A Nantes se pose également le problème de l’armement de la police municipale. Coups de feu fréquents et trafics de drogue dans certains quartiers provoquent crainte et désarroi chez les policiers municipaux ; ils réclament donc des armes létales. La municipalité répond : « Nous avons doté la police municipale de moyens de protection supplémentaires : gilets pare-balles, bâtons de défense plus adaptés, boucliers de protection contre les jets de projectiles et de nouvelles caméras piétons de meilleure qualité qu’auparavant. » ; elle est consciente que les policiers « procèdent à de nombreuses interpellations » et qu’ils sont « exposés à des risques d’agression ». Pour faire face à cette réalité, « ils sont armés de pistolets à impulsion électrique », tandis qu’une « politique de recrutement sans précédent » est engagée depuis des mois (Presse Océan, jeudi 14 novembre 2024)
Faute d’être entendu par la maire Johanna Rolland (PS), le syndicat Force ouvrière de la police municipale nantaise avait donc décidé d’une grève le mercredi 14 mai. But : demander l’armement de la police municipale et de l’unité métropolitaine des transports en commun (UMTC) après les « deux événements exceptionnels et particuliers qui se sont déroulés fin avril à Nantes ». Les policiers municipaux ont à dire que, souvent, ils sont les premiers intervenants sur les lieux des drames – avant les nationaux. Dans une lettre adressée à Johanna Rolland, le syndicat FO rappelle la gravité de la situation : « A Nantes, la police municipale fait face à une nouvelle délinquance, toujours plus violente et imprévisibles. » L’augmentation du nombre des interpellations inquiète également les policiers municipaux. « On en a réalisé 600 en 2023. En 2024, on est à 800 interpellations. La responsabilité de la maire, c’est aussi la sécurité de ses agents, il faut nous donner les moyens de nous défendre et de pouvoir faire face. C’est dur pour les agents à entendre, que leur sécurité dépend du choix politique d’une élue », constate Céline Peremarty, la déléguée FO (Presse Océan, mercredi 14 mai 2025).
Une « escalade de la violence »
Peu bavarde sur le sujet, Johanna Rolland laisse son premier adjoint Bassem Asseh, en charge de la sécurité, répondre. Ce dernier souligne que les 190 agents de la Ville en poste à ce jour sont « déjà armés » de bâtons de défense et de pistolets à impulsion électrique. « Même si ce ne sont pas des armes létales, ce n’est pas rien. Ce sont de vraies armes, soumises à autorisation et une formation ad hoc. » En outre, les policiers municipaux « dont les effectifs seront multipliés par deux par rapport à 2014 d’ici la fin du mandat » sont aussi équipés de gilets pare-balles, de boucliers de protection et de caméras piétons. A ses yeux, la police municipale est donc suffisamment « outillée » pour remplir sa mission première. A savoir « assurer une présence sur le terrain, au contact des habitants ».
Pour autant, le bras droit de Johanna Rolland, qui souligne au passage que « le métier a déjà beaucoup évolué depuis ces trente dernières années », n’est pas opposé à un élargissement de ses missions. « Au contraire, on pousse à fond sur ce sujet. Mais cela ne doit pas se faire n’importe comment. Et tout résumer à la question de l’armement létal est une erreur. » (Presse Océan, jeudi 15 mai 2025). On voit que c’est une question qui reviendra bientôt sur le tapis. Un grand sujet pour la prochaine campagne électorale… A la vérité la situation est inconfortable pour Johanna Rolland à l’approche des élections municipales. D’un côté elle ne peut pas faire l’impasse sur les revendications des policiers municipaux – soutenus par la majorité des Nantais-, de l’autre le discours des Insoumis l’oblige à raisonner “politique“ – elle aura peut-être besoin de leurs voix au second tour… Ainsi la suppléante d’Andy Kerbrat (LFI, député de Nantes centre)) Marina Ferrera estime que l’armement des policiers municipaux ne résoudra rien : « Cela ne répond pas aux vraies causes de la souffrance des agents, à savoir le manque de formation sur la gestion des conflits, les troubles psychologiques ou les comportements addictifs. » Or, face à ce type de situation, le fait d’être armé risque « d’entraîner une escalade de la violence » (Presse Océan, jeudi 15 mai 2025). Voilà une façon “intellectuelle“ de dire qu’on est contre…
Bernard Morvan
Crédit photo : Pablo Tupin-Noriega/Wikimedia (cc)
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3 réponses à “Nantes : les policiers municipaux veulent être armés”
Cette Madame Johanna Rolland, elle, est bien protégée par une clique de policiers en armes (comme Macouille) et tant pis si les autres se font descendre car la racaille n’a pas demandé l’autorisation de porter une arme, elle s’est servie !
Pareil que pour Rennes : qu’un policier municipal non armé soit tué ou blessé avant l’élection de 2026 et le sort des urnes pourrait en être changé. Johanna Rolland aura beau protester de ses ses « valeurs » de gauche, elle n’y échappera pas.
Johanna Roland s’est elle posée la question quand un de ses policiers municipal va se retrouver en face d’une racaille armé d’un calibre 12 a pompe bourré de chevrotines ? le pauvre gars avec son tonfa, sa bombe lacrymo et son super gun a impulsions va surement se sentir bien leger…..