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A la découverte des Saints Bretons. Le 28 août, c’est la Saint Elouan

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 28 août, c’est la Saint Elouan

Saint Elouan (ou Luan, Elouen (Bretagne), Elowan (Bretagne), Louan (Bretagne), Louen (Bretagne), Louenn (Bretagne) Youen (Bretagne), Youenn (Bretagne), Luan (Irlande), Llywan (pays de Galles) est un saint breton de l’Armorique primitive. Elouan (ou Luan ou Loan) est un prénom d’origine celtique. En étymologie celtique, lou signifierait « lumière » et eu (= bon).

Saint Elouan est un saint dont il est difficile de préciser l’histoire. Il serait un moine originaire d’Irlande au vie siècle et disciple de saint Tugdual de Tréguier. Il serait allé évangéliser les païens d’Armorique avec beaucoup d’autres missionnaires.

On ne retrouve son culte, semble-t-il, que dans une chapelle qui porte son nom et qui était située dans la commune de Saint-Guen, dans les Côtes-d’Armor et proche de Mûr-de-Bretagne dans une partie très excentrée de l’ancien évêché de Cornouaille. En 1646, le Père Maunoir découvrit la chapelle du saint en ruine, et le saint lui-même. Il s’ensuivit une renaissance de son culte, amenant jusqu’à 80 000 pèlerins par an dans ce lieu isolé.

LA VIE DE SAINT ELOUAN

Avant ce qui est dit de saint Elouan, au 28 Août, il faut mettre : En 1666 et 1668, le père Verne, prêtre de la compagnie de Jésus, envoya de La Flèche aux Bollandsites un savant mémoire sur S. Luan ou Elouan.
D’après lui, chez les Armoricains, est célèbre un S. Luan, auquel se rapporte ce passage de saint Bernard : l’abbaye très-illustre de Banchor produisait de nombreux milliers de moines, et était chef d’une foule de couvents. Ce lieu saint et fertile en saints fructifiait si abondamment pour Dieu, qu’un des fils de cette siante congrégation, le nommé Luan, fonda cent monastères. Luan d’Armorique ne diffère pas de saint Luan, Lugide ou Moluan, dit Verne. Il est honoré dans la haute Cornouaille. Près de l’église de saint Guin, l’on voit une chapelle moderne et élégante, placée sur une colline, où fut jadis un autre oratoire, mais trop petit pour suffire à l’affluence des pélerins, ce qui le fit accroître. Sur l’autel de l’antique édifice, resta jusqu’au commencement du 17e siècle, une ancienne statue représentant le saint en costume d’ermite ; auprès, se trouve une pierre tellement creusée qu’elle paraît avoir contenu le corps du saint un peu penché sur le côté gauche, et l’avoir reçu comme dans une cire molle. Les prodiges fréquents y continuent, et le père Maunoir en evoya des relations à son confrère Verne. Celui-ci ajoute que ce saint est appelé par les gens du lieu saint Luhan, et par les français Elouan ; que les actes de cet élu ne sont plus dans cet endroit, qu’il y a une tradition, dont voici le fond :

  1. Il fut envoyé par saint Tugdual ou Tugal, premier évêque des trécorois, afin que, dans la forêt que remplacent les paroisses de Mûr et de saint Guin, il menât la vie solitaire. Il y vécut depuis et y mourut. Il y est célébré par une fête anniversaire qui, de temps immémorial, se fait le dernier dimanche d’Août.
  2. Il était Irlandais : cependant il y en a qui le disent Breton et disciple de saint Tugdual ; mais cette opinion est fausse et nouvelle.
  3. Le nom que les anciens Armoricains lui donnaient le plus ordinairement était Luhan ; ils avaient encore coutume de l’appeler Luan, Elvan ou Elven.
  4. Le corps du saint fut déposé dans un sépulcre de pierre maintenant vide, et l’on ignore où ses reliques ont été portées.
  5. Sa sainteté est depuis des siècles reconnue de l’Eglise, comme le prouvent la statue et la chapelle élevée en son honneur

Voilà, dit Verne, ce qu’apprend la vieille tradition locale ; personne ne peut la contredire en rien ; je ne saurai rien y changer ; et, si je le faisais, il n’y aurait pas un Armoricain qui ne pût m’accuser d’imposture.
Chastelain met la fête de notre saint le 4 Août. Dans son Vocabulaire hagiographique, il l’appelle Lugidien.

II. Saint Luan, Lugil, Lugide, et Moluan naquit, dans la Lagénie, de Cartache et de son épouse Sochte, qui signifie généreuse. Dès son enfance, il fut rempli de la grâce céléeste, et fut élevé dans l’abbaye de Banchor par saint Comgal. Il se distingua par son obéissance et apprit à commander. Il fonda le monastère de Drome-Necte, qu’il quitta pour éviter des visites importunes. Il étudia sous saint Finnian, et créa une foule d’établissements religieux, auxquels il donna une règle long-temps suivie en Irlande, et approuvée, dit-on, par Grégoire-Le-Grand. Le silence et le recueillement perpétuel étaient prescrits à ses religieux. Il ne permettait jamais aux femmes de s’approcher d’eux, même dans les églises. Il donnait des leçons et des exemples continuels de travail. Il montrait tant de douceur jusque dans ses réprimandes, qu’on lui donna le nom d’agneau.

III. Voici comment il ramena un laïque qui négligeait la confession. Ils étaient sortis, quand tout à coup Luan dit que, pour la première fois de sa vie, il n’avait pas ce jour-là confessé ses fautes à son directeur. La confession est-elle donc si importante ? s’écria son compagnon. Oui, reprit le saint : celui qui ne confessera pas ses péchés, ne trouvera pas grâce devant le Seigneur, et de même que tous les jours on lave les parvis des demeures ; ainsi, doit-on chaque jour purifier l’âme de ses souillures. Il le pria de l’attendre, et alla remplir ce devoir. Le coupable fit de sérieuses réflexions, et dès-lors fréquenta le sacrement réconciliateur.
Luan guérit saint Molaisse d’un ulcère ; il ressuscita un vieillard mort entre ses bras ; rencontrant saint Setni, évêque, il le pria de rester avec lui, vu que la nuit venait ; le prélat lui répondant que son absence inquiéterait ses frères, et qu’il le priait plutôt de prolonger le jour, jusqu’à ce qu’il les eut rejoints, Luan obtint cette faveur du ciel.

IV. S’il est notre Elouan, il sera venu de chercher un nouveau champ à ses bonnes œuvres et une solitude où il mourrait ignoré. Il finit sa carrière le 4 Août 622. Saint Elouan avait des disciples dans ses retraites. Plusieurs endroits portent son nom : Saint-Gelven, dont saint Juvenal est patron ; Rosquelven aussi dans Laniscat, et qui a pour patronne la sainte Vierge, et dans Vannes, la fameuse chapelle de la Vierge à Quelven. Elouan aura évangélisé ces endroits où la reconnaissance fait bénir son nom.

Vies des bienheureux et des saints de Bretagne par M. de Garaby (1839) – Saint-Brieuc

Crédit photo : DR
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4 réponses à “A la découverte des Saints Bretons. Le 28 août, c’est la Saint Elouan”

  1. FIFI dit :

    MERCI et il est IMPORTANT DE RECONNAITRE TOUS CES BIENHEUREUX QUI TRAVAILLAIENT A RENDRE UN MONDE AIMABLE IL N’EXISTAIT PAS L’INFORMATIQUE LA POSTE ET ON RESPECTAIT LES DISTANCES
    SAINT BRUNO A LUI AUSSI ENSEIGNE qu’il fallait un peu de SILENCE pour comprendre sa lumière intérieure et si vous prenez la vie de nos ERMITES il avait le moyen de se concentrer
    DONC BONNE FETE ET VOUS BRETONS GARDEZ VOTRE TRESOR LA VIE DE VOS ANCIENS ce jour infomation sur SAINT DENIS hier JEANNE LUGAN mais notre culture CHRETIENNE EST RICHE
    par ma patonne STE GENEVIEVE rien n’effacera le réel travaillez sur le RSI ne pas oublier nos MARTYRS
    ceux qui versent leur sang par générosité envers l’AUTRE !!! il y a tant à faire avec la sottise de l’humain
    ne pas oublier que celui qui sert son pays doit revetir la tenue du moine
    aujourd’hui SAINT AUGUSTIN et oui il avait raison ne VOUS JUGEZ PAS PRIER et vous aurez a comprendre les GRACES que vous donne LE SEIGNEUR !!!
    AMITIES

  2. Marc RICAUD dit :

    C’est fou comment une poignée de moines irlandais et gallois, ont réussi à évangéliser l’Armorique en si peu de temps. Et pourtant, les Armoricains de cette époque avaient certainement la tête dure. Même chose, en ce qui concerne l’évangélisation de l’Irlande, qui fut l’oeuvre de Saint Patrick. La confrontation avec les Druides, qui fut physique, philosophique et théologique, ne devait pas être évidente. Finalement, un simple trèfle eut raison de ces hommes très instruits et fit basculer l’île d’Eire du côté du Christ.

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