Un vent de révolte a soufflé ce samedi sur la Pologne. Dans plus de 80 villes du pays, des dizaines de milliers de manifestants ont battu le pavé pour dire non à l’immigration de masse, dans un mouvement coordonné par le parti Confédération Liberté et Indépendance, et marqué par une mobilisation d’une ampleur inédite.
🇵🇱Poland, the last stronghold of Europe.
"This is Poland, not Brussels, immigration is not supported" pic.twitter.com/aQm6lBl36I
— Codziennik z Mordoru (@mordownik4u) July 19, 2025
Du nord au sud, de Gdańsk à Cracovie, en passant par Poznań, Wrocław et Białystok, les cortèges se sont succédés dans le calme, parfois sous haute surveillance policière en raison de contre-manifestations de groupuscules d’extrême gauche. Au total, 100 rassemblements publics ont été recensés par les autorités sur l’ensemble du territoire.
Quand les tribunes s’unissent contre l’immigration
Fait rare et symboliquement fort : des supporters de clubs de football pourtant rivaux ont uni leurs forces dans les rues, dépassant les logiques de clans pour défendre une même cause nationale. Des « ultras » et Hooligans de clubs comme le Legia Varsovie, le Lech Poznań ou encore le Śląsk Wrocław ont ainsi marché côte à côte, portant un message commun : stopper l’immigration et protéger la Pologne.
Le leader nationaliste Krzysztof Bosak, figure de proue du mouvement, a appelé depuis Varsovie à une rupture claire avec les politiques migratoires permissives : « Trop, c’est trop. Le peuple polonais a le droit de se sentir en sécurité chez lui. Nous exigeons la fermeture des frontières avec la Lituanie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Slovaquie, ainsi qu’un renforcement des moyens alloués à la garde-frontière. »
Bosak a également réclamé la démission du gouvernement de Donald Tusk, qu’il accuse d’inaction et de compromission face aux flux migratoires croissants.
Une réponse aux tensions à l’est
La Pologne a récemment réinstauré des contrôles à ses frontières avec l’Allemagne et la Lituanie, une mesure saluée par les autorités allemandes elles-mêmes. À l’est, la pression migratoire demeure élevée, alimentée selon Varsovie par des opérations de déstabilisation orchestrées par le régime biélorusse d’Alexandre Loukachenko.
En 2024, le ministère de l’Intérieur polonais a annoncé avoir réduit de 40 % les autorisations de protection spéciale pour les étrangers par rapport à 2021, revendiquant une politique migratoire « responsable et centrée sur la sécurité des citoyens ».
POLAND 🇵🇱 Nationalists promise to bring hundreds of thousands of people to the streets under the slogan « Stop immigration. » They believe that immigrants are replacing Poles in the labor market. A report found that Ukrainians represent around 5% of workers, contributing… pic.twitter.com/21z1WvuyLK
— Major Anthony Jones (@majorbrainpain) July 19, 2025
Face aux cortèges patriotes, quelques contre-manifestations ont tenté de perturber les rassemblements dans des villes comme Varsovie, Katowice ou Olsztyn. Les slogans pro-immigration « Supprimez les fascistes » ou « Le droit d’asile est sacré » ont été brandis, sans incident majeur grâce à l’intervention des forces de l’ordre.
La montée en puissance du parti Confédération se confirme dans les urnes : ses candidats ont terminé troisièmes et quatrièmes lors du premier tour de la présidentielle de mai dernier, grâce à un discours intransigeant sur l’immigration.
Dans un climat européen de plus en plus tendu sur la question migratoire, la démonstration de force de ce samedi pourrait bien marquer un tournant dans la politique intérieure polonaise, avec un peuple qui semble décidé à reprendre la main sur son destin et ses frontières.
Poland 🇵🇱
After the murder if two poles within a few weeks the polish people are out in force.
Over 10,000 showed up to say no to mass immigration and the destruction of their nation.
— Real News Éire (@real_eire) July 6, 2025
Crédit photo : DR
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