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Écosse : le SNP ne parvient pas à exploiter la perspective du Brexit

09/01/2017 – 07H00 Édimbourg (Breizh-info.com) Gérer le « Brexit » paraît presque aussi compliqué pour Nicola Sturgeon que pour Theresa May. L’une est contre, l’autre pour, mais le premier ministre écossais autant que le premier ministre britannique donnent l’impression de ne pas trop savoir par quel bout s’y prendre.

Au mois de juin dernier, le Royaume-Uni a décidé par référendum de quitter l’Union européenne. Mais les traités européens ne disent pas comment s’y prendre : l’Europe façon Monnet et Schuman était censée être une voie à sens unique. Une fois happé par le sens de l’histoire, on ne peut s’en extraire.

Mais si les Britanniques ont voté en faveur du Brexit, les Écossais ont voté contre à 62 %. Le Scottish National Party (SNP) y a vu la possibilité d’un « examen de rattrapage » : si les électeurs écossais ont rejeté à 55 % son référendum sur l’indépendance en 2014, ne serait-il pas possible de renverser la situation par un nouveau référendum associant indépendance écossaise et maintien dans l’Union européenne ?

Développée depuis six mois par le SNP, cette stratégie du second référendum d’indépendance motivé par le maintien dans l’Union européenne peine à s’imposer. Nicola Sturgeon a tenté de la relancer à la fin de la semaine dernière à l’occasion d’un entretien sur BBC Scotland. Le gouvernement britannique et Theresa May « feraient une grosse erreur s’ils croient que je bluffe à propos d’un second référendum », a-t-elle déclaré.

Le Brexit plus l’indépendance, c’est trop

Certains observateurs estiment pourtant que l’objectif du SNP serait plutôt d’élargir la marge d’autonomie de l’Écosse. Ils agitent l’idée d’un « soft Brexit » dans lequel l’Angleterre quitterait l’Union européenne alors que l’Écosse en resterait membre. Une hypothèse qui a peu de chances d’être validée par les technocrate bruxellois, désireux de rendre le Brexit aussi pénible que possible pour dissuader les imitateurs.

L’ambiance est tout aussi défavorable en Écosse. Plusieurs sondages ont montré que les électeurs étaient opposés à un nouveau référendum sur l’indépendance dans l’immédiat. Certains nationalistes estiment même que l’indépendance vis-à-vis de l’Union européenne est déjà un pas dans le bon sens. Nicola Sturgeon comptait sur le soutien des milieux d’affaires, effrayés par la perspective du Brexit. Mais la perspective du Brexit ET de l’indépendance écossaise, pour eux, c’est trop ! Interrogé ce dimanche par The Scotsman, le directeur général de la chambre de commerce de Glasgow déclarait : « Les gens se basent sur le scénario du pire et tentent d’élaborer leurs plans en conséquences. C’est pourquoi je pense que leur imposer un second référendum sur l’indépendance par-dessus le marché ne ferait qu’aggraver beaucoup leur perplexité. »

Nicola Sturgeon et le SNP se trouvent ainsi dans une situation très inconfortable : pour avoir trop misé sur une stratégie de second référendum, ils risquent de se trouver condamnés à regarder passer le train du Brexit sans en tirer le moindre parti.

Crédit photo  : [cc] Scottish National Party (SNP) extrait d’une vidéo YouTube
[cc] Breizh-info.com, 2017, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source

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2 réponses à “Écosse : le SNP ne parvient pas à exploiter la perspective du Brexit”

  1. Abrux dit :

    Logique : on trouve 4 types d’électeurs en Ecosse en combinant Brexit/Indépendance. En plus le SNP est à gauche.
    L’électorat est beaucoup plus divisé que lors du referendum : Yes/No.

    Evenéments oubliés :
    A l’issu du referendum, dès le lendemain Cameron a demandé des mesures de décentralisation maximum (le contraire de Madrid).
    Il y a eu les répartitions des migrants par Bruxelles et le bras de fer avec les petits pays de l’est. Sortir du giron de London pour celui de Bruxelles a fait réfléchir.
    Depuis le dernier referendum, le barril est passé de 110$ à 30$ puis maintenant 60$. L’Ecosse puise là dedans pour son programme social plus généreux.

    Il y a plusieurs pays qui ont rejoint EU par opposition à leur voisin : Eire(UK), Finlande/Pays baltes(Russie), Pologne, Chypres … Ecosse et Wales (UK). Opposition ne donne jamais fervente adhésion.

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