Qui se souvient de la Ligue Savoisienne ? Créée en 1995 par Jean de Pingon, la Ligue tenait une ligne politique très nationaliste voire indépendantiste en ce qui concerne la Savoie. L’élection de son président Patrice Abeille en Haute-Savoie aux élections régionales de 1998 aura mis le mouvement sur le devant de la scène française et provoqué une curiosité médiatique inédite.
Avec ses 6,04% en Haute-Savoie et ses 4,42% en Savoie, la Ligue réussissait, en effet, ce que beaucoup de mouvements nationalitaires historiquement plus ancrés (les Bretons de l’UDB ou les Occitans du Partit Occitan par exemple) n’avaient jamais réussi : avoir des élus sous leur propres couleurs et non sur une liste de gauche/écolo quelconque !
Mais cette élection surprise ne fut pas le début d’une grande aventure et la Ligue finira par péricliter avec diverses et ponctuelles renaissances.
Mais le nationalisme savoisien ne se limite pas à la Ligue. D’autres mouvements régionalistes ou autonomistes sont nés avant elle : le Mouvement Région Savoie (MRS devenu Sabaudia-MRS) plus régionaliste, créé dans les années 70 par exemple; ou, après elle, telle la Confédération Savoisienne, scission de la Ligue à la ligne beaucoup plus radicale.
Mais le 1er août dernier, Jean de Pingon a créé la surprise en annonçant, dans une vidéo, la réactivation de la Ligue Savoisienne !
« En 1994, j’ai fondé la Ligue Savoisienne en faisant démonstration que la Savoie à droit à la reconnaissance en tant que nation à part entière.
Aujourd’hui, je suis heureux de voir renaître la « Ligue » de ses cendres, portée par un souffle nouveau, une génération engagée et consciente de ses racines.
Plus que jamais, il est temps de défendre notre identité, nos droits et notre souveraineté. Dans un monde en pleine mutation, je réaffirme avec force notre ambition : faire entendre la voix du peuple savoisien, avec dignité, dans le respect des traités, du droit, de l’histoire et des institutions. » a notamment déclaré le souverainiste savoisien avant de conclure gravement : « ce qui importe de savoir, c’est si vous voulez renaître avec la Savoie ou sombrer avec la France ».
La France, notamment urbaine, étant en pleine déliquescence et en sérieux manque de repaire identitaire (le concept en creux de laïcité, de « contrat social » et de jacobinisme autour d’une capitale largement dévaluée ne pouvant lutter contre la vague identitaire venue du Tiers-Monde notamment musulman), il n’est pas étonnant que des mouvements périphériques tels que la Ligue Savoisienne appellent à quitter le Titanic parisien.
La Savoie fait partie, avec Nice, des derniers territoires étrangers annexés par la France de Napoléon III. En effet, le territoire fut intégré à la France en 1860 après un référendum truqué et un accord entre l’Empereur et le Royaume de Piémont-Sardaigne. A l’époque, le journal britannique Times qualifie même le référendum de « plus grande farce jamais jouée dans l’histoire des nations ». En effet, les troupes françaises sont présentes dans les rues et dans la plupart des bureaux de vote, il n’y a pas de bulletin « Non » pour répondre à la question : « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »
Crédit photo : Copie d’écran ligue Savoisienne
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