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Le Hobbit, de Peter Jackson [chronique cinéma]

01/01/2014 – 06H00 Bretagne (Breizh-info.com) – Depuis le 11 décembre sur les écrans, La Désolation de Smaug est la deuxième partie de la trilogie consacrée par Peter Jackson au roman Le Hobbit de J. R. R. Tolkien.

Dans la première partie, intitulée Le Hobbit : Un voyage inattendu (The Hobbit: An Unexpected Journey), on découvrait les protagonistes ainsi que leur quête. Désireux comme tout Hobbit de rester tranquillement dans son village, le jeune Bilbon Sacquet (Martin Freeman) reçoit la visite du magicien Gandalf (Ian McKellen). Celui-ci lui propose de se joindre à une aventure avec treize nains. Mais leur chef, Thorin (Richard Armitage), se méfie du Hobbit. Ils partent néanmoins vers la Montagne Solitaire afin d’y conquérir l’or du dragon Smaug. Après de nombreuses aventures, Bilbon récupère un anneau magique égaré par l’être difforme Gollum (Andy Serkis). Cet anneau a le pouvoir de rendre invisible. Lors d’un combat contre des orques, Bilbon sauve la vie de Thorin et bénéficie, dès lors, de sa reconnaissance…

Dans la suite intitulée La Désolation de Smaug (The Desolation of Smaug), les nains se perdent dans une forêt et sont capturés par des araignées géantes. Grâce à l’invisibilité que lui procure l’anneau, Bilbon parvient à libérer ses amis. Surviennent des Elfes, dirigés par Legolas (Orlando Bloom), le fils du roi, et Tauriel (Evangeline Lilly), la chef des gardes, qui tuent les araignées et capturent Thorin et ses nains. Bilbon, invisible, demeure libre. L’Elfe Tauriel et le nain Kili éprouvent des sentiments l’un pour l’autre. Bilbon parvient encore à libérer les nains. Ils embarquent dans des tonneaux le long d’une rivière et rencontrent Bard l’archer (Luke Evans), un humain, qui accepte de les faire entrer dans la ville autrefois détruite par le dragon Smaug. Bilbon doit alors dérober au dragon la précieuse pierre Arkenstone. Il pénètre seul dans la Montagne Solitaire et découvre les immenses richesses des nains. Mais Smaug sort de sa torpeur. Furieux, il s’envole vers la ville des humains qu’il compte anéantir…

J. R. R. Tolkien, professeur d’université anglais, avait rédigé le roman Le Hobbit, de la fin des années 1920 au début des années 1930, afin de divertir ses jeunes enfants. La suite sera son célèbre roman Le Seigneur des anneaux, une œuvre beaucoup plus complexe et sombre.

Les créatures imaginées par Tolkien, parce qu’elles sont naturellement bonnes (les elfes) ou mauvaises (les orques), ont suscité d’invraisemblables critiques. Par exemple, Chris Henning, journaliste au Sydney Morning Herald a écrit, dans un article repris par le Courrier International, que « tout l’attrait du Seigneur des anneaux réside dans le fait que c’est un ouvrage fondamentalement raciste. La Terre du Milieu est peuplée de créatures qui se distinguent les unes des autres par des caractéristiques marquées : la langue, l’apparence physique et l’attitude. Une vision que n’aurait pas reniée Hitler : les Orques sont tous laids, répugnants et violents, sans exception ; les Elfes gracieux appartiennent à une élite aristocratique. Les individus n’échappent pas à leur race. Quand vous en connaissez un, vous les connaissez tous. Un Orque, n’importe lequel, reste toujours un ennemi. Un Hobbit ne sera jamais l’ami d’un Orque. Ainsi, l’univers de Tolkien est depuis longtemps très populaire dans les milieux d’extrême droite ». Ainsi, selon ce journaliste, les orques représenteraient des « sous-hommes » que l’on pourrait massacrer à sa guise ! Pour appuyer leurs fantasmes, d’autres journalistes rappelaient même que Tolkien était né en Afrique du Sud !

Mais ces critiques ne résistent pas à une analyse honnête de l’œuvre de Tolkien. Toute son œuvre est une entraide entre elfes, nains, hobbits et humains pour vaincre d’autres créatures, tels les orques, tournés définitivement vers le Mal. Tolkien était en effet un catholique fervent passionné par les mythologies païennes. Voilà sans doute pourquoi la notion du Mal est si importante dans sa mythologie.

Sur le plan politique, Tolkien était conservateur et anticommuniste. Durant la guerre d’Espagne, Tolkien exprima en privé son soutien au camp nationaliste en apprenant les destructions d’églises et massacres de prêtres et de religieuses. Mais il dénonça l’antisémitisme du régime hitlérien.

Tolkien travailla à sa mythologie, dense et complexe, jusqu’à la fin de sa vie. Il s’inspira bien sûr de la mythologie nordique (le thème de l’anneau), mais également du cycle arthurien (le magicien Gandalf rappelant Merlin, le roi Aragorn rappelant Arthur).

Revenons aux films réalisés par Peter Jackson. Ceux-ci restent fidèles à l’esprit de l’œuvre de Tolkien. Peter Jackson montre bien que Smaug le dragon et ses réserves d’or représentent les dangers de l’attirance pour les biens matériels. Au contact du danger, le hobbit Bilbon va mûrir et se battre pour défendre ses proches. Dans la trilogie Le Hobbit, même si on ne retrouve pas la charge émotionnelle du Seigneur des anneaux, le charme subsiste.

Le Hobbit : Un voyage inattendu, DVD 25 euros, Blu-Ray 30 euros (Warner Bros).

Le Hobbit : La Désolation de Smaug, au cinéma.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2013, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine.

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3 réponses à “Le Hobbit, de Peter Jackson [chronique cinéma]”

  1. Julien dit :

    J y vais de ce pas… de hobbit^^

    • penec dit :

      c’est vrai, on en a marre de ceux qui voient l’extrême-droite partout, ceux qui vomissent face à la tradition…

  2. Cormac dit :

    Les mauvais procès n’ont heureusement pas empêché la sortie d’une première trilogie fidèle à l’esprit de l’écrivain, bravo à Peter Jackson – et à ses financeurs qui ne l’ont pas censuré.
    La puissance symbolique et évocatrice des statues géantes des rois anciens, lorsque la compagnie de l’anneau descend l’Anduin, est simplement bouleversante.

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