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Nantes. L’association Saint Benoît Labre vient en aide aux mineurs isolés étrangers

07/09/2015 – 07H30 Nantes (Breizh-info.com) – En quatre ans, le nombre de mineurs étrangers isolés (MEI) a quasiment triplé en Loire-Atlantique. Nous avons interrogé une association – Saint Benoît Labre – qui accueille plus d’un tiers d’entre eux. Une centaine sur les 265 MEI présents à l’été 2015 en Loire-Atlantique.

« Nous remplissons une mission de prise en charge des populations fragiles », nous explique M. Jean-Claude Laurent, directeur général de l’association. Celle-ci s’occupe en effet de diagnostics sociaux dans les camps de Roms, fait travailler des détenus, donne des cours de français aux immigrés adultes, ou encore loge les MEI : « nous en hébergeons une centaine, dont les trois quarts ont plus de 16 ans ».

Les jeunes pris en charge ont un statut clair : «un jeune qui arrive et qui n’a pas de papier, s’il dit qu’il est mineur, il faut une décision judiciaire pour le confirmer ». Les tests osseux, très décriés par certaines associations, « ne sont pas systématiques ; de toute façon, ils ne peuvent être ordonnés que sur décision judiciaire. Les jeunes que nous hébergeons sont reconnus comme mineurs ».

La loi permet aux mineurs clandestins qui sont arrivés en France seuls de s’y maintenir après leur majorité, « à condition qu’ils subviennent seuls à leurs besoins en ayant un emploi ou qu’ils soient engagés dans un parcours de formation ». Une possibilité qui n’est probablement pas étrangère au boom récent du nombre de ces mineurs isolés étrangers qui arrivent en France. « Notre mission, c’est de parvenir à les insérer », explique le responsable associatif, qui précise que « 30 à 40 jeunes au moins sont déjà sortis de notre dispositif avec une situation sociale bien insérée ».

Il nuance cependant : « parfois il arrive qu’il y ait des ratés, et on se retrouve avec des jeunes en situation irrégulière et qui squattent, mais ce sont des situations très marginales ». En 2011 déjà, le Canard Social – média d’information sociale nantais disparu depuis – expliquait, alors qu’il n’existait pas de capacités de logements propres aux MEI et qu’ils logeaient dans les foyers de la protection judiciaire des mineurs, que ceux-ci « s’accrochaient et manifestaient une envie de réussir nettement plus importante » que les jeunes habituellement accueillis par l’institution.

L’évolution des activités de l’association Saint-Benoît Labre reflète celle des MEI en Loire-Atlantique : « on a commencé avec l’hébergement de 24 jeunes il y a deux ans, et il y a eu un afflux très important depuis ». La prise en charge est relativement basique : « nous nous efforçons de les loger dès que possible en autonomie – par deux ou par trois dans des appartements disséminés dans la ville et nous les orientons vers des formations professionalisantes courtes », tout en leur donnant en parallèle des cours de français. Objectif : leur apprendre rapidement la langue et un métier.

La plupart des MEI pris en charge par l’association proviennent de la Corne d’Afrique – Erythrée, Éthiopie et les deux Soudans. « Il n’y a pas beaucoup de Syriens, car ils sont centralisés sur Paris », explique M. Laurent. « En fait les autorités françaises essaient de faire un tri dès les camps de réfugiés en Turquie, de façon à prendre en priorité ceux qui ont de la famille en France ».Une politique similaire avait été appliquée précédemment avec les réfugiés Kosovars pendant l’éclatement des Balkans.

D’après les jeunes qu’il accueille, M. Laurent constate qu’il y a trois filières principales qui aboutissent à Nantes. D’une part, les ressortissants de la Corne d’Afrique qui passent par la Libye ou le Maghreb, traversent la Méditerranée et remontent depuis l’Italie et l’Espagne. De l’autre, les Pakistanais, Syriens, Irakiens, Afghans, qui rallient la Turquie, puis la Grèce et remontent par la route des Balkans via la Macédoine, la Serbie et la Hongrie. Enfin les Tchétchènes, Géorgiens et autres peuples du Caucase passent par les frontières très poreuses de la Pologne et de la Roumanie. On peut ajouter une quatrième filière très visible à Nantes : les Roms qui sont, eux, directement issus de l’espace Schengen ou passent par les frontières non moins poreuses de la Bulgarie et de la Roumanie.

 Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2015, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine

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