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A la découverte des Saints Bretons. Le 2 septembre, c’est la Saint Just

Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.

Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».

En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.

Le 2 septembre, c’est la Saint Just

Saint Just aurait été un des premiers évêques de Rennes. Saint Just est une commune connue pour édifices mégalithiques.

Selon le site Info Bretagne, JUSTUS succéda au gouvernement de cette église (de Rennes), la mesme année 163, sous le pape sainct Pie premier du nom, martyr, l’empereur Marc-Aurèle, Antonin Vérus et Lucius Commodus son frère, lequel suscita la quatriesme persécution contre les chrestiens, l’an 178, en laquelle ce prélat fut enveloppé ; car les payens ayans remis les idoles que ses prédécesseurs avaient ostez de la Tour des Dieux et du temple d’Isis, ce sainct prélat, ne le pouvant endurer, les en reprint et leur prescha publiquement la foy de Jésus-Christ, à raison de quoy il fut appréhendé, et, ayant refusé d’adorer les idoles, après plusieurs tourments, on le mena hors la ville et y eut la teste tranchée, au lieu où il y a une chapèle de son nom, dite Saint-Just, entre les monastères de Sainct-Melaine et des Carmelines. Il fut martyrisé l’an 180 » (Chronologie des Evêques de Rennes).

Au XVIIIème siècle, on publia, en 1761, dans le Dauphiné, l’Histoire de la sainte Eglise de Vienne, par Charvet. Cet auteur y parle d’un saint Just qu’il dit avoir été le cinquième évêque de Vienne et avoir vécu sous les empereurs Antonin, Lucius Vérus et Marc-Aurèle. C’est bien, comme l’on voit, l’époque où vécut le saint Just mentionné dans le manuscrit de Rennes, et c’est alors qu’eut lieu le combat des martyrs de Lyon et de Vienne, si justement célèbres dans l’histoire de l’Eglise de France. Les actes de ces martyrs, qui nous ont été heureusement conservés en partie, ne nous parlent point toutefois de l’évêque de Vienne, et « ce silence, dit Charvet, a donné lieu à une grande diversité de sentiments. Les uns ont pensé qu’il (saint Just) était mort et que le siège (de Vienne) était vacant ; les autres qu’il était caché ; et c’est le sentiment que j’ai suivi, parce qu’il me parait le plus vraisemblable. Saint Adon assure, dans sa chronique, qu’il avait été envoyé en exil » (Vies des Saints de France, II, 162).

Cette dernière opinion était respectée dans le Dauphiné, et l’on y désignait même le lieu d’exil de saint Just, puisqu’un chanoine de Vienne, nommé Clément Durand, fit faire, en 1667, des peintures, dans la cathédrale de cette ville, représentant le martyre des saints de Vienne et de Lyon, et accompagnées de cette inscription : « Origine du Christianisme et du martyre des chrétiens dans les Gaules, par saint Crescent… saint Zacharie… saint Martin… saint Vère… et saint Just exilé dans la côte Armorique et reconnu évêque et premier martyr de Bretagne ; tous cinq archevêques de Vienne du premier et du deuxième siècles  » (Vies des Saints de France, II, 162).

Mais si vraiment saint Just, d’abord évêque de Vienne, puis exilé en. Bretagne, a été martyrisé à Rennes, comment se fait-il, dira-t-on, qu’il soit si peu connu dans notre pays ?

A cela nous répondrons d’abord que le souvenir de saint Just n’était pas perdu jadis à Rennes, puisqu’on y avait élevé une chapelle en son honneur ; cette chapelle existait encore à la fin du XIXème siècle ; elle dépendait de l’abbaye de Saint-Melaine, et elle donnait son nom à une barrière voisine et à tout un quartier appelé la Barre Saint-Just. Bien plus, les religieux Bénédictins de Saint-Melaine faisaient tous les ans, le 2 juin, l’office de ce saint évêque ; et plusieurs fois il est fait mention, dans le Cartulaire de l’Abbaye de Saint-Sauveur de Redon, des reliques de saint Just honorées dans nos contrées aux IXème et Xème siècles.

Ainsi, par exemple, en 913, une difficulté s’étant élevée entre les moines de Redon et trois Bretons nommés Howen, Catlowen et Urveian, ces derniers donnèrent solennellement des garanties à l’abbé Catluiant au sujet des terres de Brufi, du Bot et de Morionoc qui étaient en litige ; à cet effet, ils jurèrent par la tête et toutes les reliques de saint Just martyr, « juraverunt per caput sancti Justi martiris et per totas ejus reliquias » (Cartulaire de l’abbaye de Redon, 222). Déjà un demi-siècle auparavant, vers 854, quatre autres Bretons, Dinaerou, Winmochiat, Branhucar et Anaucar, avaient fait le même serment dans l’église de Sixt, ce qui nous prouve que les reliques de saint Just reposaient alors dans cette paroisse, l’une des plus anciennes de nos contrées (voir l’acte intitulé « Sancti Justi judicium » dans le Cartulaire de Redon, p. 37). Il paraît même que les Bénédictins de Redon construisirent un monastère en l’honneur de ce saint, et que l’église de ce prieuré, dédiée à saint Just, devint plus tard l’église paroissiale d’Allérac ; par suite, la paroisse d’Allérac prit elle-même le nom de Saint-Just, qu’elle porte encore à la fin du XIXème siècle (nota : La paroisse d’Allérac est plusieurs fois mentionnée dans les actes du XIIIème siècle insérés dans le Cartulaire de Redon).

Il demeure donc bien avéré qu’un évêque du nom de Just fut martyrisé à Rennes, probablement pendant la persécution de Marc-Aurèle, et que les reliques de ce martyr furent ensuite précieusement conservées et honorées par les moines de Redon dans la paroisse de Sixt, pendant qu’à Rennes une chapelle rappelait son souvenir. Cela doit suffire pour nous porter à vénérer la mémoire de ce saint prélat, malheureusement trop peu connu maintenant dans notre diocèse. Des deux autres évêques martyrs, successeurs de saint Just sur le siège de Rennes d’après Le Grand et Du Paz, nous ne savons que ce qu’en disent ces historiens.

Beaucoup moins connu que les célèbres alignements de Carnac, le site de Saint-Just, en Ille et Vilaine, dans le Pays de Redon, n’en est pas moins surprenant. Il présente une très grande variété de mégalithes s’échelonnant sur le temps de 4.500 à 1.500 ans avant J.-C. La densité de menhirs présents sur le site en fait le deuxième site mégalithique de France.

Des fouilles archéologiques ont été réalisées par le CNRS et le Foyer d’Animation Rurale de Saint Just, suite à des incendies au débuts des années 90. Elles ont permis la découverte de nouveaux menhirs. Un sentier pédestre au départ du bourg sillonne ce magnifique paysage de lande et permet de découvrir les alignements du moulin, le château Bû, monument unique en Europe; l’allée couverte de Tréal ou les demoiselles de Cojoux.

Crédit photo : DR

[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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