Une enquête OpinionWay pour Nalo révèle l’impact croissant des réseaux sociaux sur la culture financière, notamment chez les jeunes de Bretagne. Un phénomène entre émancipation, méfiance et quête d’autonomie.
Alors que le contexte économique incertain pousse de nombreux Français à chercher comment mieux gérer leur argent, une nouvelle tendance s’impose : la consultation massive de contenus financiers sur les réseaux sociaux. Selon une étude OpinionWay commandée par la plateforme d’investissement Nalo, plus de 9 jeunes sur 10 consultent régulièrement TikTok, YouTube ou Instagram pour s’informer sur l’épargne et les placements. Un bouleversement profond dans les usages, qui traduit une soif d’autonomie… mais aussi une prudence persistante.
Le Grand Ouest curieux… mais prudent face à l’investissement
L’étude révèle que 85 % des habitants du Grand Ouest (Bretagne, Normandie, Pays de la Loire) s’intéressent à l’épargne, mais seulement 45 % à l’investissement, une proportion encore plus faible en Bretagne (43 %). Les Bretons sont donc attachés à la préservation de leur argent, mais restent méfiants lorsqu’il s’agit de le faire fructifier.
Paradoxalement, plus d’un tiers des sondés jugent leur culture financière bonne ou excellente, mais autant la considèrent comme faible ou inexistante. Et si 36 % estiment être mieux informés que leurs parents au même âge, ils ne sont que 29 % à se juger plus compétents que leur conjoint.
YouTube, Facebook, WhatsApp : les nouvelles boussoles économiques
57 % des habitants du Grand Ouest déclarent consulter au moins un réseau social pour s’informer sur les sujets liés à l’argent. En tête, les sites spécialisés (44 %), Facebook (43 %), YouTube (40 %) et WhatsApp (33 %). Chez les jeunes de 18 à 24 ans, les chiffres explosent : 95 % d’entre eux s’informent en ligne sur l’épargne et les investissements, avec une préférence pour TikTok, YouTube et Instagram.
Ce phénomène de « finfluencers », ces influenceurs spécialisés dans la finance personnelle, ne laisse personne indifférent. Si 30 % des Bretons leur reconnaissent une certaine utilité, 86 % craignent des arnaques, et 85 % jugent leurs conseils peu fiables. Malgré cette méfiance, 28 % des habitants du Grand Ouest ont déjà suivi – ou envisagent de suivre – les conseils de ces créateurs de contenu.
La peur de perdre de l’argent reste le frein principal pour 56 % des personnes interrogées, suivie par le manque de liquidités (41 %) et le manque de confiance dans les conseillers financiers (36 %). Les Bretons n’échappent pas à ces blocages psychologiques, renforcés par la complexité perçue du monde financier, le jargon hermétique ou encore l’absence d’informations fiables.
Des outils numériques plébiscités… mais sous conditions
Pour surmonter ces freins, les Français expriment un fort besoin d’accompagnement numérique. Dans le Grand Ouest, les outils jugés les plus efficaces sont :
- Des simulateurs en ligne (47 %)
- Des vidéos courtes et ludiques (45 %)
- Des témoignages d’investisseurs (31 %)
- Un coaching personnalisé (28 %)
Malgré une relative méconnaissance du sujet, 71 % des habitants du Grand Ouest préfèrent gérer eux-mêmes leurs investissements. Une approche jugée plus rassurante que la délégation à un professionnel, même si cette dernière est parfois recommandée pour éviter des décisions prises sous l’effet du stress ou de l’émotion.
L’étude souligne que si les jeunes générations s’approprient les outils numériques, les femmes et les catégories populaires restent encore en retrait. La démocratisation de la culture financière est en marche, mais elle demeure partielle, tributaire de la qualité des contenus disponibles et de la capacité des institutions à proposer des supports accessibles, clairs, et pédagogiques.
Méthodologie
L’étude « Les Français et la démocratisation de la culture financière » a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 2117 Français âgés de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). Les interviews ont été réalisées du 4 au 11 juin 2025.
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine