Une étude de l’université de Colombie-Britannique met en lumière le lien entre insuline élevée, obésité, et risque accru de cancer du pancréas.
Le cancer du pancréas, troisième cause de mortalité par cancer aux États-Unis, pourrait avoir un ennemi invisible : l’insulino-résistance. Selon une étude récente publiée dans la revue Cell Metabolism, cette pathologie métabolique jouerait un rôle central dans l’inflammation et la transformation précancéreuse des cellules pancréatiques.
Trop d’insuline, un terrain favorable au cancer
L’insulino-résistance survient lorsque les cellules de l’organisme réagissent mal à l’insuline, l’hormone chargée de réguler le taux de sucre dans le sang. Résultat : l’organisme produit de plus en plus d’insuline pour tenter de compenser, provoquant une hyperinsulinémie chronique. Cette dernière, selon les chercheurs de l’université de Colombie-Britannique, stimule excessivement les cellules du pancréas chargées de produire les enzymes digestives, déclenchant une inflammation et une mutation de ces cellules vers un état précancéreux.
Pour les professeurs James Johnson et Janel Kopp, auteurs de l’étude, « ces données montrent que le risque accru de cancer du pancréas associé à une mauvaise alimentation et à l’obésité est probablement lié aux niveaux élevés d’insuline ». Autrement dit, le dérèglement hormonal serait le véritable moteur de la maladie.
Selon la Dre Emily Gallagher, endocrinologue au Mount Sinai Health System (New York), cette étude met en évidence l’importance du rôle des récepteurs de l’insuline dans la régulation de la production des enzymes digestives et de l’inflammation pancréatique. Elle insiste : « il faut désormais explorer comment utiliser ces résultats pour réduire le risque de cancer chez les personnes à taux d’insuline élevé ».
L’hyperinsulinémie ne concerne pas uniquement le pancréas. Elle est également liée à d’autres types de cancers : colorectal, mammaire, ovarien, hépatique ou gastrique. De plus, elle peut précéder l’apparition du diabète de type 2 de plusieurs années.
L’alimentation comme levier de prévention
L’étude rappelle que des approches simples peuvent permettre de réduire l’insuline circulante et donc, indirectement, le risque de cancer :
- Adopter une alimentation équilibrée riche en fibres (fruits, légumes, légumineuses), en protéines maigres et en bonnes graisses (avocats, noix) ;
- Surveiller les portions, éviter les excès, même avec des aliments dits « sains » ;
- Pratiquer une activité physique régulière, en particulier après les repas ;
- Réduire son poids en cas de surpoids ou d’obésité.
Des données antérieures ont également montré que les personnes ayant subi une chirurgie bariatrique (réduction de l’estomac) voient leur taux d’insuline diminuer et leur risque de cancer baisser.
Le rôle de la metformine, médicament antidiabétique bien connu, est également évoqué. En améliorant la sensibilité à l’insuline et en réduisant la production de glucose par le foie, ce traitement pourrait avoir un effet protecteur contre certaines formes de cancer.
Les cellules cancéreuses se nourrissant principalement de glucose, toute stratégie visant à limiter l’apport en sucre – notamment en cas d’insulino-résistance – pourrait devenir une voie complémentaire de traitement.
Cette étude souligne une fois de plus l’importance d’une hygiène de vie saine, non seulement pour prévenir le diabète, mais également pour réduire les risques de cancers graves. L’insuline, hormone vitale, pourrait devenir notre pire ennemie lorsqu’elle est trop présente. Une raison de plus pour surveiller son alimentation, son poids et son métabolisme.
Photo d’illustration : Pixabay (cc)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
Une réponse à “Le rôle silencieux de l’insulino-résistance dans le développement du cancer du pancréas”
L’hygiène de vie n’est pas « importante » comme écrit dans l’article, elle est indispensable pour bénéficier d’une bonne santé ! TOUS les animaux sauvages pratiquent cela et pas une de ces satanées bestioles ne souffre de la multitude de troubles de santé de l’homme. L’homme serait-il plus bête que les bêtes ? A voir la situation sanitaire des uns et des autres on ne peut douter !