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Rennes. Rencontre avec « Section Grabuge », un groupe hardcore qui monte

30/01/2015 – 10H00 Rennes (Breizh-info.com) – Dans le gigantesque monde très «underground» de la musique techno, il existe une branche dénommée hardcore, qui réunit des milliers de jeunes dans toute l’Europe chaque week-end. Et parmi ces groupes qui explosent de nombreux tympans chaque week-end sur des rythmes endiablés, il en est un qui vient tout droit de Bretagne, de Rennes plus particulièrement : «section grabuge ».
Nous avons interrogé Sébastien Garrec, le fondateur de ce groupe, désormais mondialement reconnu par les fans.

Breizh-info.com : Pouvez-vous présenter Section Grabuge ?

Section Grabuge : Je m’appelle Sébastien GARREC, j’ai 32 ans, marié et deux enfants. Je suis né en Alsace, j’ai grandi entre Strasbourg et la région parisienne, puis aujourd’hui, je vis autour Rennes depuis 2004. Ma famille est originaire de la région, du coup, j’ai sauté sur une opportunité professionnelle pour un retour aux sources.

Fan de techno hardcore depuis presque 20 ans, j’avais envie de réaliser ce rêve d’adolescent de devenir artiste, DJ compositeur. J’ai vécu mes premières expériences de la scène avec le crew « French Gabber Team ». A l’époque nous tournions particulièrement sur les territoires francophones. C’est-à-dire, Nord et Est de la France, Paris, Ile-De-France, Belgique et Suisse. Mon envie d’envahir les autres pays européens avec un nouvel élan et de nouvelles créations, a été déclenchée à partir de 2008, c’est là, que le projet « Section Grabuge » a vu le jour.

Tout à réellement commencer à partir d’une première création, « Policia ». Une sorte de mélange entre hardcore et métal, le tout galopant autour des 200BPM (Battements Par Minute). Un hymne au pogo était né dans notre milieu ! Cette track est devenue un passage obligatoire sur mes prestations pour revendiquer symboliquement un raz-le-bol d’un système qui nous matraque. Sept ans, quelques quarante nouveaux titres et une dizaine de remix plus tard, je me retrouve à travailler avec un gros label flamand nommé : FOOTWORXX. Depuis je tourne tous les week-ends sur le vieux continent et j’ai eu la chance de jouer également en Australie en octobre dernier et bientôt à Bogota, en Colombie pour septembre prochain.

Breizh-info.com : Comment présenteriez-vous votre musique pour ceux qui ne connaissent pas du tout ce milieu ?

Section Grabuge : Le Hardcore est issu du milieu techno. Début des années 90, cette nouvelle musique se joue entre Francfort et Rotterdam. Les artistes et DJ’s de l’époque voulait créer un style pour les raves party et les clubs branchés, avec des sonorités plus durs, plus sombre (ou pas) et surtout, plus rapide en rythme. Très vite, le style « Gabber » a fait son apparition. Très populaire aux Pays-Bas puis dans le Nord de l’Europe, les gabbers se retrouvent essentiellement dans les stades puis directement dans des évènements hors normes, très bien organisés, réunissant souvent plus de 20.000 personnes.

Depuis, différents styles de hardcore existent. Par exemple, Oldschool : genre des années 1992-1995, qui représente essentiellement la base du style. Le Early-Rave : genre des années 1996-1999 insistant sur des sonorités plus mélodiques, rythmées parfois de façon militaire. Le Newstyle ou Mainstream est la tendance la plus accessible pour le grand public. Le Up-Tempo et l’Industrial sont deux styles plus durs avec des sons plus métalliques et des rythmiques plutôt violentes, le BPM est assez large, entre 150 et 210. Il existe aussi le Crossbread, Terror, Speedcore, Happy-Hardcore, Frenchcore …

Pour se rendre compte de la différence de chaque genre, le mieux est encore d’écouter directement des mix sur www.lsdb.nl, site web de référence concernant les musiques électroniques aux Pays-Bas.

Breizh-info.com : Quelle est la différence entre votre musique et celle des technivals par exemple ?

Section Grabuge : Avec le rock et le hip-hop, les radios et télévisions françaises ont souvent été sous l’influence anglo-saxonne. Toujours en adoration des produits et cultures américaines et anglaises, la plupart des Français sont des gros consommateurs de tout ce qui vient de ces pays, dont la musique. Le rapport avec le milieu technival, c’est qu’il a été testé et fondé chez nos amis anglais via « Spiral Tribe », collectif nomade qui est à l’origine du mouvement free-party. A cette période de l’histoire, quand les Hollandais décidèrent d’organiser de très grosses raves légales, dans notre pays nous étions confrontés à des lois dites « anti-techno ».

Du coup, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour que des idéaux d’extrême-gauche récupèrent le mouvement électronique en faisant des raves, cette fois illégales, anti-conformistes, anti-système, dans un esprit de musique libre, très souvent dans des usines désaffectées, des squats ou carrément des rassemblements sur des terrains de campagne, type champs ou bois.
La vraie différence, c’est que notre musique, notre culture, elle, se développe un peu partout autour de notre pays, qu’elle est organisée de façon « carré » comme n’importe quel concert d’André Rieu (pour citer un hollandais de façon marrante), que les entrées y sont payantes car il y a des mises en place de scénographie totalement extraordinaires et toujours une programmation de très bonne qualité.

Il y a aussi un encadrement d’agents de sécurité et autre infirmerie qui est assuré par les organisateurs et non pas par la gendarmerie et les municipalités environnantes. Heureusement, avec le temps, de plus en plus de beaux événements se font connaître chez nous, en France.
Malgré une discrimination claire et des interdictions préfectorales de la part des pouvoirs publics, nous arrivons petit-à-petit à étendre notre identité culturelle en trouvant des solutions d’organisation grâce à des acteurs du milieu qui sont souvent influencés par ce qui se déroule au Nord de l’Europe, en Espagne et en Italie.

Breizh-info.com : Vous vous affichez comme patriotes et pourtant cela ne vous empêche pas de vous retrouver très souvent en tête d’affiche. Comment expliquez-vous cette différence avec d’autres musiques, ou votre patriotisme affiché vous aurait envoyé aux oubliettes ?

Section Grabuge : Quand on s’affiche ainsi, c’est surtout pour revendiquer notre pays, notre identité, nos coutumes de façon « sympatique ». Il y a beaucoup de provocations dans nos actions. Lorsqu’on se retrouve à quelques milliers deFrançais à chanter la Marseillaise en plein cœur d’un festival néerlandais, nous sommes dans la provocation.

Lorsqu’on fait des appels sur les réseaux sociaux à débarquer avec des drapeaux tricolores ou encore se mettre à gueuler « On est chez Nous ! » dans un des plus gros club belge, c’est également de la provocation. Contrairement à d’autres styles, il y a des similitudes avec l’esprit des supporters de club, une sorte de patriotisme musical.

Par exemple, le fait que nos compatriotes se déplacent en masse à l’étranger pour des artistes français, comme si nous faisions parti d’une grosse équipe de football en plein championnat d’Europe. Chaque prestation est vécue comme un « match » pour nous.
Le fait que le public débarque sur les dancefloors et se rentre dedans et danse de façon anarchique juste pour montrer qu’ils sont des « bonhommes » ou le fait de planquer des fumigènes dans les falzars, à l’entrée des évènements, pour les cramer ensuite sur scène en partageant cette folie avec les artistes, c’est encore de l’incitation tout comme dans certains stades européen ! Mais tout ça ne reste que du « défouloir », il n’y a pas de réclamations politiques ou autres dans notre musique ou, plutôt, il n’y en a pas besoin.

Breizh-info.com : Vous produirez-vous bientôt en Bretagne, sur vos terres ?

Section Grabuge : Malheureusement, aucune date en vue en Bretagne ! J’ai pourtant déjà un agenda très rempli jusqu’à décembre 2015, mais le hardcore n’est pas très populaire par chez nous. Peut-être qu’un projet de soirée sur Rennes apparaitra grâce à la sortie du prochain album CD, je vous tiendrai au courant. En attendant, merci beaucoup pour cette invitation sur votre site web, j’espère pouvoir vous donner des nouvelles de cette belle aventure prochainement. Si vous souhaitez découvrir ou suivre Section Grabuge, je vous propose la page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Section-Grabuge/371025965299 .

A très bientôt !!

Sébastien GARREC, SECTION GRABUGE

Prochain rendez-vous pour les fans :

06/02/2015, « We Are Rave » Dock Pullman, La Plaine Saint-Denis / Paris.
28/02/2015, « Karnage invites FTWX » Inox Club / Toulouse.
07/03/2015, « SWBD Footworxx » ICC / Gand, Belgique.
20/03/2015, « Hardzone Festival » Titan / Lyon.
04/04/2015, « Footworxx » RKC / Vevey, Suisse.
18/04/2015, « Insane Festival » Parc des Expositions / Avignon.
23/05/2015, « Harmony of Hardcore Festival » Erp, Pays-Bas.
08/08/2015, « The Qontinent Festival » Wachtebeke, Belgique.
15/08/2015, « The End of The World » Valls, Espagne.
18/09/2015, « Aniversario Hardcore Colombia » Bogota, Colombie.
31/10/2015, « Footworxx » Number One / Brecia, Italie.

Photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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3 réponses à “Rennes. Rencontre avec « Section Grabuge », un groupe hardcore qui monte”

  1. yohan dit :

    blizzou a fond

  2. pierrot dit :

    langue de bois quand tu nous tiens…

    “évènements hors normes” = rave illégale imposée aux riverains ?

  3. Alex Rnd dit :

    section grabuge <3

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