Psoriasis : maladie auto-immune fréquente — cinq approches pour mieux vivre avec

Le psoriasis, longtemps perçu comme un simple problème de peau, est en réalité une maladie auto-immune les plus fréquentes, après la polyarthrite rhumatoïde. Il s’agit d’une affection chronique d’origine génétique, dans laquelle le système immunitaire s’emballe et attaque par erreur des cellules cutanées saines, provoquant l’apparition de plaques épaisses et squameuses.

Ces lésions touchent principalement le bas du dos, les coudes, les genoux ou le cuir chevelu. Si aucun traitement curatif n’existe à ce jour, une prise en charge adaptée permet de réduire les symptômes et d’éviter les complications.

Symptômes et formes cliniques

Le psoriasis évolue par poussées entrecoupées de périodes de rémission. La forme la plus courante, le psoriasis en plaques, représente 85 à 90 % des cas. Il se manifeste par des zones rouges, épaisses, couvertes de squames argentées, parfois accompagnées de démangeaisons, fissures cutanées, saignements ou douleurs articulaires.

D’autres formes existent :

  • Psoriasis du cuir chevelu : plaques épaisses pouvant entraîner une perte de cheveux.
  • Guttata : petites taches rouges en gouttes, souvent sur le tronc.
  • Psoriasis unguéal : atteinte des ongles (décoloration, épaississement, décollement).
  • Inverse : plaques rouges dans les plis (aine, aisselles).
  • Pustuleux : boutons blancs remplis de pus sur fond rouge.
  • Érythrodermique : forme rare et grave touchant presque tout le corps, avec fièvre, frissons et risque vital.

Causes et facteurs aggravants

Le facteur génétique est majeur : un enfant a 14 % de risque de développer la maladie si un parent est atteint, et 40 % si les deux le sont. Mais les déclencheurs environnementaux jouent aussi un rôle :

  • Infections (angines à streptocoque, VIH, HPV)
  • Stress physique ou émotionnel
  • Pollution et produits chimiques
  • Certains médicaments (lithium, anti-inflammatoires, bêtabloquants)
  • Obésitétabacalcool
  • Traumatismes cutanés (phénomène de Koebner)
  • Climat froid
  • Dans certains cas, vaccinations (dont le COVID-19), bien qu’un lien direct reste à confirmer.

Le diagnostic repose sur l’examen clinique par un dermatologue, complété si nécessaire par :

  • Biopsie cutanée
  • Tests biologiques (acide urique pour dépister une goutte associée)
  • Score PASI pour évaluer la gravité et l’étendue des lésions.

Cinq approches de vie bénéfiques

Outre les traitements médicaux, plusieurs mesures de style de vie peuvent aider à réduire la fréquence et l’intensité des poussées :

  1. Cures thermales et balnéothérapie : bains minéraux, mer Morte, association avec photothérapie UVB.
  2. Topiques naturels : curcuma (curcumine), mahonia (Oregon grape), sels de la mer Morte.
  3. Alimentation anti-inflammatoire : poissons gras, fruits et légumes colorés, oléagineux, régime méditerranéen, parfois essai sans gluten.
  4. Activité physique douce : natation, marche, vélo, pour réduire le stress et contrôler le poids.
  5. Méditation et gestion du stress : pleine conscience associée aux traitements UV pour accélérer la rémission.

Traitements médicaux

La prise en charge suit une progression graduelle :

  • Topiques : émollients, corticoïdes, vitamine D, rétinoïdes, goudron de houille, anthraline, nouvelles crèmes anti-inflammatoires (tapinarof, roflumilast).
  • Photothérapie : UVB, PUVA, héliothérapie.
  • Systémiques : méthotrexate, ciclosporine, apremilast, rétinoïdes, biologiques ciblant le TNF-alpha ou certaines interleukines.

Des compléments comme le pycnogénol (extrait de pin maritime), le genistéine (soja) ou la propolis ont montré un intérêt en association.

Certaines approches issues de la médecine traditionnelle chinoise (indigo naturalis, acupuncture, ventouses) sont aussi explorées.

Prévention et complications

Impossible de prévenir totalement la maladie, mais on peut limiter les risques et les rechutes en :

  • maintenant un poids sain,
  • évitant tabac et alcool,
  • gérant le stress,
  • protégeant la peau des traumatismes.

Les complications incluent arthrite psoriasique, maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, troubles anxieux ou dépressifs, ainsi qu’un risque accru de certains cancers.

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
[cc] Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

Cet article vous a plu, intrigué, ou révolté ?

PARTAGEZ L'ARTICLE POUR SOUTENIR BREIZH INFO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

ARTICLES EN LIEN OU SIMILAIRES

Santé

Les aliments ultra-transformés liés aux poussées de psoriasis : une nouvelle étude tente un lien entre alimentation et inflammation

Découvrir l'article

Santé

Psoriasis. Quelles sont les dernières nouveautés pour lutter contre cette maladie de peau ?

Découvrir l'article

Santé

Le psoriasis, la maladie de peau la plus gênante ?

Découvrir l'article

Santé

Rennes. Un nouveau traitement contre le psoriasis actuellement à l’étude

Découvrir l'article

PARTICIPEZ AU COMBAT POUR LA RÉINFORMATION !

Faites un don et soutenez la diversité journalistique.

Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur Breizh Info. Si vous continuez à utiliser le site, nous supposerons que vous êtes d'accord.

Clicky