Le chanteur britannique est décédé à l’âge de 76 ans, trois semaines seulement après un dernier concert d’adieu à Birmingham. Retour sur une carrière hors norme, entre gloire, excès et rédemption.
Le rideau est tombé. Ozzy Osbourne, figure emblématique du heavy metal et fondateur de Black Sabbath, s’est éteint le 22 juillet 2025 à l’âge de 76 ans. Entouré des siens, celui que l’on surnommait « le Prince des ténèbres » laisse derrière lui une œuvre colossale, jalonnée de succès planétaires, d’excès légendaires, et d’une longévité artistique exceptionnelle.
Quelques semaines avant sa mort, le 5 juillet, Osbourne s’était offert une ultime révérence lors du concert « Back to the Beginning », à Villa Park (Birmingham), en compagnie des membres historiques de Black Sabbath : Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward. Devant 42 000 spectateurs, le chanteur, affaibli par la maladie, s’était produit depuis un trône, saluant avec émotion ses fans dans sa ville natale.
L’enfant d’Aston devenu légende mondiale
Né John Michael Osbourne le 3 décembre 1948 à Aston, un quartier ouvrier de Birmingham, il connaît une jeunesse difficile, marquée par la pauvreté, des troubles d’apprentissage et une brève incarcération. Sa vie bascule à l’adolescence lorsqu’il découvre les Beatles. Très vite, il décide de devenir chanteur.
En 1968, il fonde Black Sabbath avec Tony Iommi, Geezer Butler et Bill Ward. Le groupe impose un style sombre et lourd, précurseur du heavy metal, dès son premier album éponyme (1970), suivi de classiques comme Paranoid, Master of Reality ou Sabbath Bloody Sabbath. Les riffs oppressants, les paroles apocalyptiques et la voix hantée d’Osbourne imposent une esthétique radicalement nouvelle.
L’enfer et la rédemption
Mais le succès se double d’une spirale autodestructrice. En 1979, rongé par l’alcool et la drogue, Osbourne est évincé de son propre groupe. Contre toute attente, il rebondit en solo avec Blizzard of Ozz (1980), porté par le talent du guitariste Randy Rhoads. Suivront Diary of a Madman, No More Tears, Ozzmosis ou encore Ordinary Man, qui consolident sa stature de star planétaire. En tout, il aura vendu plus de 100 millions d’albums.
Figure exubérante et controversée, il choque en mordant la tête d’une chauve-souris sur scène en 1982, devenant une icône de la subversion. Sa carrière est aussi marquée par les tragédies : la mort accidentelle de Rhoads en 1982, les nombreux procès, et des problèmes de santé persistants, dont la maladie de Parkinson diagnostiquée en 2019.
Une figure populaire, au-delà du metal
Ozzy Osbourne devient dans les années 2000 une célébrité planétaire grâce à l’émission de télé-réalité The Osbournes, diffusée sur MTV. Aux côtés de sa femme Sharon, de ses enfants Kelly et Jack, il dévoile une facette plus intime et parfois touchante, loin des clichés du rockeur décadent.
Récompensé à plusieurs reprises (Rock and Roll Hall of Fame, Ivor Novello Award, Grammy Awards), il s’était vu remettre en juin 2025 le titre de citoyen d’honneur de la ville de Birmingham, en même temps que ses compagnons de Black Sabbath. Une consécration pour celui qui affirmait encore, lors de son dernier concert : « Vous ne pouvez pas imaginer ce que je ressens. Merci du fond du cœur. »
Ozzy Osbourne aura traversé six décennies de musique, influençant des générations entières d’artistes et de fans. Derrière les provocations et les frasques, il demeure l’un des plus grands chanteurs de l’histoire du rock.
Il laisse dans le deuil sa femme Sharon, leurs enfants Aimee, Kelly et Jack, ainsi que deux enfants issus d’un premier mariage, Jessica et Louis, et plusieurs petits-enfants.
Le compte officiel de Black Sabbath a publié une photo accompagnée de ces simples mots : « Ozzy Forever. » Une phrase qui résume à elle seule l’immortalité de cette légende noire du rock britannique.
Une réponse à “Ozzy Osbourne est mort : adieu au “Prince des ténèbres”, pionnier du heavy metal”
Plutôt fan de The Cure, des Psychedelic Furs ou de Teardrop Explodes, j’ai accompagné des potes hardeux au concert d’Ozzy donné à l’Espace Balard le 22 décembre 1983. Première partie assurée par les gentillets Y&T, la prestation d’Ozzy ne me laissa pas un souvenir impérissable, le public défoncé è la bière,si! J’ai redécouvert Ozzy grâce à mon gendre il y a quelques années:Iron Man, War Pigs, No More Tears… C’est fort! Je prie que ses cendres se mêle aux eaux trouble du Loch Ness.