Le cancer du pancréas est l’un des plus redoutables qui soient. Difficile à détecter à un stade précoce, il reste l’un des cancers les plus meurtriers, responsable à lui seul de près de 9 % des décès liés au cancer aux États-Unis. En 2024, ce sont plus de 66 000 nouveaux cas qui ont été diagnostiqués, et plus de 50 000 décès recensés, selon le National Cancer Institute. En France, le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas en 2023 était de 15 991 (8 323 chez les hommes et 7 668 chez les femmes). Le nombre de décès est estimé à environ 12 700 tous sexes confondus (INCa, 2024)Mais quels en sont les signes avant-coureurs ? Et comment réduire les risques ?
Des douleurs abdominales atypiques à ne pas négliger
Selon le Dr Guo Shifang, spécialiste en médecine intégrative à Taïwan, la douleur abdominale liée à ce type de cancer possède des caractéristiques bien spécifiques. Elle se manifeste dans la zone rétro-péritonéale, derrière l’estomac, souvent avec une irradiation vers le dos. Elle s’intensifie en position assise ou debout, obligeant souvent le malade à se courber pour soulager la gêne. S’allonger sur le côté, jambes repliées, peut offrir un certain répit.
Lorsque la tumeur est localisée à la tête du pancréas, elle peut comprimer le canal biliaire, provoquant des douleurs irradiant jusqu’au thorax et aux épaules.
Au-delà des douleurs, d’autres signes doivent alerter : perte d’appétit, amaigrissement rapide, jaunisse (yeux et peau jaunis, urines foncées, démangeaisons), et apparition soudaine d’un diabète. Une étude a ainsi montré que plus de 85 % des patients souffraient d’un amaigrissement significatif dès le diagnostic. L’apparition d’un diabète après 50 ans, sans antécédents familiaux, peut être révélateur d’un dysfonctionnement du pancréas.
Diabète et pancréas : une relation étroite
La recherche a établi un lien fort entre diabète et cancer du pancréas. Si un diabète ancien augmente légèrement le risque, c’est surtout l’apparition récente et soudaine de la maladie qui doit inquiéter. L’inflammation chronique du pancréas ou la présence de tumeurs peut perturber la production d’insuline et dérégler le métabolisme du glucose.
Un excès de glucides et de graisses surcharge le pancréas, l’obligeant à produire de grandes quantités d’enzymes digestives et d’insuline. Cette sursollicitation favorise l’inflammation chronique, un terreau favorable au développement du cancer.
Les recommandations alimentaires clés incluent :
- Réduire les aliments frits ou cuits à haute température ;
- Limiter les aliments transformés ou marinés industriellement ;
- Éviter la surconsommation de fruits très sucrés.
Une alimentation plus simple, plus modérée, et moins transformée, constitue une des premières lignes de défense.
Facteurs de risque : tabac, alcool, stress
Le tabagisme reste l’un des principaux facteurs aggravants : un fumeur a plus de deux fois plus de risques de développer un cancer du pancréas qu’un non-fumeur. L’exposition régulière à la fumée secondaire, aux vapeurs de cuisson ou à l’encens est également déconseillée.
L’alcool joue également un rôle. Près de 70 % des cas de pancréatite chronique – qui augmente considérablement le risque de cancer – sont liés à une consommation excessive d’alcool.
Enfin, le stress émotionnel intense figure lui aussi parmi les déclencheurs possibles. De nombreuses études associent des événements de vie difficiles (décès, divorce, précarité) à un risque accru de cancer. En médecine traditionnelle chinoise, le stress est vu comme une perturbation de l’énergie vitale, pouvant provoquer stagnation du sang et développement de tumeurs.
Le dépistage du cancer du pancréas reste complexe. Le dosage sanguin du marqueur CA 19-9 peut constituer une première alerte, mais il n’est pas spécifique au cancer. Une échographie ou un scanner peuvent suivre en cas d’anomalie. Mais seule une biopsie peut confirmer le diagnostic.
Le cancer du pancréas continue de faire des ravages, notamment parce qu’il reste trop discret et mal connu. Pourtant, une meilleure écoute de son corps, une alimentation réfléchie, la maîtrise du stress et un suivi médical rigoureux permettent de réduire les risques. Si la maladie frappe souvent sans prévenir, elle n’est pas totalement imprévisible.
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