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12 décembre 1773 : La naissance de Robert Surcouf, corsaire de légende

12/12/2016 – Saint-Malo (Breizh-Info.com) – Robert Surcouf est un Malouin de légende. Il naît le 12 décembre 1773 dans une famille bourgeoise d’origine irlandaise. Ce celte aura fait honneur à la réputation de navigateurs et de guerrier des Bretons. Il aura capturé pas moins de 44 navires et remporté de nombreuses batailles perdues d’avance.

Une jeunesse prometteuse

Dès ses 13 ans, en 1786, il devient membre de l’équipage d’un navire effectuant du cabotage le long de la façade atlantique jusqu’à Cadix en Espagne.

A peine 3 ans plus tard, le voilà membre bénévole de l’équipage de « L’Aurore ». Un navire de 749 tonneaux, 20 canons et 165 hommes et une destination mythique : les Indes.
Après avoir embarqué une cargaison d’esclaves, le bateau fait naufrage au large du Mozambique Surcouf parvient à sauver 269 esclaves et le quartier-maître du bateau. Il s’illustra de telle manière que le capitaine promu le malouin comme 3e officier.

En 1791, il revient à Saint-Malo, transformé par ses aventures. Il reprend la mer rapidement jusqu’en 1794, date à laquelle il est nommé capitaine au long cours. Son objectif : devenir corsaire !

Un corsaire de légende

Il commence sa carrière de corsaire le 4 septembre 1795 et capture son premier navire anglais, le « Peguan », le 18 décembre de la même année. La prise est mineure mais Surcouf est lancé.
Le « Cartier », le « Diana », le « Triton » suivront.
Ce dernier, bien plus puissant que le navire de Surcouf, est conquis par la ruse. Surcouf fait en effet hisser le drapeau anglais afin d’approcher le navire sans dommage. Après un abordage éclair, l’équipage se rend.
Cette prise d’exception marque le début de la célébrité de Surcouf. La presse anglaise relate l’événement en remarquant que Surcouf « traite ses prisonniers avec politesse et humanité. »
Son retour à « l’Isle de France » (actuelle île Maurice) est triomphal.

Il part pour Saint-Malo afin de se fiancer avec son amie d’enfance. Il repart pour l’Isle de France en août 1798 et capture 3 navires sur la route ! Les prises s’enchaînent alors, de même que les fuites miraculeuses face aux navires anglais qui font de lui leur proie de choix.

Le 7 octobre 1800, Surcouf réussit une prise qui lui vaut d’entrer définitivement dans la légende. Le « Kent » est un navire énorme, le joyau de la Compagnie des Indes. 1 200 tonneaux, 38 gros canons et près de 450 marins et soldat ! La « Confiance » de Surcouf n’embarque que 130 hommes et 18 canons.

Pourtant, à la suite d’une manœuvre audacieuse de Surcouf, l’abordage a lieu, extrêmement violent. Alors que les combats font rage, une grenade tue le capitaine anglais. Apeurés par la furie des combattants français, l’équipage se rend et Surcouf se rend maître du « Kent ». Il fait interdire le pillage et prend soin des « ladies » à bord.

La nouvelle de cette prise d’une valeur de 100 000 piastres fut commentée dans toute l’Europe.
Fort de cet énorme succès, il reprend la route de la France en avril 1791 et profite de la paix provisoire pour épouser enfin son amour de jeunesse.
C’est en France qu’un échange avec un officier anglais entre dans la légende :
« Les Français se battent pour l’argent, alors que les Anglais le font pour l’honneur ! » lui lance l’officier anglais.
Et Surcouf de répondre : « Vous avez tout à fait raison, chacun se bat pour ce qu’il n’a pas ! »

Alors que la guerre est à nouveau déclarée en 1803, il reprend la mer en tant que corsaire. Il force notamment le blocus anglais de l’Isle de France pour sauver l’île de la famine.

En 1809, il rentre pour de bon en France et devient armateur.

Un armateur respecté

Fait baron d’empire par Napoléan, il est désormais une légende vivante. A Saint-Malo, tous les marins s’inclinent sur son passage, saluant bien bas le génie du corsaire.
Il profite de sa richesse acquise durant les années précédentes pour devenir l’un des plus grands armateurs français. En 20 ans, il arma ainsi près de 35 navires.

Très aimé, les témoignages de respect à son encontre son légion. Un jour qu’il chassait du gibier, il abîma un champ de blé noir. Les paysans furieux accoururent prêts à se faire justice lorsqu’ils reconnurent Surcouf. L’un d’eux s’écria alors : « Ah, si c’est Monsieur Surcouf, il en a assez fait pour la France pour avoir le droit d’abîmer un peu notre sarrasin ! »
Ému par ce discours, Surcouf offrit une bourse pleine aux paysans pour leur réparer les dommages.

Il mourut le 8 juillet 1827 à l’âge de 54 ans. Ses funérailles furent évidement grandioses, à la mesure de l’admiration qu’il suscitait. Le corsaire s’en allait mais la légende n’était, elle, pas près de s’éteindre.

Images : Surcouf, Corsaire breton (Bande dessinée)

Nicolas Serrand

Photos : DR
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