Alors que les médicaments à base de GLP-1 comme le semaglutide (Ozempic, Wegovy) connaissent un succès fulgurant dans la lutte contre l’obésité, un ingrédient beaucoup plus discret commence à faire son chemin dans les assiettes des personnes soucieuses de leur santé : l’allulose, un sucre rare qui imite partiellement les effets de ces traitements en stimulant les hormones de la satiété. Et tout cela… sans ordonnance.
Un sucre qui ne fait pas monter la glycémie
L’allulose est un monosaccharide présent naturellement en très petites quantités dans les figues, les raisins secs ou le sirop d’érable. À la différence du sucre de table, il est absorbé par l’organisme mais excrété sans être métabolisé : 90 % sont éliminés dans les urines, ce qui en fait un édulcorant quasi sans calories ni impact sur la glycémie.
Mais l’intérêt de l’allulose ne s’arrête pas là. Des études récentes montrent qu’il stimule naturellement la production de GLP-1, cette hormone digestive qui favorise la satiété, ralentit la vidange gastrique et stimule la sécrétion d’insuline – un cocktail hormonal qui explique le succès des médicaments coupe-faim.
Une réponse hormonale mesurée mais prometteuse
Une étude randomisée de 2022 a mis en évidence une augmentation significative du GLP-1 et d’autres hormones digestives (comme la cholécystokinine et le peptide YY) chez des adultes ayant consommé de l’allulose. Le mécanisme d’action, indépendant du récepteur gustatif sucré, laisse penser que l’allulose active une voie distincte du glucose ou des édulcorants artificiels.
Bien que les effets soient moins puissants que ceux des médicaments, l’allulose représente une piste naturelle crédiblepour améliorer la satiété et stabiliser l’appétit sans effets secondaires notables.
Une arme contre les pics de glycémie
Autre atout non négligeable : la consommation de seulement 5 grammes d’allulose avec un repas contenant des glucides réduit significativement les pics de glucose postprandiaux, selon une méta-analyse de 2023. Cette capacité à amortir les hausses de sucre dans le sang pourrait jouer un rôle clé dans la prévention du diabète de type 2, surtout dans une société où les repas riches en glucides raffinés sont la norme.
Des études animales et humaines préliminaires suggèrent également une réduction de la masse graisseuse et une meilleure préservation du glycogène musculaire pendant l’effort.
Comment intégrer l’allulose à son alimentation ?
- Avec les repas riches en glucides : prendre 5 g d’allulose en même temps qu’un plat contenant des féculents (patate douce, avoine, fruits) pourrait aider à limiter les effets délétères du glucose.
- En cuisine : l’allulose caramélise et brunit comme le sucre, ce qui en fait un excellent substitut pour les pâtisseries ou boissons sucrées maison.
- À petites doses d’abord : certaines personnes sensibles peuvent ressentir des ballonnements ou des inconforts digestifs si la dose est trop élevée ou prise à jeun.
Pas un remède miracle, mais un outil précieux
L’allulose ne prétend pas remplacer un mode de vie sain ni rivaliser directement avec les effets spectaculaires des traitements pharmaceutiques. Toutefois, il offre une solution alimentaire réaliste, accessible et sans danger pour ceux qui souhaitent limiter leurs fringales, mieux gérer leur glycémie, ou sevrer leur organisme du sucre de manière progressive.
C’est aussi une alternative pour ceux qui cherchent à sortir des traitements coûteux et parfois lourds en effets secondaires.
Dans un contexte où la prise en charge de l’obésité devient un enjeu de santé publique, l’allulose pourrait bien devenir un allié discret mais redoutablement efficace. Reste à la recherche de confirmer, sur le long terme, les effets métaboliques de ce sucre rare qui pourrait bien réconcilier gourmandise et santé.
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