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L’euro, un instrument majeur de l’Europe puissance ?

Dans une tribune publiée par Breizh-info, Thierry Hardouin – qui est certainement un éminent spécialiste – commence son exposé par une évidente contre vérité par rapport à l’actualité QUI MONTRE PRECISEMENT LE CONTRAIRE, c’est à dire la baisse sensible de la valeur de l’euro par rapport au dollar – et encore davantage par rapport à d’autres monnaies.

Que les points de vue puissent être divergents sur l’euro, il faut sans doute l’accepter et le relater, mais là, c’est simplement faux. L’euro a perdu 10 % depuis le début de l’année. Il s’est même rapproché pendant quelques jours après les interventions de la BCE du niveau fixé par les économistes anti euro, ceux qui soutiennent la thèse d’un euro trop fort et destructif pour nombre d’économies de pays européens pour cause de volonté allemande.

Il est d’ailleurs intéressant de voir que cette baisse n’a rien changé, au moins sur le court terme connu, au déficit de la balance commerciale française; ce qui tend à ruiner les arguments répétés à l’envie par des souverainistes franco français. Ne serait-ce pas en fait le fameux modèle français de l’Etat providence et de l’assistanat qui est obsolète, bien davantage que les méfaits supposés d’une monnaie unique? Et la fuite devant les exigences de cette monnaie ne serait-elle pas la volonté de faire perdurer ce modèle sans le réformer en profondeur? Il suffit de voir les programmes économiques démagogiques (et plus socialistes encore que le parti du même nom) des partisans de la démolition de l’euro pour s’en convaincre.

Il est d’ailleurs significatif de voir que les anti européens primaires sont muets sur la réalité actuelle d’une Chine qui accumule les réserves d’or, d’une banque des BRICS qui investit de plus en plus massivement, du passage des USA de la première à la seconde place en PNB (la troisième si l’on compte l’Europe Unie et non ses pays atomisés), sur la perte inexorable de la suprématie du dollar qui annonce des bouleversements géopolitiques majeurs, sur la stratégie américaine d’ouvrir des fronts de crise de l’euro pour l’affaiblir, puis tenter de l’assujettir (traité transatlantique).

Chacun sait que l’Union européenne de Bruxelles est influencée par les milliers d’agents anglo-saxons qui en peuplent les centres de décision ; elle vogue donc de trahisons en trahisons des intérêts européens; tout comme les gouvernements des différents pays qui la composent. Mais est-il bien sérieux de vouloir liquider le seul élément qui nous positionne en force dans cette décennie de passage du monde d’avant (unipolaire) au monde d’après (multipolaire). Ceux qui prônent la fin de l’euro ont-ils bien conscience qu’ils acceptent de se retirer de la table d’un jeu mondial et historique qui s’ouvre en ce moment; plus exactement d’en retirer la France, car le retrait qu’ils souhaitent n’empêchera pas à ce moment là l’émergence d’une zone mark qui elle ira bien vite s’assoir à la table des puissants.

Ainsi les nationaux, souverainistes et autres jacobins, seront les fossoyeurs de la France. Faute d’une souveraineté partagée, leur souveraineté étriquée sera assise sur des ruines : en ont ils conscience? Oh certes on ne peut leur dénier de sympathiques intentions; sans doute celles dont l’enfer est pavé !

Ronan DELPHI

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7 réponses à “L’euro, un instrument majeur de l’Europe puissance ?”

  1. islandeg dit :

    A)
    Concernant le projet €. Il y a les scientifiques et les politiques.

    Pouvez-vous nous citer un seul scientifique qui défende l’€ ?

    Quelques faits que vous pourriez analyser avant de nous donner quelques solutions pour nous convaincre :

    – La balance commerciale globale de la zone € est excédentaire. Le cours de l’€ est flottant. Je ne vois pas comment un scientifique anti € peut plaider pour une baisse de l’€. Un nom ?

    – Pour la France, comment comptez-vous résoudre les deficits commerciaux qui s’accumulent depuis plus de 10 ans ?

    Je suppose que vous connaissez les % de déficit primaire, prélèvements obligatoires.
    Le % du PIB non marchand également. La dette.

    Piochez dans cette réalité et donnez-nous des chiffres correctifs pour le maintient de l’€. Ensuite nous discuterons de la faisabilité politique de vos correctifs.

    B)
    Il est un autre raisonnement qui me dépasse.
    J’ai toujours pensé que l’important pour un habitant c’était la richesse par habitant.
    Or je ne vois pas la Chine dépasser le Japon au cours de ce siècle, et encore moins Taiwan.

    Dans l’histoire de l’humanité, ce sont les puissances militaires qui font l’histoire. Or je ne vois pas d’armée EU/€. Je vois OTAN(EU), Chine, Russie. Au Kosovo ou en Ukraine je n’ai vu que l’OTAN. L’OTAN est d’ailleurs à Bruxelles dans le même quartier.

    Personnellement je préfère être un minuscule Islandais(OTAN) qu’un Chinois.
    Je n’ai pas l’ambition d’accèder à la richesse du cercle des dirigeants Chinois.

  2. pschitt dit :

    L’euro baisse depuis le début de l’année — ou plus exactement depuis le mois d’avril — par rapport au dollar, mais il avait monté auparavant. Son cours aujourd’hui est à peu près le même qu’il y a un an. L’euro est bien incapable d’être un instrument de l’Europe puissance parce que l’Europe n’est pas une puissance. Il ne faudrait pas inverser les rôles : une monnaie n’est puissante que parce que le pays émetteur l’est. L’euro ne mérite ni les éloges ni les critiques dont on l’accable.
    Quant à la France, elle n’a pas le choix : si elle sortait de l’euro, elle serait bien incapable de trouver des prêteurs en francs, ou alors à des taux prohibitifs. Comme elle est encore plus incapable de rembourser sa dette, il ne lui resterait qu’à emprunter en euro.

  3. yves dit :

    Lors de sa création, l’euro était aux alentours de 1.1 €, puis il a baissé à 0.85 €.

    Ces fluctuations ont pu avoir effectivement des effets sur les ventes d’airbus ou du blé industriel, mais certainement pas autant que les 80 % de charges avant impots sur les salaires…..

    Que l’on commence par expliquer que les soins prohibitifs à l’envi et la discrétion du praticien, les hôpitaux transformés en habitat permanent, les soins gratuits aux sans papiers, les étudiant professionnels, la retraite à 55ans etc… c’est terminé.

    juste par comparaison l’age légal de la retraite en belgique, pays très largement comparable à la France en terme de développement économique et de place de politicien professionnel, celui ci est à 67 ans.

    après on pourra parler d’harmonisation fiscale et de régles économiques communes. Nous serons enfin arrivés au niveau des dix derniers entrants…..

  4. ARONDEL dit :

    L’euro a certes baissé mais depuis très peu de temps; il est un peu tôt pour en tirer des conclusions.
    Ceci dit, le commerce extérieur de la France est essentiellement dirigé vers la zone Euro; la baisse de l’euro ne change donc rien pour l’essentiel du commerce extérieur français (il faut lire, à ce sujet, Jacques Sapir qui, lui, a des arguments qui ne sont pas des slogans).
    Il n’y a pas que deux solutions, la monnaie unique ou l’absence de monnaie unique; il y en a une troisième qui est la conversion de la monnaie unique en monnaie commune laquelle permettrait de faire baisser la parité de l’euro-franc par rapport à l’euro-mark de 20% par exemple, ce qui changerait beaucoup de choses pour notre commerce extérieur tout en nous permettant de bénéficier de l’existence d’une monnaie commune vis à vis des puissances extra-européennes.
    Les défenseurs de la monnaie unique sont les mêmes qui nous chantent depuis vingt ans les mérites immenses de l’Union Européenne laquelle est,comme chacun sait, une immense réussite (absence de croissance, désindustrialisation, chômage massif….) ! La propagande en faveur de l’UE et de l’euro est à l’image de cet article qui n’est constitué que de slogans creux ne reposant sur aucune analyse économique sérieuse.
    La plupart des économistes contemporains les plus importants dont Stiglitz et Krugman après Maurice Allais ont dit et écrit que la création de la monnaie unique avait été une erreur grandissime qui contribue à l’affaiblissement économique de la zone euro.
    Faute d’arguments pertinents, l’auteur de cet article a recours aux injures (ceux qui sont hostiles à l’UE et à l’euro sont forcément ”primaires” comme les anticommunistes du passé) ce qui est lamentable et traduit sans doute une certaine nervosité liée à la dissipation accélérée de l’illusion européiste.
    Il est regrettable que Breizh Info publie un tel article qui ne respecte pas les règles élémentaires de la courtoisie. L’échange de points de vue peut et doit se faire de façon policée.

    • pschitt dit :

      Stiglitz et Krugman parmi les “économistes contemporains les plus importants” ? En un sens oui, parce qu’ils ont été encensés de partout (ils étaient les derniers espoirs théoriques du socialisme avant que Piketty ne débarque), mais ils ont multiplié les erreurs sur toutes sortes de sujets, y compris sur l’euro.
      Stiglitz, qui a conseillé Sarkozy, a vivement condamné les mesures d’austérité prises en Espagne, dont on voit à présent qu’elles avaient probablement du bon. Quelques années plus tôt, il avait nié le risque des prêts subprime consentis par Freddy Mac et Fanny Mae.
      Krugman annonce depuis plusieurs années que l’euro ne passera pas l’hiver, ou même le week-end ; il finira peut-être par avoir raison, mais en attendant il se sera trompé à de nombreuses reprises ! Et si vous n’aimez pas les injures, vous admettrez que Krugman est probablement l’économiste le plus injurieux de sa génération envers ceux qui ne sont pas d’accord avec lui.
      De grâce, ne rangez pas ces deux mauvais gourous à côté de Maurice Allais !

    • redacbzhinfo dit :

      Breizh-info publie régulièrement des tribunes libres. Par définitions celles-ci n’engagent que leurs auteurs. Celles-ci présentent l’intérêt d’ouvrir un débat trop souvent absent dans la presse mainstream. Que dans ce cadre différents points de vue s’expriment est donc bien normal. Et bien entendu, le ton des commentaires doit toujours demeurer courtois.

      La rédaction

  5. islandeg dit :

    Quant aux économistes, on pourrait commencer par tout en haut.
    Friedrich Hayek à la fin de sa vie à mis en garde contre la création d’une monnaie unique.

    Il plaidait pour un panier monétaire, une monnaie commune comme le fut l’ECU.

    Accessoirement, Danemark, Suède et UK membres EU ne sont pas dans la zone € mais dans
    la zône SEPA.

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