L’information n’a rien d’une blague. Une pétition pour demander l’interdiction du drapeau corse dans les lieux publics a été lancée. La cause ? Le racisme supposé de son symbole.
Tête de maure
Le drapeau corse va-t-il disparaître de la vie publique sur l’île de beauté et ailleurs ? C’est en tout cas le souhait d’une certaine Samira qui a fait part de son indignation envers celui-ci sur Twitter. Tandis que son compte a (temporairement ?) disparu au moment où nous rédigeons ces lignes, cette jeune femme a créé une certaine émulation sur le réseau social suite à la publication du message ci-dessous :
Un message qui en a entraîné un autre puisque, le 4 mai dernier, la jeune femme a également lancé une pétition visible sur ce LIEN. Le but étant alors de recueillir un maximum de signatures afin de demander le retrait du drapeau corse auprès des pouvoirs publics.
Ainsi, après en avoir fait part à Marlène Schiappa et à Emmanuel Macron ainsi qu’au ministère de l’Intérieur, Samira n’a pas lésiné sur les moyens. Elle a alors fait appel à une experte en matière de racisme réel ou supposé : Rokhaya Diallo.
Si la pétition en question n’a, pour l’instant, recueilli que peu de signatures (dont beaucoup dans le seul but de commenter négativement l’initiative), elle interroge cependant sur les attaques de plus en plus nombreuses contre des symboles forts de nos cultures et traditions européennes. Des attaques qui se parent tantôt des atours de l’antiracisme, tantôt de ceux de la laïcité (demandes de retraits des crèches dans les mairies). Et parfois même du féminisme.
Drapeau raciste ?
Dans la brève explication accompagnant la pétition, il est dit que le drapeau corse représente « très concrètement d’une tête de Maure. En reprenant les manuels d’histoire et géographie : “Les Maures désignent les populations berbères d’Afrique du Nord, autrement dit, des maghrébins” ».
Puis, le texte affirme ensuite : « En l’occurrence, sur le drapeau Corse, si la tête y figure mais pas le corps, c’est que le Maure est décapité. Oui, vous avez bien lu, il s’agit d’un maghrébin décapité. Comment en 2018, alors que nous vivons dans un pays civilisé, peut on laisser une région de la France, avoir comme symbole un être humain décapité ? »
Pour appuyer cette demande d’interdiction sur un argument juridique, les auteurs de la pétition convoquent le droit français au titre l’article 1 de la loi du 1er Juillet 1972 :
« Ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux publics, soit par des écrits, dessins ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de l’image vendus ou distribués auront provoqué à la discrimination, la haine, la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d’un emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 2 000 à 300 000 Francs ou de l’une de ces deux peines ».
Reste à savoir si l’exécutif français poussera son fanatisme républicain jusqu’à demander aux Corses de se priver de leur blason ancestral. Nul besoin d’être prophète pour imaginer la levée de bouclier que susciterait, en Corse, une pareille décision.
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