L’été dernier, je vous racontais la perquisition que j’ai subie dans le cadre de l’interdiction du média allemand Compact, décidée brutalement par la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser. Une décision spectaculaire, qui a aussitôt provoqué une onde de choc dans le paysage médiatique et politique allemand. Dès le mois suivant, en août 2024, le tribunal administratif de Leipzig suspendait temporairement cette interdiction. Aujourd’hui, 24 juin 2025, le jugement définitif est tombé : la justice donne tort au gouvernement. L’interdiction du magazine Compact est officiellement annulée. Un revers cinglant pour Nancy Faeser et une victoire majeure pour les défenseurs de la liberté de la presse. Retour sur une affaire symptomatique d’un pouvoir de plus en plus fébrile face aux voix dissidentes.
Une interdiction digne d’un régime autoritaire
Le 16 juillet 2024, Nancy Faeser frappe fort : elle interdit Compact-Magazin, accusant le magazine de propager un discours extrémiste et anti-démocratique. Dans une opération spectaculaire, des perquisitions sont menées dans quatre Länder (Brandebourg, Hesse, Saxe, Saxe-Anhalt). Les locaux du magazine, les domiciles d’Elsässer et d’autres responsables sont fouillés, tandis que les autorités saisissent argent, véhicules et matériel. Même les stylos et les chaises de bureau sont saisis ! Cette mesure, rarissime dans une Allemagne attachée à la liberté de la presse, est immédiatement dénoncée comme une atteinte gravissime aux droits fondamentaux.
Cette interdiction est une manœuvre politique visant à neutraliser un média influent, fort de 40 000 exemplaires et d’une large audience en ligne, à l’approche d’élections régionales dans l’Est en 2024, où l’AfD caracole en tête des sondages. Le magazine, qui critique sans relâche l’immigration, et l’establishment berlinois, est perçu comme une épine dans le pied du gouvernement Scholz, accusé de vouloir imposer une pensée unique.
La riposte judiciaire et populaire
Compact ne se laisse pas abattre. Dès le 24 juillet, un recours est déposé devant le Tribunal administratif fédéral de Leipzig. Le 14 août, les juges suspendent temporairement l’interdiction, estimant que la mesure pourrait être disproportionnée. Si certains articles de Compact adoptent un ton provocateur, d’autres relèvent clairement de la liberté d’expression protégée par la Loi fondamentale. Ce revers judiciaire est un camouflet pour Faeser, dont la croisade contre l’« extrémisme de droite » vacille.
L’AfD, par la voix d’Alice Weidel, fustige une « tentative scandaleuse de criminaliser la liberté d’opinion ». Début août, des milliers de manifestants défilent à Berlin, brandissant des pancartes dénonçant une « dictature woke ». Sur les réseaux comme X, les hashtags #FreeCompact et #SolimitCompact enflamment les débats, amplifiant la colère d’une population lassée par les accusations d’extrémisme brandies contre quiconque critique le système.
Une victoire fragile pour la liberté
Cette saga est un énième avertissement : en Allemagne, comme ailleurs, la liberté d’expression est un rempart fragile face à la censure. Derrière l’étiquette « extrême droite », galvaudée à l’envi, se cache de une stratégie d’intimidation politique. Loin de désigner une menace réelle, ce qualificatif sert à criminaliser des opinions et à esquiver les débats de fond. En tentant de faire taire Compact, le pouvoir n’a pas combattu des idées : il a cherché à interdite une pensée qui dérange. Mais cette fois, cela n’a pas marché. Le verdict du tribunal remet les pendules à l’heure : Compact ne sera probablement plus jamais interdit et des initiatives similaires sont désormais peu probables. C’est le coup de grâce pour le programme de Faeser et cela montre à quel point elle a abusé de son pouvoir.
Continuons à nous battre pour la liberté et nos peuples, refusons les mensonges et les déformations ! Pour consulter le magazine, c’est ici
Matisse Royer
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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