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« Des demandeurs d’asile, y en a déjà dans tous les cantons de Loire-Atlantique »

12/08/2015 – 08H00 ‑ Nantes (Breizh-info.com) ‑ Alors que la multiplication des centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA)  dans des petites villes suscitent une forte inquiétude sur fonds de contexte social et économique tendu, faut-il avoir peur de la construction de nouvelles places en CADA notamment en Loire-Atlantique ? Aujourd’hui le département manque de plusieurs centaines de places – plus de 500 actuellement – alors que l’afflux des immigrés devrait continuer d’augmenter dans les prochaines années. Une situation pour le moins problématique qui devrait continuer d’empirer,  l’actuel gouvernement n’ayant pas l’intention de remettre en cause sa politique en ce domaine.

Pierre [le nom a été changé], travailleur social en Loire-Atlantique, se marre : « les CADA, ça existe déjà dans tous les chefs-lieux de canton. Partout où il y a des infrastructures suffisantes en matière d’enseignement et de santé, et où les transports sont à un niveau potable ». Pourquoi ? « être demandeur d’asile, ça veut dire faire plein de démarches administratives. Donc il faut souvent aller à Nantes, à la préfecture. Le dernier secteur qui posait des soucis sur ce plan là, c’est Châteaubriant, mais avec le tram-train c’est réglé ». M. Laurent, de l’association Saint-Benoit Labre, ne dit pas autre chose : « ça fait 20 ans que l’on répartit les migrants sur le territoire. Il y en a dans des appartements à Blain, Savenay, Vertou, Saint-Nazaire évidemment, le Loroux-Bottereau, Saint-Sébastien, Clisson, Vallet, Châteaubriant etc. Et ça se passe très bien ».

Pierre s’explique : « comme les places en CADA manquent, on se démerde. On peut mobiliser des logements – privés, publics (HLM), préemptés dans le cadre d’une opération immobilière, il y a de tout ». De quoi susciter certaines rancoeurs dans des communes où les logements viennent à manquer pour les familles et les ménages modestes – contrairement à de nombreuses villes qui ne savent pas quoi faire de leurs logements, comme Vierzon qui a détruit et continue de démolir la quasi-totalité de ses cités, la Loire-Atlantique fait partie d’un arc dynamique qui s’étend de Rennes à la Roche-sur-Yon. Les emplois y abondent – donc la population afflue, qu’elle soit d’origine régulière ou non – et les logements manquent. Sans que la construction n’arrive à étancher toute la demande. Dans ces conditions, les logements loués par les structures de l’Etat et des collectivités locales pour loger des immigrés contribuent à diminuer encore plus l’offre disponible.

« Si on ne trouve pas d’appartements, il y a aussi les solution d’appoint : l’hôtel par exemple. Ou le 115 – qui mobilise d’ailleurs souvent les mêmes capacités hôtelières que nous », continue Pierre. Ce sont pour l’essentiel des hôtels vieillots et meublés du centre-ville nantais, ou alors des motels en périphérie, des Première classe notamment à l’est. L’un d’eux a été racheté et transformé en hôtel social. « Parfois, l’hôtel c’est moins cher qu’un foyer ; dès qu’on en fait un, ce sont des normes à respecter, de la surveillance, etc. ça revient facilement trois à quatre fois plus cher que l’hôtel ». Le travailleur social s’emploie à chasser l’image du garni miteux : « ce ne sont pas des marchands de sommeil, ce sont des hôtels aux normes, agrées par la Préfecture, visités par les commissions de sécurité ». Le pari est souvent gagnant-gagnant : les hôteliers apprécient pouvoir louer leurs établissements vieillots au mois, comme ils le font par ailleurs à des Français qui touchent de faibles retraites ou le RSA et ne peuvent donc accéder au marché locatif classique à cause de la frilosité exacerbée des bailleurs.

« Mais voilà, il y a les conditions d’accueil qui influent. Nous, on héberge les demandeurs d’asile engagés dans une procédure ou ceux qui ont été régularisés. Le 115 se fiche de la régularité de la situation des demandeurs, mais s’appuie sur la vulnérabilité ». Traduction : une femme enceinte ou une famille ont plus de chances d’être logés, tandis qu’un « homme en bonne santé qui peut se débrouiller risque de rester à la rue ». Avec une probabilité de 100% : «tout est saturé, nous comme le 115, et il ne cesse d’en arriver de nouveaux, principalement en provenance d’Europe de l’Est, du Caucase et d’Afrique noire ou sahélienne.»

Camille – le nom a été changé – militant d’extrême-gauche libertaire, dénonce la situation : « à ce jour, il y a des migrants qui sont à la rue à Nantes. Oui, il y a deux squats de migrants », dont le collectif de soutien est proche de l’ultra-gauche, « à Doulon et à Chantenay, mais ça ne suffit pas depuis longtemps, malgré la mobilisation des soutiens et des bénévoles. » Les deux squats abritent plus de 120 clandestins, et les pouvoirs publics – ville et préfecture – essaient d’ailleurs timidement  de reprendre la main dans ce dossier. Au vu du contexte international – poursuite du désordre en Somalie et en Libye, surpopulation et guerres dans la bande sahélienne et en Afrique équatoriale, guerre civile ukrainienne, Etat islamique etc. –  rien ne permet de penser, sauf changement radical de politique, que le flux de l’immigration vers la France et la Bretagne se tarisse dans les prochaines années.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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14 réponses à “« Des demandeurs d’asile, y en a déjà dans tous les cantons de Loire-Atlantique »”

  1. sylvain400 dit :

    Et à #Cherbourg?

  2. veronique dit :

    Le grand remplacement de la population autochtone est en marche ….

    • jaouen dit :

      le grand remplacement n’y est pour rien, il s’agit seulement de décongestionner Nantes et son agglo, où les capacités sont insuffisantes, et qui plus est débordées.

      • Pschitt dit :

        En fait de “grand remplacement”, c’est donc plutôt un remplacement petit à petit…

      • Marie Martin dit :

        Au lieu d’arriver avec un car, ils arrivent avec plusieurs combi vw 9 places.
        C’est plus facile pour se garer. C’est plus convivial. Ils sont moins désorientés.
        Et l’autochtone n’y voit que du feu. Je savais le Breton était accueillant mais à ce point là …
        Il n’y a pas que l’agriculture qui va mal en Bretagne.

      • Marie Martin dit :

        Ces mouvements, déplacements de population en masse font partie “du Grand Remplacement”.
        Ils ne sont pas là en tant que touristes ! Savent très bien qu’ils seront accueillis par des associations subventionnées par les contribuables.
        Beaucoup trop de prévenance pour ces migrants : les autochtones ont également des besoins non assurés pas les services sociaux.

  3. Marie Martin dit :

    Dommage pour eux que l’accueil ne soit pas à la hauteur de leurs attentes.
    Il serait donc préférable qu’ils choisissent dorénavant des lieux plus à même à leur offrir ce qu’ils recherchent.
    Bénévoles pour les migrants, bénévoles pour les autochtones aussi ?
    Encore du zèle.

  4. Francopithèque vierzonnais dit :

    Erreur, Vierzon remplace simplement ses quelques tours HLM par des lotissements HLM horizontaux. Et vous êtes priés de recycler vos surplus vous-mêmes puisque vous les avez voulus.

    • jacques dit :

      On n’a rien demandé en Bretagne ! pas plus les immigrés que les français qui viennent s’installer ici pour la mer, les emplois etc. qui font monter les prix et nous piquent nos emplois !
      Quant à Vierzon, vos quelques tours, bah voyons, le Clos du Roy à sa grande époque, le Colombier, Henri Sellier, rue Mozart, la “chandelle” au-dessus du tunnel place du 8 mai, plus ce qui reste encore… ça faisait pas mal de tours à une époque, et tout ça n’a pas été remplacé par des logements, loin de là. La ville a perdu plus du quart de sa population.

      • Francopithèque vierzonnais dit :

        Je persiste. Les tours qui pouvaient être réhabilitées l’ont été, et celles qui ne pouvaient pas l’être en raison de leur état de décrépitude ou de leurs défauts de conception ont fait place à des lotissements sociaux ou à des espaces verts urbains (+ des infrastructures sociales…). Le taux de vacances des logements sociaux n’est d’ailleurs pas supérieur à ceux du département (et probablement de beaucoup d’autres). En outre, la courbe démographique de la commune repart à la hausse depuis deux ans selon mes informations. Vous devriez actualiser vos sources.
        Lorsque je dis que vous avez voulu cette situation, force est de constater que les territoires bretons représentent, derrières certains département du grand sud-ouest, les derniers espoirs du déplorable et suicidaire archaïsme gauchisant. Vous récoltez donc les fruits qui vous reviennent.
        Dernière chose (?), n’étaleriez-vous pas un rejet décomplexé des français ? Et bien sûr, vous comptez rapatrier dans vos vertes prairies la diaspora bretonne qui pourra s’y épanouir, vous comptez résoudre par vous-mêmes les questions de l’élevage, des marins-pêcheurs qui ne tireront bientôt plus que des chaluts désertés, le tout dans le respect des règles élémentaires de l’écologie. Vous n’avez pas non plus besoin de la manne touristique hexagonale ou de l’énergie qui vous est livrée à domicile. Ah, les heureux hommes ! Les bangladais aussi ont la mer…

  5. Ionessa dit :

    Ce qui est dommage pour la Bretagne, pour la Basse-Normandie également, c’est que depuis des
    années des Français d’autres départements aimant ces deux superbes régions et souhaitant s’y installer pour créer, ont été découragés par des comportements de rejet à leur encontre, surtout les
    Parisiens.

    Ces gens que l’on dit « Parisiens » (dont la grande majorité sont originaires d’autres régions n’ayant vécu plusieurs années à Paris que pour travailler) subissaient quand même une sorte “d’antiparisianisme” exécrable, alors qu’ils étaient plutôt bienveillants avec une réelle faculté d’adaptation, ils n’étaient pas
    riches mais travailleurs et inventifs, et ne réclamaient aucune aide à la charge du contribuable, ni aucune exigence politico-religieuse à imposer. Vous n’en avez pas voulu n’en parlons plus !

    • Francopithèque vierzonnais dit :

      Merci, vous êtes un baume. Cependant, il faudrait quand même en parler comme vous faîtes. Je ne connais pas l’attitude des écossais ou des catalans, par exemple, à l’égard de leurs voisins immédiats. Et eux au moins ont des arguments économiques que tout le monde n’a pas.

  6. Antoine dit :

    0% de croissance du PIB. % qui ne ne prend pas en compte les variations de population. Autrement dit c’est < 0.
    Ce qui veut dire qu'on importe des chômeurs sans aucune qualification, en plus de ceux qu'on crée en dessous de 1.5% de croissance.
    Ca va mal se terminer.

  7. Francopithèque vierzonnais dit :

    Ce site vaut le détour : on y reste un peu au début pour le spectacle étonnant, voire consternant, donné par des contributeurs qui se posent comme les merveilles de la Création, qui ne se soucient pas plus de l’opinion de leurs voisins de rue (lesquels doivent impérativement penser comme eux) qu’il ne prennent en considération l’avis de tous ceux qui ont quelque légitimité à revendiquer l’héritage de la Bretagne. C’est anecdotique et ça n’est pas nouveau, comme ces bons français (y compris des bretons donc), les seuls selon eux, qui criaient encore Vive l’Empereur lors de l’avènement de Louis-Philippe 15 ans après la fin de l’Empire.
    Les choses deviennent vraiment drôles lorsque vous abordez des sujets que vous ne maitrisez pas et que vous ne connaissez que par des bribes d’informations qui vous sont parvenues via on ne sait trop qui/quoi mais qui témoignent de votre ignorance du monde réel. Je ne me permettrai pas de prolonger ce sujet plus avant, l’Insee et les bailleurs sociaux publiant leurs statistiques. Puisque vous vous risquez à m’insérer dans un modèle typologique, vous me semblez, pour ma part, tout à fait correspondre à l’archétype du fonctionnaire, celui qui sait tout sans jamais avoir rien vu. Dans tous les cas, vous êtes infiniment plus proche de ce type que je le serai jamais de la mouvance collectiviste. Mon clavier d’ordinateur, qui se gondole déjà, peut en témoigner.
    Plus la peine non plus de remuer le couteau économique dans les plaies de la Bretagne. Là encore, la réalité s’impose d’elle-même et il est heureux qu’il reste de nombreux bretons en capacité de l’appréhender.

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