À Manchester, Londres ou Newcastle, d’importantes manifestations pour la remigration et contre l’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels aux frais de l’État

La colère monte au Royaume-Uni face à la politique migratoire du gouvernement travailliste. Samedi 2 août, des milliers de manifestants se sont rassemblés à Manchester, Londres et Newcastle pour dénoncer l’utilisation de dizaines d’hôtels, réquisitionnés pour loger des demandeurs d’asile aux frais du contribuable.

À Manchester, environ 1 500 personnes ont défilé à l’appel du mouvement Britain First sous le mot d’ordre “March for Remigration”, exigeant une politique de retour massif des immigrés illégaux et le respect des Britanniques “laissés pour compte”. Parmi les manifestants, des voix se sont élevées contre l’injustice ressentie par une population confrontée à la crise du logement, à la précarité énergétique, et à une explosion de l’immigration. « On a des SDF dans la rue, mais des hôtels entiers pour les immigrés », a résumé un retraité de 66 ans. Un sentiment partagé dans de nombreuses villes moyennes et quartiers populaires du pays.

Face à eux, environ 250 contre-manifestants de l’organisation d’extrême gauche “Stand Up To Racism” ont tenté de bloquer le cortège, sans succès. La police de Manchester a interposé les deux groupes et signalé deux interpellations pour vol et obstruction. Les autorités ont salué le bon déroulement général de la journée, marquée par une très forte présence policière.

À Londres, la tension est montée d’un cran à Islington, devant le Thistle City Barbican Hotel, également utilisé pour l’hébergement de migrants. Là encore, des habitants ont manifesté sous la bannière “Thistle Barbican needs to go – locals say no”, dénonçant une situation imposée sans consultation locale. La contre-manifestation menée par des militants antiracistes et soutenue par l’ancien leader travailliste Jeremy Corbyn a provoqué des heurts, contraignant la police à imposer des zones de manifestation séparées. Neuf personnes ont été arrêtées à Londres, dont sept pour non-respect des règles de l’ordre public.

Des scènes similaires ont été observées à Newcastle, où quatre manifestants ont été interpellés. Ces événements s’inscrivent dans une série de mobilisations qui se répètent ces dernières semaines, notamment à Epping, dans la banlieue nord-est de Londres, où des affrontements avaient déjà éclaté en raison notamment de l’aide apportée par la police aux antifas.

La politique du gouvernement contestée par les deux camps

Yvette Cooper, secrétaire d’Etat à l’Intérieur, a annoncé vouloir “rétablir l’ordre” dans le système d’asile britannique, en accélérant les procédures d’appel et en augmentant les expulsions. La chancelière Rachel Reeves a quant à elle promis la fin progressive de l’utilisation des hôtels pour les migrants d’ici 2029, assurant que cela permettrait d’économiser un milliard de livres par an. Un calendrier jugé beaucoup trop lent par les manifestants, alors même que le nombre d’hôtels utilisés est passé de 400 à 210 en un an.

Dans un pays durement touché par la crise du logement, la pression fiscale, et une immigration massive mal acceptée par une partie croissante de la population, le sujet de l’hébergement des migrants cristallise désormais les colères. Entre sentiment d’abandon des classes populaires et tensions communautaires latentes, le Royaume-Uni semble s’enfoncer dans une nouvelle fracture politique et identitaire. La révolte gronde.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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2 réponses à “À Manchester, Londres ou Newcastle, d’importantes manifestations pour la remigration et contre l’hébergement des demandeurs d’asile dans des hôtels aux frais de l’État”

  1. vert dit :

    Grande-Bretagne : Deux demandeurs d’asile afghans inculpés pour le viol d’une fillette de 12 ans dans une ville tranquille du Warwickshire. La police demande aux élus locaux de cacher qu’il s’agit d’immigrés.

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