs, bûcherons» qui représentaient, avec 45 753 emplois, 3,5% de l’emploi breton. Viennent ensuite les conducteurs de véhicules (3,5%, 44876 emplois), les employés de la fonction publique (B et C) (3,3%,  42 559 emplois), les vendeurs (3,1%, 41892) , les aides-soignants 2,7%, 34 504 emplois) ou encore les infirmiers et sages-femmes (2,4%, 31 772 emplois)..

A noter que les métiers traditionnellement plus représentés en Bretagne que dans le reste de la France ont tendance à diminuer depuis 20 ans. Ainsi, si les marins pêcheurs , avec 7 529 emplois (0,6% de l’emploi breton) ont une part 4,5 fois plus importante que dans les autres régions françaises, leur part a diminué de moitié en vingt ans, passant de 1,3 % à 0,6 %. Ces métiers étaient 6,5 fois plus présents dans la région qu’au niveau national en 1990, contre seulement 4,5 fois en 2011.

Il en va de même chez les agriculteurs, éleveurs, sylviculteurs et bûcherons qui représentaient plus de 10 % des emplois bretons en 1990, contre seulement 3,5 % en 2011. L’indice de spécificité de cette famille professionnelle est passé de 2,3 à 1,9 sur la période, signe d’une baisse plus importante qu’au niveau national.

Pour l’agro-alimentaire, entre 2006 et 2011 – soit avant les grandes crises de ces deux dernières années – la part de l’emploi était déjà passé de 2,8 % à 2,3%, soit une perte de 4 700 postes.

Concernant les métiers qui se développent dans la région, ils le font à l’image du reste de la France, effaçant petit à petit toute «spécificité» à la Bretagne.  Ainsi, les aides-soignants et les cadres des services administratifs, comptables et financiers voient leur part augmenter de 0,4 point entre 2006 et 2011. Il y a donc 6 400 aides-soignants de plus en 2011 qu’en 2006. Les aides à domicile et aides ménagères et les attachés commerciaux et représentants évoluent dans le même sens avec une hausse de 0,3 point.

Au niveau local, là aussi des spécificités se dégagent selon les communes : 

Ainsi, Guingamp est surreprésenté (Les métiers sont considérés comme surreprésentés s’ils représentent au moins 400 emplois et au moins 1 % de l’ensemble des métiers de la zone d’emploi, et si leur part dans l’ensemble des métiers est plus importante dans la zone d’emploi que dans l’ensemble de la région.)  en agriculteurs, infirmiers ou aides-soignants alors que pour Brest , il s’agit de l’armée, de la police ou des pompiers, ainsi que des maraîchers, jardiniers ou viticulteurs et du personnel de recherche et d’étude. Pour Rennes, on constate une forte présence d’ingénieurs de l’informatique, de personnels d’études et de recherche et de cadres de la fonction publique, quand pour Lorient, il s’agira de techniciens et agents de maîtrise des industries mécaniques, de policiers et de militaires ou de pompiers.

Petit à petit, sociologiquement comme professionnellement, la Bretagne est en passe de ne devenir qu’une «région française comme les autres» …

Photo : DR
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