Une étude récente met en garde contre le sucralose, un édulcorant largement consommé par les adeptes d’une alimentation « allégée ». Cette recherche révèle que, chez certains patients atteints de cancers avancés, une consommation importante de sucralose pourrait nuire à l’efficacité de traitements d’immunothérapie pourtant cruciaux.
Un impact sur le système immunitaire
Les travaux, publiés dans la revue Cancer Discovery, ont porté sur 132 patients atteints de mélanome avancé ou de cancer du poumon non à petites cellules. Des expériences menées sur des modèles animaux ont permis de comprendre le mécanisme : le sucralose modifierait le microbiote intestinal, entraînant une dégradation accrue de l’arginine, un acide aminé essentiel au fonctionnement des lymphocytes T, cellules clés dans la lutte contre les tumeurs.
En réduisant la disponibilité de l’arginine dans le sang et dans l’environnement de la tumeur, l’édulcorant limiterait la capacité des traitements par inhibiteurs de points de contrôle immunitaire (comme les anti-PD1) à stimuler efficacement la réponse immunitaire.
Une piste de solution simple
Les chercheurs ont toutefois identifié un moyen de contrer cet effet : compléter l’alimentation des patients avec de l’arginine ou de la citrulline (précurseur de l’arginine). Chez les souris, cette supplémentation a permis de restaurer en partie l’efficacité du traitement. L’équipe envisage désormais des essais cliniques pour confirmer ce bénéfice chez l’homme, notamment avec la citrulline, qui semble plus efficace pour augmenter le taux d’arginine.
Un enjeu plus large : l’alimentation et les traitements
Si le sucralose reste autorisé pour la population générale, les chercheurs soulignent que l’alimentation devrait être davantage prise en compte dans le suivi des patients atteints de cancer. Le microbiote intestinal joue un rôle central dans l’immunité, et toute modification importante de cet équilibre pourrait avoir des conséquences sur la réponse aux traitements.
L’étude ouvre également la voie à de nouvelles questions : d’autres édulcorants comme l’aspartame, la saccharine, le xylitol ou la stevia pourraient-ils avoir un effet similaire ? En juillet 2023, l’Organisation mondiale de la santé a d’ailleurs classé l’aspartame comme « possiblement cancérogène », un signal qui appelle à approfondir les recherches, même si les preuves restent limitées et controversées.
Privilégier la modération
Les spécialistes rappellent que, si les édulcorants permettent de réduire l’apport calorique et sucré, ils ne sont pas la panacée, en particulier pour les personnes atteintes de maladies chroniques ou en traitement contre le cancer. Une alimentation composée d’aliments peu transformés, riche en produits bruts et variés, reste le meilleur choix. L’eau, les infusions, le café ou le thé non sucrés, ainsi que les eaux pétillantes aromatisées naturellement, constituent des alternatives saines aux boissons édulcorées.
Les auteurs de l’étude insistent sur la nécessité d’« aller à la rencontre des patients » : plutôt que de bouleverser brutalement leur régime, il s’agirait de proposer des ajustements simples, comme la supplémentation ciblée, afin de préserver l’efficacité des traitements tout en maintenant un confort de vie acceptable.
Une réponse à “Un édulcorant artificiel courant pourrait réduire l’efficacité de certains traitements contre le cancer”
Demat un bel article qui nous pousse à nous interroger sur notre alimentation et notamment sur les édulcorants artificiels ; nous moi nous nous efforçons d’éviter le sucre blanc dans le café et le thé ; hier, par exemple, je me suis fait une infusion au thym avec du miel bio (recette de Rika Zarai tiré de son livre « Ma médecine naturelle » ; je vais mieux en prenant du pain complet bio si possible , du riz de Camargue en buvant son eau même si ça colle pour éviter les diarrhées. etc .Kenavo