La troisième saison de la série Gomorra — que nous avions évoqué à sa sortie — est actuellement diffusée sur Canal + et disponible sur Canal à la demande. L’occasion pour nous de vous parler à nouveau de Ciro di Marzo et de ses acolytes mafieux, car cette nouvelle saison vaut vraiment la peine que l’on s’y attarde.
La série de Roberto Saviano a le mérite d’être parvenue, sur les trois saisons qui existent pour le moment, à très bien se renouveler (une quatrième est en cours d’écriture, alors même que Saviano vit sous protection policière permanente la Camora voulant lui faire la peau).
Attention, Spoiler.
Cette saison reprend là où la saison 2 s’était achevée, devant le cadavre encore chaud de Don Pietro Savastano, le grand chef du clan familial Savastano, abattu par Ciro di Marzio avec la complicité de son propre fils, Gennaro (Salvatore Esposito), qui n’en peut plus d’être sous la coupe de son père. Un Ciro di Marzio (Marco d’Amore) qui — après avoir perdu sa petite fille — poursuit sa descente aux enfers en Bulgarie, aux côtés d’une mafia encore plus dure que ne l’est la Camorra, avant de revenir aux affaires à Naples, aux côtés de Gennaro Savastano, à la conquête du trafic de drogue au centre de la cité italienne.
Pour prendre le contrôle du centre de Naples, ils rencontreront Sang Bleu et sa bande de jeunes Napolitains aux dents longues, avec qui ils s’allieront contre les vieux représentants des clans de la Camorra. S’en suivra, durant douze épisodes de valeur égale, une descente aux enfers, une succession de règlements de compte et de trahisons, au sein d’un milieu dont on ne ressort finalement que rarement vivant.
On s’étonne au fil des saisons de rarement voir les principaux personnages — pourtant impliqués jusqu’au cou dans les trafics les plus sordides, vendant dans la mort dans chaque rue de la commune — ne jamais être rattrapés par une police finalement peu présente. Naples ressemble ainsi – et c’est peut être la réalité que connait parfaitement Saviano – une ville à prendre, où les clans et les caïds font la loi et arrosent tout le monde pour pouvoir faire leur commerce en toute tranquillité.
Une chose est certaine, Saviano arrive parfaitement à retranscrire par ailleurs le changement d’époque, de mentalité également entre les différentes générations, avec des « codes de l’honneur » qui diffèrent, tout comme les manières de procéder.
Cette série n’est pas à mettre entre toutes les mains : violente, sanglante, elle pourra parfaitement choquer un public non averti et devrait être réservée exclusivement aux plus de 16 ans. Une fois passée la barrière de l’âge, il ne faut pas hésiter à se jeter dessus, sachant qu’une nouvelle fois, les 12 épisodes s’enfilent comme des perles, et que la fin laisse bien évidemment supposer d’une quatrième saison dont on espère qu’elle ne sera pas – comme malheureusement dans beaucoup de séries – de trop.
À noter enfin que la série est toujours portée par l’excellente bande-son réalisée par le groupe MOKADELIC (à qui on devait également la bande-son de l’excellent All Cops are Bastards), mais aussi par différents tubes italiens comme « “A” Storia E Maria » « de Ivan Granatino Ft. Franco Ricciardi ou “Int’o Ritone” du groupe napolitain Cosang.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=112&v=XndCnIAEUhQ
En résumé, une très bonne série qui fait honneur au cinéma italien, et on ne sera nullement étonné qu’elle soit culte en Italie.
GOMORRA saison 3, diffusée sur CANAL+ depuis le 15 février, disponible en intégralité sur CANAL+ À LA DEMANDE .
Crédit photo : DR
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