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Dr Pierre-Yves Egreteau (CH Morlaix) : « Cette pandémie a eu un retentissement sur toute la chaîne du don et de transplantation d’organes et de tissus »

Le 22 juin a lieu la journée de réflexion et de reconnaissance aux donneurs. Cette journée nationale est organisée par l’Agence de la biomédecine en collaboration avec les associations et les établissements hospitaliers qui réalisent des actions, notamment en région.

Selon la loi, chaque Français est un donneur présumé d’organes et de tissus à moins qu’il ait exprimé de son vivant le refus d’être prélevé. Il n’existe pas de registre du « oui ». Le don d’organes et de tissus sauve des vies. En France, 57 000 personnes vivent grâce à une greffe de rein, poumon, cœur… Et chaque année, ce sont des milliers de patients qui attendent un organe.
Ce sujet peut susciter beaucoup de questionnements et d’inquiétudes.

Pour mieux comprendre la démarche, nous avons interrogé le Dr Pierre-Yves Egreteau, du CH Morlaix, qui, avec son équipe, travaille notamment à la coordination des prélèvements d’organes et de tissus de l’hôpital de Morlaix.

Breizh-info.com : Comment se passe un don d’organe ?

Dr Pierre-Yves EGRETEAU (CH Morlaix) : Un médecin alerte l’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement quand il y a un patient pouvant être donneur. Ce médecin et l’infirmier de la coordination hospitalière rencontrent les proches du patient pour annoncer et expliquer l’état de mort cérébrale. Durant cet entretien, l’infirmier de la coordination hospitalière recherche le témoignage du patient sur son opposition au don d’organes et de tissus. S’il n’a jamais témoigné de son vivant son opposition (par l’inscription sur le registre national des refus, discussion avec ses proches, son médecin traitant), l’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement recueille ses habitudes de vie, ses antécédents médicaux et chirurgicaux, traitement médicamenteux.

Par la suite, l’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement organise conjointement avec les différents services de l’hôpital et l’agence de la biomédecine les examens évaluant les organes. Toutes ces recherches permettront d’affiner l’évaluation des organes et de trouver le bon receveur. Toutes les données concernant le patient sont inscrites dans un dossier qui est validé par l’agence de la biomédecine et anonymisé. Ce dossier est envoyé aux différentes équipes de greffe. Selon des critères, les équipes de greffe acceptent les organes proposés. Ensuite, l’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement organise le bloc opératoire. Les équipes de greffe viennent sur place pour opérer et ramener l’organe pour le transplanter au receveur. L’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement réalise la toilette mortuaire avec l’équipe du bloc opératoire (généralement). Ensuite, il accompagne le défunt à la chambre mortuaire de l’hôpital.

L’infirmier de la coordination hospitalière de prélèvement est présent pour les proches tout au long du processus pour toutes questions et garantit aux proches le respect de leur défunt lors de ce long et douloureux processus.

Breizh-info.com : Combien sont les donneurs, en France, en Bretagne ?

Dr Pierre-Yves EGRETEAU (CH Morlaix) : En Bretagne, il y a eu 111 donneurs qui ont donné lieu à 286 greffes.

En France, il y a eu 2 435 donneurs qui ont donné lieu à 5 897 greffes.

Le taux d’opposition au don en Bretagne est de 22,4 %, alors que le taux d’opposition national reste stable à 30,5 %.

Breizh-info.com : Quel bilan en 2019 ?

Dr Pierre-Yves EGRETEAU (CH Morlaix) : En France, une légère augmentation du don d’organes (tous types de don d’organes confondus) s’est fait ressentir : 5 897 greffes. C’est 92 greffes de plus qu’en 2018. C’est autant de vies sauvées ou améliorées ! Mais du fait de l’évolution de la population et des progrès de la médecine, le nombre de personnes en attente de transplantation ne cesse d’augmenter. Le nombre de greffes réalisées reste en dessous des besoins de la population.

Breizh-info.com : La pandémie de coronavirus a-t-elle un impact ?

Dr Pierre-Yves EGRETEAU (CH Morlaix) : Cette pandémie a eu un retentissement sur toute la chaîne du don et de transplantation d’organes et de tissus. Les équipes de prélèvement d’organes et tissus ont fait leur maximum pour maintenir les prélèvements d’organes dans leurs centres hospitaliers tout en minimisant le risque de contamination pour les receveurs. Sur cette période, l’objectif de l’agence de biomédecine a été de prioriser l’accès à la greffe pour les patients dont l’état est le plus grave. Au cours du mois d’avril par exemple le nombre de greffe a diminué de près de 40 %. Maintenant, l’objectif est de reprendre l’activité au même rythme qu’avant et de réaliser des greffes d’organes et de tissus pour tous les patients ayant besoin.

Breizh-info.com : Qu’est-ce que le consentement présumé ?

Dr Pierre-Yves EGRETEAU (CH Morlaix) : En France, la loi repose sur le principe de solidarité nationale. De ce fait, elle indique que tout le monde est présumé donneur mais laisse chacun libre de s’opposer au prélèvement de tout ou partie de ses organes et tissus, en s’inscrivant sur le registre national des refus ou en le faisant valoir par écrit auprès de ses proches. L’inscription sur le registre peut se faire par courrier ou en ligne (www.registrenationaldesrefus.fr).

Avant d’entreprendre tout prélèvement, les équipes médicales doivent, d’après la loi, consulter le registre national des refus pour s’assurer que le défunt n’y est pas inscrit. Si son nom n’y figure pas, le médecin vérifiera auprès des proches que le défunt n’avait pas de son vivant fait valoir un refus.

Propos recueillis par YV

Illustration : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

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