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Point de vue. Sur le droit à l’avortement

Notre excellent confrère Nice-Provence.info a publié récemment une tribune de Pierre Lance  consacrée à l’avortement. Parue sous le titre un brin provocateur « L’IVG garantit l’avenir de notre civilisation », et parce qu’il ne saurait y avoir de sujet tabou, nous la livrons à nos lecteurs.

Ceci étant précisé, on peut aussi considérer que « l’avenir de notre civilisation » ne passe pas par l’avortement – opportunément euphémisé par les médias du Système en « IVG » –  mais que ce dernier demeure une solution à des cas de détresse, tout en  regrettant qu’il soit devenu un moyen de contraception banalisé. Le débat est ouvert.

Je suis depuis toujours un farouche défenseur du droit à l’avortement, et cela pour deux raisons, dont la première est connue de tous et fréquemment mise en avant et dont la seconde n’est évoquée, à ma connaissance, par personne d’autre que moi-même.

La première est évidemment le droit sacré de tout individu à disposer de son propre corps, dont il est par nature le seul propriétaire légitime, ce qui implique le droit pour toute femme de refuser un enfantement dont elle n’a pas été, pour quelque raison que ce soit, la libre décisionnaire. Si une femme se trouve enceinte sans l’avoir voulu, elle est en état de légitime défense face à un envahisseur qui, comme tout être vivant, si infime soit-il, poursuit ses propres buts et n’écoute que sa volonté de puissance. Le philosophe britannique Bertrand Russell (1872-1970) affirmait : « Le spermatozoïde est un bandit à l’état pur. » Quant à moi, je le définirai plutôt comme un « conquistador », un aventurier désireux de fonder un nouveau monde sans trop se soucier des malheurs qu’il peut provoquer.

Il va sans dire qu’un enfant désiré, fruit d’un amour fort et sincère, est sans conteste un « heureux évènement ». Mais un enfant « accidentel », engendré par négligence ou dans un moment d’égarement, du simple fait d’une dictature hormonale à laquelle on n’a pas su résister parce que « la chair est faible », non seulement risque de n’être jamais lui-même vraiment heureux et bien dans sa peau, mais a peu de chances de pouvoir contribuer à une harmonie familiale éminemment souhaitable.

Pis encore, et c’est ma seconde raison, si cette naissance non véritablement voulue a été favorisée par ce qu’on appelle une « politique familiale » étatiste et arbitraire, consistant à payer des procréateurs insouciants avec les impôts dérobés aux célibataires et parents responsables et prévoyants, on attaque alors la civilisation dans ses racines mêmes en multipliant à l’excès le nombre des individus de piètre qualité, ce qui ne peut aboutir qu’à des sociétés humaines chaotiques et vouées tôt ou tard à l’autodestruction. On l’a bien vu au cours du XXe siècle, lorsque les gouvernements natalistes souhaitaient que l’on engendre « beaucoup de petits soldats », politique aveugle qui produisit les effroyables hécatombes des deux guerres mondiales, ce qui fit dire au même Bertrand Russell : « La guerre est un infanticide différé. » C’est pourquoi, alors même que l’explosion démographique menace gravement les équilibres planétaires, je reste convaincu que la contraception et l’avortement sont les seuls garants de l’avenir de l’humanité, n’en déplaise à des pontifes religieux qui ne voient rien, ne comprennent rien et ne savent pas ce qu’ils font.

Pierre Lance

P.-S. – Cet article ne doit pas laisser supposer que je soutiens le projet de loi socialiste destiné à limiter la liberté d’expression sur l’avortement. Chacun doit avoir le droit de donner son opinion personnelle sur ce problème délicat, comme je le fais moi-même ci-dessus. Il est d’ailleurs extravagant que le pouvoir socialiste ait laissé proliférer les sites djihadistes sur Internet et veuille soudain interdire ceux qui ont pour but de dissuader les jeunes femmes d’avorter. Mais au fait, les vagues migratoires africaines qui déferlent actuellement sur l’Europe ne sont-elles pas elles-mêmes la conséquence du refus de la contraception et de l’IVG prôné par les religions, tant musulmane que catholique ? Si les religieux de toutes obédiences refusent d’ouvrir les yeux sur la réalité, ils seront responsables de l’explosion de l’Europe et du monde.

Source : Nice-Provence.info

 

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9 réponses à “Point de vue. Sur le droit à l’avortement”

  1. PUMA dit :

    1/ ” le droit sacré de tout individu à disposer de son propre corps” dites-vous. Et le droit sacré du corps de l’enfant à naître, vous en faites quoi ??? La femme est libre de faire ce qu’elle veut de son corps mais l’enfant qu’elle porte est un autre corps.
    La conséquence principale d’un rapport sexuel est la possible reproduction. Ne pas le savoir ou ne pas s’en prémunir relève au 21ème siècle de la bêtise pure et simple.

    2/ Je ne suis pas un enfant désiré; et il doit y en avoir des paquets comme moi. Pourtant je suis très heureux d’être là. Penser le contraire et là aussi d’une bêtise abyssale.
    Enfin, que les célibataires égoïstes qui se plaignent de payer pour les familles, se souviennent l’heure venue, que leur retraite sera en partie payée par les enfants qu’ils n’auront pas faits…

    • dan dit :

      JE partage entièrement votre analyse – on déresponsabilise les hommes et femmes en banalisant l’IVG – A notre époque où il existe tant e possibilité de contraception, tant d’information sur le sujet et toute possibilité pour chaque personne responsable d’éviter une grossesse, il faut que l’IVG soit réservée à des situations médicales très particulières – Il y a peu de temps on parlait des dégâts physique et psychologique d’une interruption de grossesse “spontanée” (fausse couche) ou voulue (IVG) – dans le premier cas (j’y ai été confrontée plusieurs fois) il en résulte une grande détresse physique et morale et les services médicaux ne font pas la différence entre ce désarroi et cette souffrance (on a droit à : tu es jeune tu en auras un autre…………) le personnel de l’hôpital peut être très dur avec ces patientes dont il ne sait pas si l’intervention est volontaire ou la conséquence d’une fausse couche –
      On m’a ensuite expliqué les raisons de cette attitude du personnel soignant : certaines femmes “prennent un abonnement” (c’est un peu trivial j’en conviens) mais ce sont les propos tenus par des infirmières qui voient des femmes jusqu’à 8 à 10 fois revenir pour la même raison et refuser les moyens contraceptifs qui leur sont proposés –

  2. Parmantier dit :

    “Le droit sacré de tout individu à disposer de son propre corps?”
    Quand l’ovule est fécondé, il y a un nouvel individu! Son chiffre est distinct de celui de sa mère.
    ce n’est donc plus “son propre corps”, mais un autre corps (qui lui, n’a pas le droit à la parole!)
    C’est même lui qui commande par ses hormones la nidation et donc toute la grossesse, vous en convenez!
    Ce droit dit “sacré” est un sacré mensonge, c’est un faux droit à sens unique,
    c’est le droit du plus fort, destructeur de toute civilisation,
    puisque la volonté de puissance est du côté de la mère, face à la nature-volonté de la vie.
    Ce n’est pas d’abord une question de religion, c’est la réalité de la vie.
    c’est d’abord et avant tout un fait de la nature, c’est une vérité philosophique,
    que la foi catholique vient confirmer à mon esprit rationnel.

    Quand la volonté d’un catholique est défaillante face à une grossesse non désirée,
    sa religion vient lui confirmer cette réalité,
    par la lumière de sa foi au mystère de l’Immaculée conception que nous fêtons ce jour.
    Cette lumière est un don de Dieu.
    Prions pour ceux qui ne connaissent pas l’amour de Dieu et de la vie.

  3. Marie-Christine Ceruti Cendrie dit :

    Je fais donc partie des individus de piètre qualité, ma jeune soeur aussi ! Merci du compliment !
    Marie-Christine Ceruti-Cendrier

  4. Rederbro dit :

    Certes, mais il manque une element de poids au raisonnement évoqué.
    Cet element, c’est qu’une âme s’est deja incarnée dans ce foetus, et ce, qu’on le veuille ou non, et ce, sans auncune reference à une religion quelconque.
    C’est un fait de la nature, une des grandes lois du Cosmos.
    Et la supppression de ce nouvel etre, aura une repercution sur l’histoire de la fraterie future. C’est une “information” qui manque toujours à la prise de décision.
    L’avortement doit donc rester une acte exceptionnel, comme l’euthanasie, decidé en concertation, mais surement pas un acte banalisé type “securité sociale”
    Rederbro

  5. Le Zek dit :

    tout à fait d’accord avec Parmantier:
    Mettre à mort délibérément une vie humaine débutante innocente est un crime, que çà plaise ou non.
    Ce devrait être une évidence pour tout homme si les passions n’aveuglaient pas la raison
    L’Eglise Catholique est à peu près la seule en France à le dire et le redire car elle seule reçoit d’En-haut certaines lumières ( que les “Lumières” veulent obscurcir, d’ailleurs!)

  6. Marie Claude dit :

    Breizh-info ne se grandit pas en reprenant cet article,à la philosophie malthusienne! ….et qui,lorsqu’il est paru,a suscité un déluge de commentaires scandalisés. C’est d’ailleurs la seule fois ,à ma connaissance ,où Nice Provence Info a dérapé.Habituellement,il participe tout à fait à ce que l’on nomme maintenant la réinfosphère.

  7. Caroline dit :

    Parceque vous croyez que les ” allocataires professionnels” ont recours à l’avortement ?
    Comme moyen de contraception peut être dans quelques cas …

  8. Bye-Bye! dit :

    C’est vous qui voyez.
    Sans regret…

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