10/03/2016 – 07h00 Rennes (Breizh-info.com) – « Rennes est-elle bretonne ? » interroge le magazine Bretons (mars 2016). « Le tableau n’est pas si noir », parait-il, « la Bretagne et sa culture sont présentes à Rennes. Quelques exemples ? L’université d’abord, dont la section de breton et de celtique est la première à avoir été créée. Elle accueille aujourd’hui une centaine d’étudiants, de la première année au doctorat. Deux fois plus qu’à l’université de Brest ! ». « Avec deux écoles Diwan, deux écoles bilingues privées et deux – bientôt trois- publiques, Rennes est également en nombre absolu la ville qui a le plus d’écoliers qui apprennent le breton : 700 ».
Pour autant, il y aurait beaucoup à dire : « il existe un vrai problème d’une capitale qui est bretonne mais qui le dit peu. C’est un constat. On peut comparer avec les capitales d’autres pays qui ont la chance d’avoir une identité : Dublin, Barcelone ..objectivement, il n y a pas de comparaison qui tienne. Malgré quelques efforts de la municipalité de Nathalie Appéré (…), on peut difficilement faire moins », croit savoir Jean Ollivro, professeur de géographie à l’Université.
Comme cette question est d’abord politique, il faut s’interroger sur les responsabilités des maires successifs quant à cette inaction en faveur de l’idée bretonne. Après la guerre 39-45, Henri Fréville (MRP) n’était pas breton ; il apparait donc difficile de lui reprocher de n’avoir rien fait pour la Bretagne. Autre excuse pour lui : à cette période, la Bretagne n’était pas à la mode. Tout ce qui était breton était qualifié de « Breiz Atao », ce qui sentait le souffre à cause de l’épisode de « la collaboration ».
Avec Edmond Hervé (PS), jeune universitaire (fac de droit), tout aurait pu changer s’il s’était souvenu qu’il était breton.
Bien sûr, le gwenn ha du trouva sa place sur l’hôtel de ville. Quelques facilités matérielles (locaux) furent accordées à des associations bretonnes. Mais, à part cela, M. Hervé ne fit pas grand-chose pour la Bretagne. Le minimum. Il se garda bien d’initier une « politique bretonne », alors que son poids politique considérable lui permettait de prendre des initiatives audacieuses – pour l’époque – dans le domaine culturel ; aucun élu de sa majorité n’aurait osé s’y opposer. Sans doute parce que doté d’un esprit jacobin et localiste tout à la fois.
Jacobin, il raisonnait Paris – rêvant d’une carrière nationale qu’il n’eut point (simplement secrétaire d’Etat à la Santé). Localiste, sa réflexion ne dépassait pas le cadre du pays de Rennes. Il faudra attendre l’émergence de Jean-Yves Le Drian pour qu’un socialiste breton raisonne « Bretagne ».
Puisqu’aujourd’hui, tout sujet semble digne d’une thèse, il serait intéressant qu’un chercheur s’intéressât au « bilan breton » d’Edmond Hervé. Pourquoi a-t-il fait si peu ?
Bernard Morvan.
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Une réponse à “Rennes. L’ancien maire, Edmond Hervé (PS), ignorait la Bretagne”
Rennes est-elle bretonne ?
Rennes est sans conteste bretonne mais de culture gallo.
Le problème de Rennes vient du fait que cette ville est devenue la capitale administrative de la région (B4) Bretagne mais qu’elle n’a jamais su trouver le chemin pour devenir le porte parole de toute la Bretagne administrative (Je ne parle de Nantes car il s’agit d’un autre sujet).
Par conséquent elle s’est complu de son rôle de capitale administrative d’une région française lambda, elle est restée une ville régionale naine (parler de métropole pour une ville regroupant maximum 300 000 habitants m’a toujours fait sourire) qui prend ses ordres de la CAPITALE! (Paris).. Que de différences par rapport à ses homologues celtes que sont Glasgow, Édimbourg ou Cardiff.
En plus comme la langue bretonne n’a jamais été reconnue comme langue officielle en Bretagne, la mairie de Rennes n’a jamais compris l’intérêt à promouvoir la langue bretonne comme facteur différenciant du français. Elle en restée au combat stérile des retraités qui pensent à tort que la langue bretonne n’est qu’un “patois” et qu’elle n’a donc pas sa place en pays gallo.