Nous vous proposons dans cette rubrique de découvrir l’histoire des Saints Bretons. Les saints bretons désignent des personnalités bretonnes vénérées pour le caractère exemplaire de leur vie d’un point de vue chrétien. Peu d’entre elles ont été reconnues saintes par la procédure de canonisation de l’Église catholique (mise en place plusieurs siècles après leur mort), mais ont été désignées par le peuple, leur existence même n’étant pas toujours historiquement attestée. La plupart des vitae de saints bretons qui nous sont parvenues datent en effet des ixe et xe siècles ou ont été réécrites dans le contexte de la réforme grégorienne qui induit parfois les clercs à remodeler les documents hagiographiques, issus de traditions orales transmises aussi bien dans le vieux fond populaire que dans le milieu savant, dans leur intérêt (légitimation de la figure épiscopale, du bien-fondé d’une réforme d’une communauté monastique). Le développement du culte de ces saints se développe au Moyen Âge tardif lorsque plusieurs familles de l’aristocratie bretonne s’approprient les légendes hagiographiques en justifiant par des arguments généalogiques, de la protection particulière d’un saint ou de son adoption comme ancêtre de substitution dans leurs lignages.
Les historiens actuels éprouvent encore beaucoup de difficultés pour distinguer entre imaginaire et réalité. L’historicité des épisodes de la vie de ces saints reste ainsi souvent douteuse car ces épisodes se retrouvent dans l’hagiographie tels qu’ils apparaissent dans les coutumes ou dans le folklore. La structure même du récit des vitae se rencontre dans d’autres Vies de saints dont les auteurs reprennent généralement des « conventions littéraires d’un modèle biblique qui façonnait leurs modes de pensée et d’expression ».
En 2022, environ 170 saints bretons sont représentés, chacun par une statue, à la Vallée des Saints, en Carnoët.
Le 23 septembre c’est la Saint Solen
Viendrait de saint Solonius saint écossais et compagnon de saint Pallade. Il est le patron de Saint-Solen, dans les Côtes-d’Armor. Saint-Solen et Tressaint sont des communes associées à celle de Lanvallay. Saint-Solen vient soit de saint Solenne, évêque de Chartres (V-VIème siècle), soit de saint Solonius, donné comme compagnon de saint Palladius, en Irlande.
Saint-Solenne
Evêque de Chartres de 483 à 509.
Solenne, que l’on croit né à Chartres, prit la suite aussitôt après son élection comme successeur de Flavius. Aventin fut sacré par les évêques qui étaient venus pour rendre cet office à Solenne. Celui-ci revint alors, et le peuple et le clergé le portèrent en la cathédrale, où d’un commun accord, il fut sacré et mis en possession. Sigebert en parle aussi dans sa chronique en l’année 490.
Solenne brilla à Chartres comme évêque, et sa mission chez les Francs ne fut pas stérile (490). Albéric en fait mention pour l’année suivante. Dans une vie de notre évêque qui existe à la bibliothèque impériale, on le dit successeur de Flavius, au temps de Clovis, qu’il suivit dans son expédition contre le Goths et qu’il fut catéchumène, c’est-à-dire qu’il l’instruisit dans la foi. Plusieurs écrivains affirment, et l’auteur de sa vie parait prouver que Solenne suivit Clovis en Touraine dans une autre campagne contre les Goths ; et qu’étant tombé malade, il mourut à Maillé, aujourd’hui Luynes, dans un château où le roi l’avait laissé. C’était le 24 septembre 509. Il fut déposé dans une ancienne église dédiée à la sainte Vierge et qui, plus tard, changea son nom en celui de Saint-Venant, près de la basilique élevée à Tours sur le tombeau de Saint-Martin. Cette église ayant été détruite par les païens, on ignorait le lieu où reposaient ses reliques, lorsque le 13 janvier 589, sous l’épiscopat de Grégoire de Tours, Dieu, par deux prodiges éclatants que rapporte cet historien, fit connaître l’endroit qui recélait les restes de son serviteur. Alors on voulut transporter à Chartres ces reliques sacrées, elles furent d’abord déposées à Blois dans l’église Saint-Pierre, qui prit le nom d’église paroissiale sous le patronage de Saint-Solenne. Ce dernier vocable traversa les siècles ; mais il fut remplacé en 1730 par celui de Saint-Louis que porte la cathédrale actuelle de Blois. Les calvinistes brûlèrent quelques ossements de notre saint évêque, dont il est fait mémoire dans les Diptyques de l’église de Chartres, au 24 septembre.
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2022, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine