La 5e étape du Tour de France 2025, un contre-la-montre de 33 kilomètres autour de Caen, a confirmé les talents de Remco Evenepoel dans l’exercice solitaire. Le Belge, champion du monde et olympique de la spécialité, a dominé le parcours à plus de 54 km/h de moyenne, s’offrant une nouvelle victoire de prestige un an après celle de Gevrey-Chambertin.
Mais malgré son écrasante performance, Evenepoel échoue à reprendre le maillot jaune. Le Slovène Tadej Pogacar, deuxième de l’étape à seulement 16 secondes, s’empare du classement général et récupère la tunique qu’il n’avait plus portée depuis Nice en 2024. Plus inquiétant pour la suite de la course : Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour, termine à 1’21 » du Belge, une contre-performance significative dans la hiérarchie des favoris.
Derrière le duo de tête, les Français ont montré les crocs. Bruno Armirail, champion de France du chrono, termine 4e de l’étape à deux secondes du podium. Kévin Vauquelin, en terrain connu en Normandie, prend une brillante 5e place. Ce dernier grimpe sur le podium provisoire du général, désormais 3e à 13 secondes d’Evenepoel et devant Vingegaard.
Une 6e étape accidentée à fort potentiel
Ce jeudi 10 juillet, la 6e étape entre Bayeux et Vire Normandie promet une nouvelle bataille, cette fois pour les puncheurs. Le parcours, bien que moins montagneux qu’annoncé par l’organisation (environ 2 900 m de dénivelé selon Veloviewer), offre une succession de côtes raides, idéales pour dynamiter la course.
Le sprint intermédiaire à Villers-Bocage devrait d’abord aiguiser l’appétit des équipes intéressées par le maillot vert, notamment Lidl-Trek pour Jonathan Milan, et potentiellement Alpecin-Deceuninck si Van der Poel vise plus que des victoires d’étapes.
Mais c’est dans le final que les choses sérieuses débuteront : la côte de la Rançonnière (2,2 km à 7,9 %), puis la côte de Mortain (1,6 km à 9,5 %), la côte de Juvigny-le-Tertre (2,2 km à 7,3 %) ou encore la côte de Vaudry (1,2 km à 7,2 %) devraient écrémer les groupes. Le final à Vire Normandie s’annonce explosif avec une rampe finale de 700 mètres à 10,2 %, suivie d’un ultime virage à 300 mètres dans des pourcentages flirtant avec les 11 %.
Quels scénarios pour Vire ?
Tout laisse à penser que le peloton ne laissera pas filer une échappée trop tôt, même si les profils baroudeurs (à la Madouas, Hirschi ou Simmons) auront leur mot à dire. Une arrivée en petit comité est envisageable. Dans ce cas, les grands favoris seront encore les mêmes : Van der Poel, Pogacar, voire Vauquelin si le Normand ose tenter sa chance sur ses terres.
Pogacar pourrait se contenter de suivre, préférant garder de l’énergie pour Mûr-de-Bretagne. Vingegaard cherchera surtout à limiter les écarts. Une victoire du Néerlandais Van der Poel serait donc plausible, à condition qu’il ne lance pas son sprint trop tôt, comme à Rouen.
Avec un Pogacar leader du général, du classement par points et des grimpeurs, Evenepoel en blanc et Vingegaard distancé, la Grande Boucle 2025 prend déjà un tour décisif. La 6e étape pourrait redistribuer quelques cartes… ou confirmer que les deux géants, Pogacar et Evenepoel, joueront à deux la partition du mois de juillet.
Crédit photo : Billy Ceusters / ASO
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