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[Cinéma] Sur Netflix, la quantité plutôt que la qualité

Il faut s’y faire, les salles obscures ne sont plus les seuls endroits où découvrir les nouveaux longs métrages. Netflix, pour l’heure, est le géant de la diffusion de films en streaming et en produit régulièrement. C’est le moment où jamais puisque de sérieux concurrents – notamment Disney – vont débarquer sur le marché dans quelque temps et qu’il est donc nécessaire pour eux de proposer des exclusivités à leurs clients afin qu’ils n’aillent pas voir ailleurs.

De nombreux films inédits y sortent donc chaque mois, et, comme au cinéma, certains sont plus médiatisés que d’autres, faisant office d’étendards pour la plateforme.
La recette est souvent la même pour ces blockbusters d’un nouveau genre : produire, tourner et diffuser dans les plus brefs délais des films destinés au grand public et portés par un ou plusieurs acteurs très célèbres. Sans surprise, le résultat est souvent bâclé, nous en avions déjà eu un aperçu en début d’année avec Bright, dans lequel Will Smith est la tête d’affiche.

How It Ends

Les « stars » : Forest Whitaker (Le dernier roi d’Ecosse, Phone Game, Rogue One) et Theo James (Divergente)

L’histoire : Will et son futur beau-père Tom se détestent. Lorsque le premier va à Chicago pour rendre visite au second afin lui demander la main de sa fille, Sam, la situation dégénère. Mais le lendemain matin, une mystérieuse catastrophe touche le pays. Les deux hommes vont devoir faire route ensemble pour retrouver et sauver Sam, restée seule à 3 000 kilomètres de là.

Le résultat :
Le Mad Max du pauvre, et un titre que l’on pourrait qualifier de « foutage de gueule » au regard de la fin du film. Malgré cela, les deux personnages principaux sont plutôt crédibles, notamment Whitaker dans le rôle du beau-père vétéran de l’armée américaine et quelque peu chafouin. Les péripéties de ce road-movie post-apocalyptique sont parfois bien trouvées.

Forest Whitaker et Theo James sont réunis dans How it Ends

Zoé

Les « stars » : Ewan McGregor (Trainspotting, Big Fish, The Island, Star Wars), Léa Seydoux (Robin des bois, Mission Impossible, La vie d’Adèle) et Theo James, encore lui !

L’histoire :
Dans un futur proche, un laboratoire crée des robots humanoïdes, dotés d’intelligence artificielle et destinés à devenir des compagnons amoureux parfaits. Zoé, l’une des employées, tombe sous le charme de Cole, son superviseur. Celui-ci cache un secret de taille et se révèle très perturbé.

Le résultat :
Un film pour étudiantes en psychologie, ni plus, ni moins. Ne pensez pas y voir une nouvelle histoire passionnante liant amour et transhumanisme, comme on pouvait l’imaginer au regard du synopsis, car le sujet n’est qu’effleuré. Si c’est ce que vous cherchiez, regardez plutôt Her, dont on vous parlait dans un précédent article.

Extinction

Les « stars » : Michael Peña (Collision, Fury, Ant-man) et Lizzy Caplan (Cloverfield)

L’histoire :
Un père de famille multiplie les cauchemars dans lesquels il voit sa ville faire face à une attaque extra-terrestre. Il se pourrait que ces visions soient plus que de simples rêves…

Le résultat :
Annoncé en grande pompe par Netflix, Extinction se révèle finalement être la caricature du film de science-fiction de série b. Excepté des effets visuels au-dessus de la moyenne des « nanars », l’intrigue, les personnages et les dialogues sont souvent navrants de bêtise. Le twist (retournement de situation) de la dernière partie plaira à certains spectateurs qui estimeront avoir affaire à un divertissement acceptable, il redonnera un peu d’intérêt à ceux qui commençaient à somnoler, mais guère davantage.

Brain on Fire

Les « stars » : Chloë Grace Moretz ((500) jours ensemble, Kick-Ass, Carrie), Carrie-Anne Moss (Matrix), Richard Armitage (Le Hobbit)

L’histoire :
Inspiré d’une histoire vraie et d’une autobiographie, Brain on Fire, littéralement « cerveau en feu » en français, raconte les mésaventures de Susannah Cahalan, jeune journaliste au New York Post. Alors que sa carrière décolle, qu’elle vit une belle histoire d’amour avec son compagnon et que tout semble se passer idéalement, elle commence à souffrir de différents maux plus ou moins graves. Pertes d’attention, convulsions, paniques… Est-elle malade ou paranoïaque ? Quoi qu’il en soit, la chute est aussi rapide que violente, les souffrances s’aggravent et ses proches vont devoir compter sur le monde médical pour la sauver.

Le résultat : Il aura donc fallu quitter l’univers de la science-fiction pour voir Neflix nous proposer un film plus marquant. La jeune fille souffre en fait d’une forme rare d’encéphalite, une maladie où le cerveau est attaqué par des auto-anticorps et dont les symptômes sont semblables à ceux que l’on voit parfois au cinéma dans les films de possession. Pendant longtemps, ces cas furent traités comme des problèmes psychiatriques, il aura fallu attendre de longues années avant que les diagnostics évoluent et que les médecins mettent en place le traitement adéquat, une immunothérapie, très efficace. Il semblerait d’ailleurs que l’histoire de Susannah Cahalan ait bien aidé à la médiatisation de cette maladie et à son appréhension par la médecine.
Chloë Grace Moretz est convaincante dans ce rôle de jeune fille désemparée, mais le film, passionnant, ne sera pas à montrer à tous, tant certaines scènes pourront être perturbantes pour les spectateurs les plus sensibles.

Chloë Grace Moretz (Brain on Fire)

Vous l’aurez compris, le bilan n’est pas glorieux lorsque Netflix s’attaque à la science-fiction, pourtant son genre favori. Votre serviteur n’a donc pas eu le courage de s’infliger Tau (avec Gary Oldman et sorti le 29 juin), ni même Annihilation, disponible depuis février et porté, lui aussi, par une actrice à la mode, Natalie Portman, que vous avez sûrement déjà vue dans Léon, Star Wars ou encore Black Swan.

Enfin, notez que Netflix vient de récupérer les droits de production d’un film basé sur Mowgli, le célèbre personnage du livre de la jungle. Celui-ci pourrait toutefois être plus abouti puisqu’il s’agit du « bébé » d’Andy Serkis, le précurseur et meilleur représentant des rôles en performance capture, méthode par laquelle il a interprété Gollum dans Le Seigneur des Anneaux, César dans La planète des Singes ou Snoke dans Star Wars : Les Derniers Jedi. Verdict en 2019 !

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2018, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

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