La question de savoir quels sont les pays « les plus intelligents » ne se réduit plus au seul quotient intellectuel. Une étude publiée par TradingPlatforms début septembre 2025 a établi un classement global en combinant trois critères : les résultats scolaires (tests PISA 2022), la production scientifique et le QI moyen. Objectif : mesurer non seulement les capacités cognitives, mais aussi la manière dont les nations savent former, créer et innover.
Hong Kong, leader incontesté
Avec un Smartness Score de 94 sur 100, Hong Kong domine le palmarès mondial.
Ses lycéens affichent une moyenne impressionnante de 520 points aux tests PISA en lecture, sciences et mathématiques, tandis que le QI moyen de la population s’établit à 107, le deuxième plus élevé au monde. Surtout, l’ancienne colonie britannique se distingue par une activité scientifique hors norme : 4 127 publications en 2024, soit près de 550 articles par million d’habitants, un record mondial.
Singapour suit de près avec un score global de 81,6, fort de résultats PISA spectaculaires (560 de moyenne) et d’un QI de 105,1. Taiwan, le Japon et la Corée du Sud confirment la domination asiatique, occupant respectivement les 4ᵉ, 5ᵉ et 6ᵉ places.
La Suisse, l’Europe à l’honneur
En Europe, la Suisse tire son épingle du jeu. Avec un score de 72,2, elle allie de bons résultats scolaires (498 de moyenne PISA), une intense activité scientifique (près de 4 000 publications en 2024) et un QI légèrement supérieur à 100.
Derrière elle, on retrouve l’Islande (59,1), le Danemark (57,9), la Finlande (55,2) et la Suède (54,4). Des pays relativement petits mais qui compensent par des systèmes éducatifs solides et un investissement constant dans la recherche. L’Estonie (54,7) et la Slovénie (53) surprennent également par leurs performances scolaires au-dessus de la moyenne européenne.
À l’inverse, plusieurs grandes économies se situent plus bas dans le classement, comme la Pologne (44), le Portugal (44,1) ou encore la Roumanie (27,6). Ces écarts soulignent les fractures persistantes en matière d’investissement éducatif et de recherche.
Les nations anglophones offrent un panorama mitigé. Le Canada (55,4) et l’Australie (57,8) s’en sortent honorablement grâce à des résultats scolaires solides et une production scientifique soutenue.
Le Royaume-Uni en revanche, malgré plus de 9 500 publications scientifiques en 2024, n’obtient qu’un score global moyen de 51,2, plombé par des performances scolaires et cognitives jugées ordinaires.
L’Asie domine aussi sur le plan du QI
L’analyse des QI moyens confirme la prééminence asiatique :
- Taiwan (107,1) occupe la première place,
- suivi de Hong Kong, du Japon et de la Corée du Sud, tous au-dessus de 106.
Singapour (105,1) complète ce peloton de tête. Ces chiffres reflètent un investissement massif dans l’éducation et une culture de l’excellence scolaire.
En Europe et en Amérique du Nord, les scores oscillent autour de 100-102 : la France, l’Italie, la Suisse ou encore le Canada se situent dans cette moyenne, traduisant une homogénéité entre pays développés. À l’autre extrême, l’Amérique latine et certaines régions d’Afrique et d’Asie du Sud-Est plafonnent autour de 90-95.
L’étude montre qu’au-delà des clichés, les pays qui combinent enseignement exigeant, investissement scientifique et équilibre social sont ceux qui s’imposent dans l’innovation et la recherche. L’Asie de l’Est domine sans conteste, tandis que quelques nations européennes parviennent à rivaliser grâce à des politiques éducatives et scientifiques cohérentes.
La France, elle, se contente d’un niveau moyen : résultats scolaires proches de la moyenne OCDE, recherche solide mais inégalement financée, QI dans la norme. Une position qui, à défaut d’être inquiétante, interroge : alors que les inégalités scolaires persistent et que la centralisation budgétaire bride l’innovation locale, l’exemple suisse ou estonien rappelle qu’un pays de taille moyenne peut atteindre l’excellence.
Méthodologie
Le « score d’intelligence » de chaque pays est calculé à partir de trois dimensions mesurables : les performances des élèves, la production scientifique de haute qualité et les capacités cognitives mesurées.
Pour les résultats scolaires, la plateforme a utilisé les derniers résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE pour 2022. Les tests PISA évaluent les connaissances des élèves âgés de 15 à 16 ans en mathématiques, en lecture et en sciences, et surtout, ce qu’ils peuvent faire avec ces connaissances. Ces tests mesurent avant tout les capacités cognitives et la résolution de problèmes. Les tests sont effectués sur ordinateur et durent jusqu’à deux heures, pendant lesquelles les élèves répondent à des questions à choix multiples, ainsi qu’à des questions nécessitant des réponses plus complètes. Pour chacun des différents domaines (mathématiques, lecture et sciences), les résultats sont échelonnés sur une base moyenne de 500. Pour nos besoins, nous avons pris les trois scores et calculé leur moyenne.
Pour classer les pays en fonction de leur production scientifique, nous avons utilisé le nombre de publications de recherche pour l’année 2024 selon la base de données ouverte Nature Index, qui recense les publications scientifiques au niveau national et institutionnel. Nous avons examiné le volume des contributions à la recherche par pays entre le 1er janvier 2024 et le 31 décembre 2024 et avons utilisé les chiffres officiels de population (estimations pour 2024) pour calculer le nombre d’articles de recherche par million d’habitants afin de comparer avec précision des pays de tailles différentes.
Diverses organisations proposent des tests de QI, mais peu d’entre elles publient les résultats moyens par pays. La platforme a utilisé les valeurs moyennes nationales de QI du site web gratuit International IQ Test avec les résultats pour 2024.
Pour obtenir les résultats finaux, la plateforme a créé le Smartness Score, un classement basé sur un indice qui combine ces trois mesures. Afin de simplifier le classement, nous avons converti les résultats des pays à l’aide d’une échelle standardisée de 1 à 100. Le score normalisé montre la performance globale des pays, en les classant du pire (1 point) au meilleur (100 points).
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