En mai 2025, la Fondation Apprentis d’Auteuil dévoile les résultats de la 6e édition de son baromètre annuel de la solidarité, réalisé par l’institut Ipsos. Cette enquête met en lumière une tendance inquiétante : la générosité des Français, longtemps résiliente face aux crises, semble désormais fragilisée par les tensions économiques, sociales et géopolitiques.
Alors que les appels aux dons se multiplient à l’heure des déclarations fiscales, la Fondation Apprentis d’Auteuil tire la sonnette d’alarme : si les Français restent nombreux à soutenir les causes caritatives, l’intensité de leur engagement pourrait s’effriter en 2025. Le baromètre, devenu une référence, analyse l’évolution des dons sur l’année 2024 et les perspectives à venir, en mettant un accent particulier sur les comportements des hauts revenus.
Une inquiétude qui s’installe dans toutes les couches de la population
L’enquête révèle une hausse significative de l’anxiété des Français quant à l’avenir. Qu’il s’agisse du sort des jeunes (88 %, +4 points) ou de celui des plus précaires (86 %), l’inquiétude grandit. Même les ménages aisés ne sont pas épargnés : 57 % d’entre eux redoutent une baisse de leur pouvoir d’achat, et 58 % se déclarent préoccupés pour leur propre avenir (+5 points).
Le climat général, marqué par une instabilité politique persistante (88 % des sondés s’en inquiètent), une fiscalité jugée imprévisible (82 %), et l’endettement croissant de l’État (87 %), pourrait conduire près de la moitié des Français (42 %) à réduire leurs dons par prudence financière.
Des dons en baisse malgré une base stable de donateurs
Si 52 % des Français déclarent avoir donné à une association en 2024 (chiffre stable), le montant moyen des dons recule. Chez les foyers les plus aisés, cette baisse est plus marquée : 2 322 euros en moyenne, contre 2 686 euros en 2023. Une régression qui ramène la générosité à son niveau de 2022, malgré une hausse notable des dons en 2023.
Les chiffres du début d’année 2025 confirment cette tendance : seuls 20 % des sondés ont effectué un don dans les premiers mois de l’année (-4 points), et 48 % estiment que leur pouvoir d’achat a diminué depuis l’an dernier.
Du côté des Français les plus aisés, les intentions restent plus optimistes. 87 % déclarent avoir donné ou prévoir de le faire en 2025, et 56 % affirment avoir déjà contribué en mars. Néanmoins, la proportion de ceux qui envisagent d’augmenter leur don diminue légèrement (50 %, -2 points).
L’amélioration perçue de leur situation financière (46 % estiment que leur pouvoir d’achat a augmenté) pourrait compenser partiellement la tendance baissière générale, mais sans garantir un retour aux niveaux records de 2023.
La jeunesse et l’éducation : une cause prioritaire… mais fragilisée
Parmi les causes soutenues, la santé et la recherche médicale arrive en tête (44 %), suivie de l’aide aux plus démunis(32 %) et de la protection animale (26 %). L’enfance, la jeunesse et l’éducation, qui mobilisait fortement les donateurs l’an passé, chute à 24 %.
Chez les plus aisés, cette cause recule encore davantage (33 %, -9 points). Un recul qui inquiète la Fondation Apprentis d’Auteuil : « Les besoins explosent dans la jeunesse, et les financements publics se resserrent. Si les dons baissent, nous ne pourrons plus répondre à l’ampleur de la demande », alerte Stéphane Dauge, directeur des ressources de la fondation.
Une meilleure connaissance des avantages fiscaux… mais un cadre incertain
Les Français, notamment les hauts revenus, sont désormais plus informés des avantages fiscaux liés aux dons. 87 % des hauts revenus disent connaître les dispositifs de déduction, et 35 % affirment que cela a influencé leur comportement (+5 points).
Les sources d’information évoluent : les donateurs se tournent de plus en plus vers les organismes caritatifs (32 %) et la presse (35 %), reléguant l’administration fiscale au second plan.
Le baromètre 2025 met en évidence une tension entre la volonté de rester généreux et la pression financière ressentie par les ménages. Si la base des donateurs semble résiliente, la baisse des montants versés pourrait compromettre les capacités d’action des associations.
Face à ces incertitudes, la Fondation appelle les pouvoirs publics à stabiliser la fiscalité du don, afin de préserver un élan solidaire déjà fragilisé. L’avenir de nombreuses initiatives caritatives, en particulier celles en faveur des jeunes en difficulté, pourrait bien en dépendre.
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Une réponse à “Baromètre de la solidarité 2025 : la générosité des Français mise à l’épreuve par les incertitudes politiques et économiques”
Auteuil est mal placé pour se plaindre, c’est exactement l’arroseur arrosé. Cette assoce qui possède les avantages d’une fondation n’a eu de cesse, pendant des années, de promouvoir le lointain (de préférence étranger, si possible en situation irrégulière s’il se trouve en France, de couleur bien sûr) au prochain (le nécessiteux du bout de la rue, français en France, blanc). J’ai prévenu 2 ou 3 fois que face à cette inversion des priorités, je cesserais mes dons. Le directeur m’a poliment et immédiatement répondu, prenant la peine d’un courrier personnel, que cette dénaturation de la charité, que je dénonçais, selon son logiciel caritatif à lui n’en est pas une et que, au contraire, c’est cette idéologie universaliste (toxique à mon sens) qui constitue l’orthodoxie. Alors : finis, mes dons