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Ségolène Royal enterre la nouvelle mouture de l’écotaxe

10/10/2014 – 08H00 Paris (Breizh-info.com) – Encore raté. Pas plus que l’écotaxe, le “péage de transit” dont la mise en œuvre traînait déjà en longueur   ne verra le jour. Face à un nouveau mouvement de routiers lancé depuis la Lorraine, le Lyonnais ou encore l’Ile de France, Ségolène Royal a tout lâché et surtout la taxe.

Trois arguments ont joué en faveur de l’abandon de cette écotaxe 2.0 qui ne devait plus taxer “que” l’axe Nantes-Rennes en Bretagne et 4 300 km de routes en France au lieu des 15.000 prévus au départ. Tout d’abord, la menace des routiers de lancer un mouvement dur avec blocages de routes à la clé. Pas forcément une bonne nouvelle quand l’économie est en panne (+0.4% de croissance en 2014 d’après le FMI). Ensuite, le coût de la collecte restait inchangé – 220 millions d’euros pour faire fonctionner l’usine à gaz Ecomouv, alors que le dispositif ne rapportait plus que 300 millions d’euros contre 800 avant. Du jamais vu dans la collecte d’un impôt : alors que le Trésor Public ne coûte que 1% des fonds qu’il collecte, Ecomouv en coûtait 22% puis pas loin de la moitié.

Enfin, de façon incontestable les routiers ont bénéficié du rapport de forces posé par les Bonnets rouges. Un proche du dossier le résume pour Mediapart : « Après les Bonnets rouges, quand les modalités du contrat, assurant la moitié de la redevance à une société privée, ont été rendues publiques, plus aucun politique n’a voulu assumer. Il n’y avait plus de dynamique en faveur de cette taxe ».

Adieu l’écotaxe, bonjour vignette ?

Cela dit, ce n’est peut-être pas fini. D’abord, parce que le sort des employés messins d’Ecomouv n’est pas tranché. L’installation de la société faisait partie des dédommagements consentis par l’Etat pour compenser le désengagement massif des services publics et de l’armée dans le cadre de la RGPP sarkozyste. Ce que ne manqueront pas de souligner les élus locaux et nationaux lorrains dans les semaines à venir.

Ensuite, comme Bruxelles somme la France de trouver urgemment 5 milliards d’économie  il faudra bien les trouver quelque part. Notamment sur les routes : augmentation des taxes sur les carburants par exemple. L’OTRE, syndicat qui regroupe des petits et moyens routiers, propose une solution alternative : une vignette applicable aux transporteurs routiers étrangers. Une mesure qui aurait l’avantage de remplir les caisses de l’Etat et de diminuer le dumping social qui est une vraie condamnation à mort de la filière en France. Mais il n’est pas sûr que cette mesure passe les fourches caudines européennes.

 Photo : DR
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Breizh-info.com, 2014, dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine. 

 

 

 

 

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