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Maël de Calan ne veut pas affronter Florian Philippot

C’est la gloire pour Maël de Calan, (UMP-LR), conseiller départemental de Saint-Pol-de-Léon, président de la fédération  « les Républicains » du Finistère et collaborateur d’Alain Juppé dans la campagne pour la primaire de la droite. Tous les médias – ou presque – on consacré un papier ou un commentaire à son ouvrage La vérité sur le programme du Front national (Plon). Même Le Canard enchaîné s’est félicité de voir l’équipe Juppé avoir « une riche idée : rassembler dans un livre (…) la totalité des propositions de FN en matière économique ». Il ne restait plus qu’au magazine Bretons de s’y mettre à son tour.

Bien entendu, Bretons se devait d’aborder la question bretonne. En mettant les pieds dans le plat : « Pour la Bretagne, il faut aussi rappeler que le Front national est hostile à toute forme de reconnaissance de la langue bretonne, à la signalétique bilingue, par exemple ? ». La réponse de Calan en faisait presque un militant breton : « Oui, même si je ne connais pas en détail les positions des responsables régionaux et que je sais que de temps en temps on voit des gens attachés à la culture bretonne qui votent FN. Mais au niveau national, le parti est absolument hostile à l’identité bretonne en dehors du folklore. Ils aiment les binious, les défilés du mois d’août. En revanche, affirmer la langue bretonne, protéger ses drouits, essayer d’enrayer son déclin, ils y sont absolument hostiles. »

Si M. de Calan fait preuve de peu d’empressement pour affronter Florian Philippot, le N°2 du FN – c’est une « bête médiatique qui, en plus, tient un discours populiste » – il se flatte en revanche d’avoir « débattu face à Gilles Pennelle [patron du FN en Bretagne] sur France 3, qui est lui seulement populiste. Et on voit que très vite, il s’effondre. Dès qu’on a commencé à parler de son programme, il était dans les cordes ».

Pas évident du tout, pour quiconque a regardé le débat d’autant plus que le discours libéral de la droite a été facilement démonté

Quelques exemples simples susceptibles de parler à un esprit libéral : une dette publique atteignant 2 096,9 milliards d’euros au 31 décembre 2015 (soit 96,1 du PIB) ; d’après la loi de finances 2016, les intérêts se rapportant au budget de l’État sont évalués à 44,452 milliards d’euros (crédits de paiement), ce qui fait de cette « mission » la seconde dépense de l’État après l’«Enseignement scolaire» (67,069 milliards d’euros).

Autre exploit des partis de gouvernement : le nombre de demandeurs d’emplois inscrits à Pôle emploi en France métropolitaine (catégories A,B,C,D,E). Pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, 3 464 600 en juin 2007 et 4 888 300 en mai 2012, soit une progression de 1 423 700 chômeurs (dont + 824 000 pour la seule catégorie A). François Hollande fait aussi bien : 4 888 300 en mai 2012, puis 6 103 900  en avril 2016, soit une progression de 1 215 600 chômeurs (dont + 629 700 pour la seule catégorie A).

« La sortie de l’UE et de l’euro » proposée par le FN fait évidemment sauter Maël de Calan au plafond, oubliant qu’on pourrait alléger le déficit de l’État en supprimant le « prélèvement sur les recettes de l’État au profit de l’Union européenne », soit 20,169 milliards d’euros (loi de finances 2016). Inévitable autre vache sacrée pour le porte-plume d’Alain Juppé :la mission « immigration, asile et intégration » qui prévoit des crédits de paiement pour 804,121 millions en 2016. Oser toucher à ces tabous « conduirait la France au chaos », s’empresserait de répéter le collaborateur de M. Juppé !

Une certitude : un contradicteur connaissant bien son affaire ferait exploser M. de Calan en vol. Avec un argument choc : il est impossible de faire pire que les partis de gouvernement qui se sont succédé depuis dix ans. Et n’oublions pas que son champion, un certain Juppé, appartenait au gouvernement de Nicolas Sarkozy… Le bilan de Sarkozy est donc également le bilan de Juppé.

Paul Bernard

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2016 dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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Une réponse à “Maël de Calan ne veut pas affronter Florian Philippot”

  1. David dit :

    pauvre petit bonhomme, trop peur de se prendre une dérouillée !

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