Capitaine de route respecté chez Intermarché-Wanty, Adrien Petit n’est pas aligné sur le Tour de France 2025. Mais cela ne l’empêche pas de suivre l’épreuve avec passion, en camping-car, en famille, son équipe et ses copains.
Ce vendredi 11 juillet, à l’occasion de la 7e étape entre Saint-Malo et Mûr-de-Bretagne, il ne sera pas là, mais invite d’ailleurs les fans de l’équipe à se rendre à la « Guinguette des supporters » organisée par son équipe à Saint-Carreuc (22), un événement festif et gratuit, animé par Denis Brogniart, pour vivre le Tour de France autrement.
À l’aube d’une transition de carrière assumée, le Nordiste revient avec nous sur sa saison, son rôle d’équipier modèle, les évolutions du peloton, et sa vision du Tour côté spectateur.
Breizh-info.com : Vous avez longtemps été un pilier sur les Classiques du Nord. Est-ce que cette année marque une transition dans votre carrière ? Quel est votre rôle aujourd’hui au sein de l’équipe Intermarché-Wanty ? Quel est votre programme de suite de la saison ?
Adrien Petit : Tout doucement, je me suis mis dans un rôle de capitaine dans l’équipe, pour épauler Laurence Rex ou Biniam Girmay sur les Classiques et leur apporter mon expérience acquise sur les 15 dernières années. C’est là que je m’éclate le plus, avant de laisser la place aux jeunes. C’est un rôle qui me convient bien et j’y prends du plaisir.
Breizh-info.com : Vous êtes réputé pour votre esprit collectif et votre sens du sacrifice sur le vélo. Comment vivez-vous la reconnaissance de ce rôle souvent discret mais indispensable ?
Adrien Petit : C’est une qualité, innée, un trait de caractère chez moi. Le collectif est très important, se mettre à 100% pour ses leaders et vivre leurs résultats. Ce sont des grands moments. J’ai été leader mes premières années avant de rebasculer en équipier ensuite au service du collectif.
Breizh-info.com : Vous avez traversé pas mal d’époques dans le cyclisme pro. Qu’est-ce qui a le plus changé selon vous dans le peloton en une dizaine d’années ?
Adrien Petit : Sur les 15 dernières années je dirai. L’après Covid a été énorme. Les entrainements spécifiques sur Zwift, les stages en altitude que ne faisaient que les leaders du Tour avant, désormais toutes les équipes le font. Les entrainements dans la chaleur, sous sauna, pour aller chercher le plus de perfomances possible, cela a énormément changé durant ma carrière. Pendant la course aussi, on voit des trains de sprint dans chaque équipe, une organisation beaucoup plus professionnelle dans chaque équipe. Tout est à bloc dans les 100 derniers km, tout le temps. Avant il y avait de la nervosité, mais dans le final, aujourd’hui il y en a tout le temps. Peut être moins de convivialité par moment, les équipes sont focus, toutes rangées dans l’ordre du classement général, il y a peu de temps pour discuter entre coureurs.
Breizh-info.com : Vous ne courez pas le Tour cette année. Quel est votre rapport à la course quand vous la suivez depuis le bord des routes ? Frustration, plaisir, un peu des deux ?
Adrien Petit : C’est une course que j’affectionne énormément pour l’avoir fait à 5 reprises. J’ai décidé de ne plus faire de grands tours. C’est trop de sacrifice. La montagne pour moi, c’est trop compliqué. Donc j’en profite pour venir en famille, sur des évènements, au bord de la route, pour profiter de l’autre côté de la barrière. Etre dans la partie supporteur n°1 de l’équipe. C’est un réel plaisir. Je prends mon pied. Ce matin (nous sommes le 8 juillet) j’ai reconnu l’arrivée de Rouen, j’ai envoyé des messages aux copains sur ce que je vois, ce qui peut être dangereux.
Breizh-info.com : Vous étiez présent à la première étape dans le Nord, et à Rouen avec votre famille. Dans la foulée, la Bretagne accueille une étape clé avec le Mûr-de-Bretagne. Vous connaissez bien cette montée ? Quels souvenirs y avez-vous ?
Adrien Petit : Je connais bien Mûr de Bretagne. Je l’ai grimpé à deux reprises. C’est une bosse très raide, toute droite, route large. On a aucun feeling là dessus, l’impression de ne jamais arriver au sommet. C’est une magnifique arrivée.
Breizh-info.com : Quelles sont les étapes que vous attendez le plus sur ce Tour 2025, en tant que suiveur et connaisseur du terrain ?
Adrien Petit : Je prends plus de plaisir à regarder les étapes comme à Boulogne, ou à Rouen, avec un final explosif, plus ouvert. Il y a beaucoup d’adrénaline, beaucoup de puncheurs peuvent gagner, ça frotte… Ce sont les deux que j’avais coché. Tandis que dans les étapes de montagne, ce sont toujours les mêmes, rouleau compresseur dans le final. Les étapes de sprint, c’est toujours intéressant mais la première partie est toujours ennuyante.
Breizh-info.com : Intermarché-Wanty organise une “Guinguette des supporters” à Saint-Carreuc pendant l’étape bretonne. Vous y serez ? Quel est l’objectif d’un tel événement ?
Adrien Petit : Intermarché a décidé cette année de faire des guinguettes. C’est un super évènement. J’en ai vécu un il y a deux jours à Boulogne, malheureusement il n’a pas fait super beau. Mais la convivialité était au rendez-vous, c’est ouvert à tous. Il y a plein de stands, entre la caravane et les coureurs, des goodies, un écran géant, tout y est pour passer une journée fantastique. Je ne serai pas à celle de Mûr de Bretagne mais je vous conseille d’y aller.
Breizh-info.com : Le vélo en camping-car, en famille, en bord de route : pour vous c’est quoi, un bon Tour de France en mode spectateur ?
Adrien Petit : La journée parfaite, c’est du soleil, se réveiller, aller acheter son pain frais. Petit déjeuner au bord de la route. Partir faire un tour de vélo, revenir pour la caravane. Voir sa fille heureuse au bord de la route. Puis assister à un beau spectacle, supporter les copains. Voilà une journée parfaite type !
Propos recueillis par YV
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