Brest : on compte sur Kermarrec pour tout dire

Il a été charcutier, gérant de supérette, imprimeur, juge des prud’hommes, élu à la Ville de Brest et à la CCI… Aujourd’hui  Jean-Paul Kermarrec  écrit ses Mémoires (« Brest, ma vie, ce combat »): cinq volumes totalisant 3 000 pages. Le premier tome est achevé, deux autres sont en cours de relecture et deux autres demeurent  en préparation. Dans un entretien accordé au Télégramme (Brest, mardi 29 avril 2025), il aborde – légèrement – la question politique. «Dans les prochains tomes, on va entrer dans l’arrière-cuisine des décisions municipales. Je raconte tout en détail sans jamais attaquer personne mais en disant les faits, et sans mettre en avant mes préférences politiques. Ainsi, j’écris que c’est Georges Lombard qui, en autorisant l’implantation des premières grandes surfaces commerciales, en 1968, a enclenché un mouvement vers la périphérie qui a conduit à un effondrement du commerce de proximité, et à un affaiblissement de la trame sociale. Le duo socialiste Gourmelon-Le Blé a accentué ce déséquilibre de façon implacable ensuite. J’écris aussi que lorsque j’étais adjoint chargé des affaires économiques, quand j’allais parler à Jacques Berthelot des projets que je portais comme les ateliers-relais ou le bâtiment Grand large, il n’en avait rien à cirer. Cela ne m’a pas donné tellement envie de continuer dans la politique. »

Quand on lit les ouvrages que le journaliste Denis Robert a consacrés à la corruption dans les années 1980-2000, on se fait une idée plus précise sur la façon qui a permis à de petits groupes capitalistes – ou coopératives – d’accéder au statut de géants de la grande distribution : il suffisait d’arroser les membres de la commission départementale d’urbanisme commercial, les élus, les partis politiques, les ministres concernés (une dérogation a un “coût“ !)… Ainsi le directeur chargé du « développement » dans ces groupes obtenaient les autorisations permettant  de construire de nouveaux magasins, d’agrandir ceux qui existaient déjà. Il faut reconnaître que les partis politiques de droite et de gauche avaient de gros besoins : financement des campagnes présidentielles et législatives, frais de fonctionnement des sièges (de plus en plus importants), train de vie des ténors de la politique… Tous les scandales concernant l’« arrosage » qui ont éclaté à cette époque concernaient indistinctement la droite et la gauche ; le PS et le RPR fonctionnaient de la même manière !

Nous espérons que Jean-Paul Kermarec saura se montrer « précis » sur le système Lombard. Pour quelles raisons, ce dernier prenait-il des décisions qui allaient contre les intérêts de sa base électorale (petits commerçants, petits patrons) ? Pourquoi la droite brestoise a-t-elle tué ses électeurs ?

B. Morvan

Illustration : DR
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2 réponses à “Brest : on compte sur Kermarrec pour tout dire”

  1. Maury dit :

    Et le même récit au niveau national va arriver. Pressée de lire le chapitre sur macron.

  2. Raymond Neveu dit :

    Pas mal du tout ce qu’écrit ce journaliste…et Macron sorti du chapeau de Schwab and Co qui en trois mois trouve son financement ce qui tend à prouver que de l’argent on peut en trouver sous le sabot d’un âne…alors Bétharram pour le déficit nous avons de multiples solutions sauf augmenter les impôts! Oui faites un référendum et nous aurons le plaisir de vous « blackbouler »!

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