Depuis les confinements successifs, les balcons, terrasses et jardins ont cessé d’être de simples bonus immobiliers pour devenir des éléments centraux de la qualité de vie. Et sur ce terrain, les Bretons se distinguent nettement des autres Français. C’est ce que révèle une enquête récente menée par OpinionWay pour BigMat : en matière d’espaces extérieurs, la Bretagne semble faire figure de modèle.
Un besoin vital, bien au-delà d’un simple confort
Pour plus de 9 Bretons sur 10 (94 %), disposer d’un espace extérieur est désormais perçu comme essentiel à leur bien-être, bien au-delà de la moyenne nationale. La crise du Covid-19 a servi de déclencheur : 74 % des répondants affirment que la pandémie a radicalement changé leur rapport à leur lieu de vie, mettant en lumière l’importance de pouvoir respirer, au sens propre comme au figuré.
Ce besoin se traduit dans les chiffres : 89 % des Bretons disposent aujourd’hui d’un espace extérieur, et autant déclarent qu’ils vivraient difficilement sans. Ce sentiment de manque influence même les décisions d’achat immobilier : 40 % disent avoir déjà renoncé à un bien faute d’un balcon, d’une terrasse ou d’un jardin.
Des investissements plus élevés que la moyenne nationale
Cette exigence de confort et d’harmonie avec la nature se traduit aussi dans les dépenses. Les Bretons investissent en moyenne 2 852 € pour aménager leur extérieur, soit 732 € de plus que le reste des Français. Modernisation, confort thermique, réduction de la consommation d’eau, sécurisation des abords, coin détente… les priorités varient, mais le budget suit : 17 % consacrent plus de 5 000 € à ces projets, et 29 % investissent entre 1 000 et 4 999 €.
Loin d’un simple engouement passager, cette tendance s’inscrit dans un contexte plus large : marché immobilier tendu, pression foncière, et besoin de valoriser chaque mètre carré. Pour beaucoup, ces espaces sont devenus des prolongements naturels de leur intérieur, à la fois lieux de repos, de sociabilité, et de projection dans un mode de vie plus durable.
Mais tous les Bretons n’ont pas les mêmes marges de manœuvre. Si l’entretien des jardins et terrasses est source de satisfaction, il reste souvent limité par le portefeuille : 541 € en moyenne sont consacrés chaque année à leur entretien, avec une majorité (40 %) qui dépense moins de 200 €. Seuls 16 % dépassent le seuil des 1 000 € annuels.
Au-delà des chiffres, cette étude met en évidence une mutation culturelle : l’espace extérieur n’est plus un luxe, mais une nécessité. Une aspiration partagée qui interroge notre manière de concevoir les logements et l’aménagement du territoire. À l’heure où la densification urbaine et la crise du logement s’intensifient, repenser l’habitat en intégrant pleinement ces « bulles d’air » devient un enjeu vital pour les populations.