Si le siège de Montségur et la fin des Cathares est l’un des ressorts du nationalisme occitan du fait de sa symbolique (« la croisade de la « France du Nord » contre les Pays d’Oc »), le château de Crozant dans la Creuse aurait pu également être une page de l’histoire du monde d’Oc si les circonstances avaient été différentes.
En effet, à Crozant, la ruine du château en 1588 résulte, non pas d’un impérialiste « nordiste » sur le Midi cathares mais des ravages d’autres guerres de religion, cette fois entre Huguenots et extrémistes catholiques. Cependant, la configuration des lieux ressemble (un peu) à Montségur avec les restes d’un château sur un éperon rocheux perché à 60m au-dessus de la rencontre entre les rivières Creuse et Sédelle. On se demande d’ailleurs comment les bâtisseurs des lieux ont pu amener ces pierres de taille dans un endroit pareil avec les moyens de l’époque. Aujourd’hui, les ruines déchiquetées de quatre tours dressées sur des blocs de schiste accueillent les visiteurs qui en repartement ébahis. De surcroît, en ce moment, le portique est en panne et l’entrée est gratuite, profitez-en !
Le site, assez accessible même s’il faut grimper, est parsemé de panneaux explicatifs sur l’histoire des lieux. Explications un peu techniques, mais fort intéressantes notamment pour instruire vos enfants sur l’histoire de France et du monde occitan qui commence et fini en ces contrées.
Le petit village de Crozant situé à quelques centaines de mètres des ruines du château est également fort pittoresque avec un bistrot conservé dans son jus aux patrons bien aimables.
Mais au-delà de la forteresse, Crozant est également connu pour sa contribution dans l’histoire de la peinture, en effet, le village et ses environs ont été, sous l’impulsion de l’écrivain Georges Sand, une source d’inspiration pour les Impressionnistes (jusqu’à l’établissement de ce qu’on a appelé « l’Ecole de Crozant »). C’est pourquoi les alentours regorgent d’histoires variées liées à ce courant artistique. L’office du tourisme en a d’ailleurs fait « La Vallée des Peintres » que les curieux peuvent parcourir à bord d’un petit train dont la gare de départ est devant l’office de tourisme. Encore une fois, cette ballade au coût raisonnable, ravira les petits et les grands.
Une famille pourra consacrer une journée entière à Crozant avec arrivée en fin de matinée, ballade en petit train, pique-nique devant les ruines, visite de la forteresse et final au confluent des Deux Creuses à Fresselines (à 7km de Crozant) où une petite plage a été aménagée. Papa et maman pourront se baigner au milieu du confluent pendant que les petits barboteront dans un trou d’eau peu profond de la Petite Creuse qui ressemble plutôt à un torrent qu’une rivière en été.
Peu connu au niveau national, Crozant n’est pas envahi de touriste et reste tout à fait authentique. Car pendant que les Beaufs et certaines populations aux goûts parfois bling-bling sont au bord de la Méditerranée, les enracinés découvrent avec passion la France profonde !
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2 réponses à “Découvrir la France profonde : Crozant, l’autre Montségur”
Ne vous laissez pas influencer par les récits officiels de l’histoire des guerres de religion. Voyez comme la destruction huguenote est un aléa dans le récit suivant https://fr.wikipedia.org/wiki/Faye-la-Vineuse et comme les desctructions catholiques sont le fait d’un extrémisme dans votre compte-rendu.
Il en est de même pour le catharisme.
Pierre a raison. Ce « reportage » sent au mieux la compilation et au pis les lieux communs de l’idéologie subtilement gauchisante. Comment la rédaction en chef ne l’a-t-elle pas flairé ? Non, lors des guerres de religion, aux confins du Haut-Limousin comme du Bas-Berry pas plus qu’ailleurs, les catholiques ne furent plus « extrêmistes » que les protestants ! Non, Aurore Dupin dite George Sand n’a jamais eu une influence essentielle sur les mouvements artistiques liés à Crozant ! Vu de Bretagne ou de Paris, ces approximations tendencieuses passent peut-être, mais pas ici.