Le Baromètre 2025 de Cours Legendre révèle un tournant culturel majeur dans les foyers français : 98 % des parents envisagent de faire étudier leurs enfants pendant les vacances d’été.
Loin de l’image des grandes vacances comme temps de rupture ou de relâchement complet, les parents français ont, en 2025, acté un changement profond de paradigme. Selon le baromètre annuel publié par Cours Legendre, ils sont désormais 98,1 % à prévoir un temps d’étude pendant l’été pour leurs enfants — un chiffre en constante augmentation, contre 94 % l’année dernière.
À rebours de l’idéal de l’enfant libre, insouciant et déconnecté de toute contrainte scolaire, la continuité pédagogiques’impose désormais comme une norme, perçue non comme une charge mais comme une opportunité. « Les vacances ne sont plus pensées comme une parenthèse, mais comme un temps à part entière dans le parcours éducatif », constatent Naël Hamameh et Jean de La Porte, co-directeurs de Cours Legendre.
L’étude estivale : une organisation pensée, planifiée, intégrée
Selon les chiffres du baromètre, plus de la moitié des familles prévoient des révisions plusieurs fois par semainedurant l’été, et près d’un quart un rythme quotidien. Le reste opte pour une approche plus souple, mais toujours structurée. Signe que les révisions estivales ne sont plus réservées aux élèves en difficulté : près de deux tiers des enfants concernés ont une moyenne entre 14 et 18/20, et 16 % affichent même plus de 18 de moyenne.
Les révisions sont donc perçues non plus comme un rattrapage, mais comme un levier d’excellence. L’objectif ? Consolider les acquis, gagner en confiance, ou même prendre de l’avance pour l’année suivante.
Face à cette demande croissante, l’offre éducative estivale se diversifie. Le cahier de vacances demeure un classique, choisi par 93,5 % des familles, en hausse notable par rapport à 2024. Mais ce format est désormais combiné à d’autres outils :
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cours particuliers,
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devoirs corrigés à distance (choisis par 20 % des parents),
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stages intensifs (14,2 %),
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ou suivis pédagogiques hybrides.
Les organismes privés sont les principaux acteurs de ces dispositifs, l’Éducation nationale restant peu présente durant la période estivale.
À noter également : une part croissante des familles (15 %, contre 11 % en 2024) utilise l’été pour anticiper la rentrée et initier les premières notions de la classe suivante.
Mathématiques, français, langues : les piliers de l’été
Sans surprise, les mathématiques dominent largement les matières privilégiées par les familles (91 %), suivies par le français (83,2 %) et les langues vivantes (43,9 %). Cette hiérarchie, stable d’année en année, traduit une volonté de renforcer les fondamentaux, particulièrement dans les classes jugées critiques comme le CM1, la 6e, la 5e ou la 4e.
Ces niveaux sont perçus comme des paliers déterminants dans le parcours éducatif, où se joue la bascule vers le collège ou vers des filières d’orientation plus exigeantes.
Derrière cette généralisation des révisions estivales, un changement de culture éducative se dessine. En quelques années, la France est passée d’une vision permissive et récréative de l’été à une conception structurée, planifiée et exigeante. Cette mutation s’appuie aussi sur une plus grande responsabilisation des familles, souvent critiques vis-à-vis de l’École, mais désireuses de jouer un rôle actif dans la réussite scolaire de leurs enfants.
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