Quand la Fraction Armée Rouge (RAF) allemande se faisait expulser de Jordanie par les Palestiniens

Ah les gauchistes et la Palestine ! Une véritable histoire d’amour, forte et intense, mais, hélas, totalement à sens unique. Car si les Gauchistes aiment la Palestine et les Palestiniens d’un amour fou, ceux-ci ne nourrissent pas, à leur égard, les mêmes sentiments. Le Hamas, par exemple, considère la galaxie gauchiste mondiale, au mieux, comme des idiots utiles, au pire comme des anomalies de la nature qu’il faut éliminer.

Et l’affaire n’est pas nouvelle. Au début des années 70, la Fraction Armée Rouge allemande (RAF) ou « Bande à Baader » se rapproche du FPLP palestinien. Ayant trouvé un nouveau terrain de lutte, les enfants de bourgeois intello qui composent la RAF (Gudrun Ensslin était une descendante de Hegel, Andréas Baader a été élevé par son oncle, acteur et danseur célèbre, Ulrike Meinhof était la fille d’un historien et conservateur de musée, …) prennent fait et cause pour les Palestiniens alors même que la contestation gauchiste en Allemagne prend, à cette époque, sa source dans une sorte de « honte générationnelle » de rejetons de la seconde guerre mondiale à l’encontre de leurs parents soupçonnées d’avoir été des nazis, responsables de l’Holocauste.

Le FPLP palestinien affichait alors un discours tiers-mondistes aux relents gauchistes qui réussit à séduire les jeunes allemands mais également, plus insolite encore, les pistoleros de l’Armée Rouge Japonaise.

En 70, les militants de la RAF sont pris en charge par le FPLP dans l’un de ses camps d’entraînement en Jordanie. S’il faut mettre en place la guérilla urbaine, il faut savoir se servir de flingues. Or, ce n’est, pour l’instant pas le point fort des étudiants bohèmes qui fréquentent plus la bibliothèque de la fac que le centre de tir. Qu’importe, tout ce petit monde va aller apprendre le maniement de la kalashnikov avec les héros de la cause palestinienne ! Oui mais l’expérience tourne rapidement court. Même si le FPLP est « marxiste », il lui reste tout de même un fond de pudibonderie islamiste mélangé à la sauce trotsko. Une fois arrivé au camp, Andréas Baader, colérique et capricieux, demande à ce que hommes et femmes puissent dormir ensemble. Refus des instructeurs du FPLP ! Pire encore ! Gudrun Ensslin, Ulrike Meinhof et Brigitte Asdonk bronzent totalement nues sur les casemates du FPLP devant les fédayins sidérés qui n’ont, pour certains d’entre eux, pas vu de moukères depuis des mois ! Et puis les femmes allemandes fument comme des pompiers, tout cela semble complètement irréel pour les Palestiniens.

Arrivés en juin, la quinzaine d’Allemands doit plier bagage en août, les fedayins ne les supportant plus. Cette rencontre refroidira durablement les relations entre les deux groupes révolutionnaires.

Mais plus de 50 ans après, les gauchistes n’ont toujours rien compris. Les différents groupuscules gauchisto-LGBT-transgenres qui se piquent de préparer la « lutte armée » depuis quelques temps chercheront-ils à aller, eux aussi, se former dans les camps palestiniens, du Hamas cette fois-ci ? Il devrait toutefois faire attention, il y a des immeubles aux alentours…

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