Alors que les prix alimentaires ne cessent d’augmenter, le gouvernement vient d’annoncer une possible extension très attendue de l’utilisation des titres-restaurant. À partir des prochaines semaines, ces derniers seront désormais utilisables tous les jours, y compris les dimanches et jours fériés, une évolution saluée par une très large majorité des bénéficiaires.
La ministre du Commerce, Véronique Louwagie, a confirmé cette décision dans Le Parisien ce mercredi 26 juin 2025, une réforme visiblement soutenue par une majorité de français si l’on se fie au baromètre annuel réalisé par Openeat.
Une réforme soutenue par les salariés
Selon cette enquête menée auprès de 2 000 bénéficiaires, 86 % des salariés se disent favorables à l’élargissement des jours d’utilisation, réclamant davantage de flexibilité pour adapter les titres-restaurant à leur quotidien. La mesure tombe à point nommé, alors que le télétravail, les horaires décalés et l’ouverture des commerces le dimanche ont profondément transformé les habitudes de consommation.
Instaurée en 2022 à titre exceptionnel, l’autorisation d’utiliser les titres-restaurant en supermarché a connu un succès fulgurant. 80 % des bénéficiaires souhaitent que cette possibilité soit pérennisée, preuve qu’il ne s’agit plus simplement d’un avantage pour déjeuner à l’extérieur, mais d’un véritable complément au budget alimentaire.
Pour les salariés en télétravail notamment, la possibilité d’utiliser ces titres pour des courses en magasin plutôt qu’en restaurant s’est imposée comme une évidence.
Vers un modèle plus souple, plus juste
L’étude souligne une demande massive pour une réforme structurelle du dispositif. Parmi les propositions soutenues :
- 68 % souhaitent une baisse des commissions prélevées aux commerçants, afin d’encourager leur acceptation généralisée ;
- 70 % préfèrent un titre alimentaire utilisable librement (supermarchés, commerces alimentaires ou restaurants), contre 30 % seulement favorables à un modèle strictement réservé à la restauration ;
- 65 % jugent le plafond journalier de 25 euros insuffisant, surtout en période d’inflation.
Près d’un tiers des utilisateurs disposent d’un solde supérieur à 100 euros, parfois même au-delà de 200 euros pour les salariés en télétravail. En cause : des plafonds trop rigides, des oublis, ou encore la crainte du refus de paiement.
Ce montant bloqué représente plusieurs millions d’euros en pouvoir d’achat inutilisé. Dans un contexte économique tendu, cette situation interroge sur l’efficacité réelle d’un dispositif qui se veut avantageux.
Le gouvernement semble enfin prêt à entendre ces attentes. Mais reste à voir si cette réforme, même modeste, ne sera qu’un aménagement de surface ou le début d’une remise à plat complète d’un dispositif vieux de plus de 50 ans.
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