Dans un entretien diffusé vendredi 1er août sur la radio publique Kossuth, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a vivement critiqué le dernier accord commercial conclu entre l’Union européenne et les États-Unis, tout en mettant en avant un nouveau programme national d’accession à la propriété. Face à ce qu’il considère comme l’affaiblissement de l’Europe, il réaffirme sa volonté de garantir la sécurité économique et sociale des Hongrois.
« Ma maison est mon château » : la propriété, pilier de la liberté
Interrogé sur la politique intérieure, Viktor Orbán a présenté le nouveau programme Home Start, qui propose des prêts immobiliers à taux fixe de 3 % pour les primo-accédants hongrois. « Dans un monde bouleversé par le Covid, la guerre et les mutations technologiques, l’ancre la plus solide reste le foyer. Là où vit votre famille », a-t-il expliqué.
Contrairement à certains pays d’Europe occidentale, où la location est privilégiée, Orbán insiste sur l’attachement des Hongrois à la propriété. « Ma maison est mon château. C’est cela, la liberté. C’est cela, la sécurité », martèle-t-il. Il y voit un socle de dignité personnelle et de stabilité pour les familles. « Lorsqu’on est propriétaire, on n’est pas un vagabond. »
Le ton devient nettement plus virulent lorsque le Premier ministre évoque le nouvel accord commercial entre l’UE et les États-Unis, signé selon lui sans mandat clair. Orbán accuse la Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, d’avoir engagé des dépenses et des engagements énergétiques sans en référer aux États membres.
« Bruxelles ne paie pas un seul mètre cube de gaz. Ce sont les États membres qui le font. Je n’ai donné aucune autorisation à ce sujet, et je doute que d’autres chefs de gouvernement l’aient fait », déclare-t-il. Il évoque notamment des clauses secrètes concernant le financement de l’armement ukrainien, « sans aucun consentement démocratique ».
Orbán qualifie l’accord de véritable désastre économique, pointant notamment la hausse des tarifs douaniers américains à 15 %, qui pourrait impacter jusqu’à 11 milliards de dollars d’exportations hongroises, entraînant 1,5 milliard de pertes potentielles pour son pays.
Face à cette menace, le gouvernement hongrois prépare deux plans d’action : un pour protéger l’industrie, l’autre pour sauvegarder l’emploi. Il promet des mesures immédiates en cas de licenciements ou de fermetures d’entreprises.
Une UE faible, arrogante, et méprisée sur la scène internationale
Viktor Orbán a aussi réagi à l’humiliation diplomatique subie récemment par des dirigeants européens en Chine. « Nous sommes bruyants, nous faisons la leçon aux autres, mais dès qu’il s’agit de négocier, nous manquons de force et de compétence. C’est la pire combinaison possible », ironise-t-il.
En conclusion, Orbán s’est montré sans détour : « Ce que vit l’Union européenne est un fiasco. Ses dirigeants devraient faire leurs valises, remercier pour la confiance, et rentrer chez eux. » Une déclaration cinglante qui traduit le fossé croissant entre Bruxelles et les États membres attachés à leur souveraineté nationale.
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