La rentrée 2025 s’ouvre sur une nouvelle baisse significative des effectifs scolaires du premier degré : près de 100 000 élèves en moins par rapport à l’an dernier, soit une chute de 1,5 % sur les quelque six millions d’écoliers recensés en France. En dix ans, ce sont plus de 600 000 enfants qui ont disparu des bancs de l’école primaire, révélant une crise démographique profonde qui n’épargne plus aucun territoire métropolitain.
Cette baisse constante met en lumière un paradoxe : alors que la natalité française s’effondre, certaines académies continuent d’ouvrir des classes, mais souvent artificiellement, sous l’effet du dédoublement imposé dans les zones d’éducation prioritaire.
La France des fermetures de classes
Dans le Calvados, la rentrée rime avec mobilisations. Parents et élus locaux luttent pour conserver leurs écoles, face à une carte scolaire qui annonce 45 fermetures pour seulement 23 ouvertures. En dix ans, le département a perdu près de 15 % de ses effectifs primaires. Sur l’ensemble du pays, près de 5 500 écoles ont fermé en une décennie, contre moins de 1 500 créations.
Ce déclin frappe particulièrement les zones rurales et certaines régions déjà fragilisées : Haute-Saône, Ardennes, Vosges, Orne, Mayenne… mais aussi Paris, qui a perdu près d’un cinquième de ses élèves en moins de dix ans, reflet d’un exode accéléré des familles vers la périphérie.
Tous les départements ne connaissent pas la même réalité. Notamment dans ceux à forte population extra européenne; À Mayotte, les effectifs explosent : +20 % en dix ans, avec près de 64 000 élèves en 2024. La Guyane affiche également une hausse de 12 %. Quelques départements métropolitains résistent, comme la Haute-Savoie, l’Essonne, la Haute-Garonne ou le Val-d’Oise. Mais même la Seine-Saint-Denis, longtemps en croissance, recule désormais.
Les Antilles françaises, elles, subissent un effondrement démographique spectaculaire, avec plus de 20 % d’élèves en moins en dix ans.
Un maillage scolaire bouleversé
L’administration raisonne de plus en plus en nombre de classes plutôt qu’en effectifs d’élèves. La réforme du dédoublement, lancée en 2017 dans les écoles REP et REP+, a gonflé artificiellement les chiffres : une classe de 12 élèves compte autant dans les statistiques qu’une de 24. Résultat : alors que les enfants sont de moins en moins nombreux, certaines académies affichent un solde de classes positif.
En moyenne, on compte aujourd’hui 22 élèves par classe en maternelle et 21,4 en élémentaire, un ratio en baisse continue depuis les années 1980.
L’avenir ne s’annonce pas meilleur : selon la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), la France perdra encore plus de 560 000 élèves d’ici 2029, soit une nouvelle chute de 10 % en seulement cinq ans.
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