Histoire de la Croatie : Zorislav Roso, Gotovina, Zorica, Tot, Filipovi, Skenker… les mousquetaires du Président Tudjman

En Croatie, l’année 1990 ouvre le cycle d’émancipation nationale qui mènera à la « Guerre patriotique ». Au cœur de cette tourmente, des anciens de la Légion étrangère — souvent binationaux — apportent savoir-faire, discipline et cadres aux premières unités spéciales croates, des bataillons « Zrinski » et « Frankopan » aux brigades de la Garde. Le texte qui suit retrace leurs parcours, de la formation des commandos aux opérations décisives, entre fidélité à la patrie et héritage des képis blancs. Il a été publié en croate dans le magazine Hrvatski tjednik (édité à Zadar), numéros des 4 et 11 septembre 2025. Nous le reproduisons avec l’autorisation de son auteur, Christophe Dolbeau

« On nous appelle les fortes têtes / On a mauvaise réputation, / Mais on s’en fout comme d’une musette / … / Et ce qu’ignore le vulgaire, / C’est que du soldat au colon, / Ils ont une âme de mousquetaire, / Les Légionnaires. »

(Le fanion de la Légion – chant de la Légion étrangère)

C’est en 1990 que débute vraiment, en Croatie, le processus d’émancipation nationale qui va conduire à la dislocation de cette prison des peuples qu’était la Yougoslavie et à l’effondrement de son régime communiste. Désireuse, comme la Slovénie, d’échapper à la tutelle serbe, c’est en effet en 1990 que la Croatie entreprend de réaffirmer ses droits inaliénables et de restaurer sa souveraineté. Parfaitement démocratique (1) et nullement inquiétant pour quiconque, ce choix suscite néanmoins la colère d’une partie de la minorité serbe qui se lance dès lors dans la sédition et la subversion, avec le soutien de l’armée yougoslave et de plusieurs bandes de terroristes (2).

Rapidement, la situation se détériore car dépourvue de forces armées, la Croatie est une proie facile. Son président [Franjo Tudjman (1922-1999)] tente bien de dialoguer et d’offrir des garanties (3), mais les désordres et la violence ne font que prendre de l’ampleur, les institutions sont ouvertement bafouées, les dégâts matériels augmentent et la sécurité de la population est désormais menacée. Face à ce gâchis, les Croates décident donc de se séparer définitivement de leurs belliqueux voisins serbes et de proclamer l’indépendance de leur pays (25 juin 1991). Par voie de conséquence, blocages de route, occupations de postes de police et attentats à l’explosif s’aggravent encore et un véritable état du guerre finit par s’instaurer à compter de la mi-août 1991.

Solidaire, la diaspora croate (4) se mobilise bien sûr pour apporter son aide, morale et matérielle, à la Mère Patrie. Aux quatre coins du monde, les expatriés manifestent, pétitionnent et organisent des collectes. Dans le cadre de ce vaste mouvement, un petit groupe mérite une attention particulière car il va tout spécialement se distinguer durant le conflit. Ce groupe, c’est évidemment celui des Croates issus de la Légion étrangère. Guerriers accomplis et caractères bien trempés, leur implication va vite se révéler déterminante pour une armée qui commence tout juste à se former et ne dispose pas encore de cadres éprouvés. Soldats professionnels, familiers de toutes les armes modernes et des techniques opérationnelles les plus efficaces, ces mousquetaires sont certainement pour le Président Tudjman un atout majeur. Trente ans après cette « Guerre patriotique » dans laquelle ils ont joué un rôle déterminant et cette victoire à laquelle ils ont largement contribué, peut-être n’est-il pas inutile de rappeler brièvement qui étaient ces patriotes (5) dont beaucoup possédaient aussi la nationalité française.

Ante Zorislav Roso

L’un des tout premiers à manifester sa volonté de prendre part à la défense de la Croatie est l’ancien sergent-chef Ante Zorislav Roso. Herzégovinien de souche mais originaire des environs d’Osijek où il est né le 25 avril 1952, Ante Roso a quitté la Yougoslavie en 1974 avec une vingtaine d’amis. Selon les dires de l’intéressé (6), la petite troupe bénéficiait d’un complice bien placé grâce auquel elle a pu obtenir des passeports en règle, louer un minibus et franchir la frontière. Afin de brouiller les pistes, les jeunes gens se sont pas directement partis pour l’Ouest mais sont, au contraire, entrés en Hongrie d’où ils ont ensuite gagné Berlin-Est puis l’Allemagne fédérale. Accueillis et « filtrés » par les Américains, ils sont passés par les bases de Giesing et Mannheim, avant de se disperser et, dans le cas de Roso, de rejoindre la France et la Légion. Au sein de ce corps prestigieux où il se nomme dorénavant « Radovi » et où il va passer une bonne quinzaine d’années, le jeune homme apprend dès lors le métier des armes et contribue même à instruire les plus jeunes. Il sert notamment au 2e REP et au 4e RE, saute sur Kolwezi et participe à de nombreuses opérations, au Tchad, au Zaïre, à Djibouti, au Sénégal, en Centre-Afrique et en Guyane. Des missions qui lui vaudront la médaille militaire, la croix de la Valeur militaire avec palme, la médaille d’argent de la Défense nationale et la médaille d’outre-mer avec agrafe TAP.

Ce soldat bien entraîné ne peut bien évidemment manquer de s’impliquer dans la défense de sa terre natale. Dès 1990, il rentre donc à Osijek avec une poignée d’amis : le groupe apporte avec lui seize fusils US et cinquante kilos d’explosif. C’est un début. Reparti en France, l’ancien légionnaire revient en avril 1991, au moment où les désordres empirent, et cette fois, il intègre un tout nouveau détachement, l’Unité anti-terroriste de Luko, qui a pour objectif de faire face aux factieux serbes. Il n’y reste que peu de temps car à la demande du Président Tudjman et du ministre de la Défense, Gojko Šušak (1945-1998), il part bientôt pour Kumrovec où il va fonder, dans les locaux mêmes de l’ex-école politique « Josip Broz Tito », le premier détachement des forces spéciales croates, le Bataillon « Zrinski ». Extrêmement sélective, l’unité voit le jour le 18 mai 1991 et se choisit la belle devise de François-Joseph, « Viribus unitis » ou l’Union fait la force. Sur la volonté de son chef, elle adopte également le code d’honneur de la Légion… Lors de la fondation, Roso demande instamment à « ceux qui ne sont pas prêts à mourir pour la Croatie de quitter la salle ». Le ton est donné et le nouveau bataillon va très vite s’illustrer sur le terrain. Déployé d’abord à Vukovar, il intervient ensuite, toujours avec succès, à Kostajnica, Gospi, Metkovi, Slano, Kupres, participe au désencerclement de Dubrovnik, à l’opération Maslenica, etc. (7) Rapidement promu colonel (OF-4) puis colonel-major (OF-5) et général de brigade (OF-6), Ante Roso ne reste pas très longtemps à la tête du bataillon puisque dès le mois d’août 1991, il est appelé à intégrer l’état-major central où il commandera l’ensemble des forces spéciales. À ce titre, il supervise plusieurs opérations décisives comme celle de Maslenica et contribue à libérer la région de Zadar, le barrage de Perua et l’aéroport de Zemunik. Fondateur du Bataillon « Knez Branimir », il prend ensuite le commandement de l’état-major de la milice croate de Bosnie-Herzégovine (Conseil de défense croate ou Hrvatsko vijee obrane) et dirige en cette qualité plusieurs opérations capitales. Grand patron des forces spéciales, associé à toutes les grandes offensives, Ante Roso est désormais l’une des figures légendaires de la « Guerre patriotique ». Sa loyauté, sa discrétion et son savoir-faire sont appréciés en haut lieu et les promotions se succèdent : c’est ainsi que l’ancien sergent-chef atteindra le rang de général d’armée (general zbora ou OF-9). Avec la fin des hostilités (novembre 1995), l’aventure militaire s’achève toutefois et l’ancien parachutiste se tourne désormais vers d’autres champs d’action, notamment dans les travaux publics et la construction, avant de prendre une retraite bien justifiée qu’il choisit de passer au sud de la France, dans le village natal de son épouse Christine. (8)

Gotovina

Ante Gotovina

Mieux connu du grand public en raison de ses démêlés avec le tribunal de La Haye, Ante Gotovina est également l’un des membres éminents de cette petite troupe de légionnaires dinariques. Natif de Tkon, sur l’île de Pašman, où il a vu le jour le 12 octobre 1955, l’homme s’enrôle dès l’âge de seize ans comme matelot, abandonne son navire un an plus tard, gagne Marseille et s’engage dans la Légion (1er février 1973) où il reçoit le patronyme d’ « Andrija Grabovac ». Décidé et athlétique, il franchit plutôt aisément les diverses sélections auxquelles on le soumet et acquiert vite les réflexes du parfait fantassin. Affecté au 2e REP, il y rejoint le CRAP (9), arbore bientôt le brevet aux cinq étoiles bleues de chuteur opérationnel, se qualifie aussi comme plongeur de combat, et devient moniteur commando. Parachuté sur Kolwezi en mai 1978, il y est le chauffeur du colonel Philippe Erulin. D’un naturel affable et sociable, le jeune caporal-chef est par ailleurs un légionnaire atypique : ainsi va-t-il, de façon plutôt improbable, sympathiser avec Serge Gainsbourg (qui l’invite chez lui à plusieurs reprises), Jean-Paul Gaultier et la chanteuse Bambou… Sur le plan militaire et selon son biographe, Nenad Ivankovic (10), il prend part à diverses opérations, à Djibouti, au Tchad (où il est grièvement blessé) et en Côte d’Ivoire. Détaché auprès du ministère de la Défense, il effectue ultérieurement plusieurs discrètes missions de coopération militaire au Guatemala et en Colombie. C’est d’ailleurs en Amérique du Sud, près des chutes d’Iguazu, qu’il apprend incidemment (de la bouche de quelques vieux émigrés dalmates rencontrés par hasard dans un bar) ce qui est en train de se passer en Croatie. Aussitôt, le jeune homme rentre en Europe et débarque à Zagreb. Désireux de passer au plus vite à l’action, il rejoint, en juin 1991, la Garde Nationale Croate (Zbor Narodne Garde) et plus précisément la 1ère Brigade des « Tigres » où on lui confie la formation des recrues ; il prend également part aux combats près de Nova Gradiska et Novska où il est blessé, puis rejoint les forces spéciales. À Livno, en Bosnie, il commande ensuite un détachement du Conseil de défense (HVO), se bat à Maslenica, défend Zadar, et fonde un centre d’entraînement pour sous-officiers ; on cite encore à son actif la reconquête de Glamo et de Bosansko Grahovo. Compétent et apprécié de ses supérieurs, l’ancien décurion gravit rapidement les échelons puisqu’en 1992, il est déjà promu brigadir ou colonel-major (OF-5). Nommé chef du district militaire de Split (9 octobre 1992), il accède deux ans après au grade de général de division (general bojnik, OF-7) puis en août 1995 à celui de général de corps d’armée (general pukovnik, OF-8). C’est à ce titre qu’il va organiser et superviser la célèbre opération Tempête (Oluja) qui permet en trois jours (4-6 août 1995) de libérer totalement la province de Krajina et la ville de Knin. Au lendemain de cette offensive, il mène encore l’opération Maestral 2 qui bouscule le dispositif serbe et ne s’arrête qu’à vingt-trois kilomètres de Banja Luka, sur injonction des Américains. Ces éclatants succès lui vaudront une énorme popularité chez les siens mais aussi la vindicte tenace de tous les serbophiles du monde occidental… Par ailleurs, son avancement se confirme puisque le 12 mars 1996, il devient, à quarante ans, inspecteur général de l’armée croate.

La suite des événements sera moins réjouissante pour l’officier qui ne va pas tarder à faire les frais de l’injustice, de l’ingratitude et des combines politiques. Le 28 septembre 2000, choqués par l’orientation que veut donner au pays le nouveau Président, Stipe Mesi (11), douze généraux, d’active ou de réserve, (12) publient une lettre critiquant les choix du gouvernement. Pour le pouvoir, le défi est inacceptable et le Président Mesić riposte en mettant aussitôt les six signataires d’active, dont Gotovina, à la retraite. Pour l’ex-légionnaire, il ne s’agit là que d’un premier déboire, somme toute minime. En outre, une rumeur malveillante se répand l’accusant de préparer un coup d’État, ce qui est totalement faux mais vise à le discréditer. Là-dessus, en juin 2001, voilà que le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie l’inculpe de « violations des lois et coutumes de la guerre et crimes contre l’humanité ».

Il n’est pas un héros pour tout le monde et d’aucuns veulent visiblement le punir d’avoir libéré la Krajina. N’entendant pas jouer le rôle de victime expiatoire, le général – que visent bientôt deux mandats d’arrêt (un croate et l’autre d’Interpol) et pour la capture duquel les USA offre cinq millions de dollars – opte alors pour la clandestinité. Muni d’un passeport français (dûment délivré le 11 avril 2001 par l’ambassade) au nom de Kristijan Horvat (soit Chrétien Croate !), il disparaît, à la grande fureur de la procureure du TPIY, Carla Del Ponte (13), qui accuse Jacques Chirac et le Vatican de le protéger. Comme je l’ai écrit ailleurs (14), « Ante Gotovina se mue dès lors en une sorte de Jesse James ou mieux de Fantômas car il semble doué d’ubiquité » : ainsi le signale-t-on à la fois en Sicile, en Irlande, dans le sud de la France, tandis que l’on perquisitionne, sans succès, les monastères franciscains de Norval (Ontario) et Šćit (Herzégovine) ! Finalement, c’est à Playa de las Américas, aux Canaries, que le général est arrêté le 7 décembre 2005, au terme de quatre ans de « cavale ». Le bruit courra longtemps d’une reddition camouflée…

Quoi qu’il en soit, un prétendu procès s’ouvre à La Haye le 11 mars 2008 et s’achève par un réquisitoire ahurissant de vingt-sept ans de détention. En fait, l’accusé écope, le 15 avril 2011, d’une peine de vingt-quatre ans. Il fait bien sûr immédiatement appel et obtient, contre toute attente, un surprenant acquittement (16 novembre 2012). Y aurait-il eu un arrangement en coulisse s’interrogent quelques esprits taquins… En tout cas, son retour au pays est triomphal, mais curieusement, il choisit dès lors d’observer une fort prudente réserve politique et de mener une vie très, très discrète…

Tot

Ilija Josip Tot

Originaire de Zenica où il voit le jour en 1938, Ilija Tot constitue, notamment en raison de son âge, un cas à part. Parti très jeune pour la France, il s’y engage dans la Légion étrangère en 1960 et va y servir durant vingt-sept ans. De gabarit plutôt modeste, il est affecté à la cavalerie blindée et passera l’essentiel de sa carrière dans les rangs du 1er REC, le fameux « Royal étranger ». Après les djebels d’Algérie puis les garnisons de Mers el-Kébir et Orange, il obtient, entre autres, le brevet de moniteur commando et prend part à diverses opérations, au Liban, en Centrafrique et au Tchad, ce qui lui vaudra notamment la médaille militaire, la médaille du maintien de l’ordre en Algérie, la médaille d’outre-mer, la croix de la Valeur militaire avec deux étoiles de bronze et la croix du combattant. En septembre 1987 lorsqu’il quitte l’armée française, l’homme possède le grade d’adjudant-chef de section. Dès lors, il se recycle en dirigeant la sécurité d’une grande surface du Vaucluse. Quatre ans plus tard, en 1991, d’anciens camarades le contactent et lui offrent de se joindre à eux pour aller prêter main forte à la Croatie qui est agressée par la Serbie et menacée de submersion. Patriote et soldat de métier, l’ancien légionnaire, 53 ans, ne se fait pas prier et durant l’été, il se joint à une petite escouade de sept ou huit volontaires (certains ont déserté pour pouvoir partir) qui gagne la Croatie à bord de deux voitures. On les retrouvera bientôt à Kumrovec où ils vont suivre l’exemple de leur collègue Ante Roso et former une seconde unité des forces spéciales.

Baptisé « Frankopan » et officiellement fondé le 29 juillet 1991, ce nouveau bataillon (150 combattants) obéit aux mêmes règles de recrutement, très strictes et exigeantes, que celles utilisées quelques semaines auparavant par le Bataillon « Zrinski ». Le béret est vert, comme à la Légion… Rapidement élevé par l’état-major au rang de colonel (pukovnik, OF-4), le patron de l’unité est Ilija Josip Tot que seconde Bruno Zorica, un ancien sous-officier du 2e REP. Le QG du bataillon est à Kumrovec mais l’instruction des recrues s’effectue à une centaine de kilomètres, en forêt de Žutica, près d’Ivani Grad. Décidés à former de futurs cadres performants qui irrigueront ensuite toute la hiérarchie militaire croate, les deux chefs du bataillon ont en effet créé un détachement spécial d’instruction ou Commando Obuka dont Tot supervise aussi le fonctionnement. (15) S’il est souvent absorbé par les tâches administratives, la gestion des effectifs et la logistique, le chef de corps s’implique vraiment dans le drill de ses hommes parmi lesquels il veille tout spécialement à répandre « l’esprit Légion », notamment le code d’honneur. Il est aussi à l’origine, en étroite coopération avec le Français Yves Almadoval (ingénieux technicien et ancien des 1er et 18e RCP), de l’usage d’ULM multiaxes, armés de lance-roquettes, une nouveauté qui surprend et désarçonne l’ennemi. Lors des combats, le commandement tactique est souvent assuré par Bruno Zorica dont nous reparlerons.

En raison sans doute de son âge, de son expérience et de sa disponibilité, Ilija Tot est en tout cas un personnage très respecté ; étranger aux intrigues politiques et exempt de tout carriérisme, il est vraiment venu pour servir, ce que savent généralement apprécier ses collaborateurs. Bien qu’il joue un rôle absolument médullaire dans la création et le bon fonctionnement du bataillon comme du commando d’instruction, il demeure de bout en bout un homme réservé, peu médiatique et très professionnel. Cette relative discrétion fait qu’il ne bénéficiera pas, comme certains de ses collègues, de mirobolantes promotions ni de distinctions extraordinaires… Rentré en France à l’issue du conflit, il y renouera avec une existence tranquille et feutrée avant de prendre, à la Maison du légionnaire d’Auriol, une retraite définitive et bien méritée.

Zorica

Bruno Zorica

Incontestablement plus célèbre et tonitruant est le personnage de Bruno Zorica, autre protagoniste majeur de la « Guerre patriotique ». Né le 20 février 1952 à Ivani Grad où il suit un apprentissage d’électricien, Bruno Zorica se révèle dès sa jeunesse comme un personnage plutôt turbulent qui s’accommode mal du régime communiste et de l’hégémonie serbe. En 1972, par exemple, le jeune homme entreprend de son propre chef de recouvrir de peinture le panneau affichant, en caractères cyrilliques, le nom de la gare d’Ivani

Grad. Vite dénoncé, il est passé à tabac par d’anciens miliciens et ne tarde pas à être convoqué pour rejoindre la marine militaire yougoslave (JRM), ce qui l’incite à déguerpir au plus vite. De Rijeka, il gagne donc l’Italie puis la France et rejoint la Légion étrangère où il va servir durant dix-huit ans et demi, gagner le surnom de « Zulu », et récolter toute une brochette de décorations. Devenu « Branimir Zurkovi », il passera, l’arme à la main, par Djibouti, la Centrafrique, le Tchad (où un coup de machette lui balafre le visage), Tahiti, le Liban et le Koweit (Opération Daguet). En 1991, de retour du Golfe, le fougueux parachutiste découvre la fâcheuse situation dans laquelle se trouve son pays natal et décide de mobiliser quelques collègues puis de rallier la toute nouvelle armée croate. Sitôt décidé, sitôt fait, un petit groupe se forme (avec notamment Ilija Tot) et part rapidement pour la Croatie.

Comme nous l’avons mentionné plus haut, ces volontaires s’établissent à Kumrovec où, dans le cadre des forces spéciales, ils constituent (29 juillet 1991) le Bataillon « Frankopan » et le Commando Obuka (16). Entraînés par des experts, dont le Français René Dutruel (17), les Frankopans vont vite faire montre de leur efficacité sur le front où ils se battent près de Jasenovac et dans le secteur d’Osijek, à Tenja et en Baranja, puis aux alentours de Dubrovnik et de Šujica (Herzégovine). Particularité de l’unité : elle compte dans ses rangs deux femmes, Lucija Zeki -Skender et Berislava Vuemil-Čiak. Elle verra aussi passer quelques amis anglo-saxons comme David Pherson, Paul Ogilvie et Alan Boydell. Charismatique, Zorica est bien sûr de tous les affrontements durant lesquels il ne se départit jamais d’une certaine fantaisie : ainsi se bat-il à Rili en arborant un splendide chapeau de cowboy, tandis que lors de l’affaire de Maslenica, il porte cette fois une coiffe de … Mickey Mouse ! Suite à une grande réorganisation de l’armée, certains effectifs sont versés dans les 2e et 7e brigades, tandis que le reste du bataillon intègre désormais le 1er Corps de la Garde et plus précisément sa 1ère Brigade (18) que commande Miljenko Filipovi , un autre ancien légionnaire. En 1994, le brigadir (colonel-major, OF-5) Bruno Zorica devient l’adjoint du chef opérationel de la zone militaire de Split, poste qu’il conservera jusqu’à son entrée dans la réserve, en 1998. Rendu à la vie civile, l’ex-légionnaire fréquente quelques formations politiques nationalistes (dont le Vrai parti du droit croate ou Hrvatska ista stranka prava) et se consacre surtout à l’association des anciens du bataillon (19). Titulaire de nombreuses distinctions militaires croates, il aura l’ultime satisfaction, une semaine avant son décès, qui intervient le 24 janvier 2024, de se voir promu général de brigade (brigadni general). Quelque temps plus tard, en février 2024, le Prix Cardinal Stepinac du Croate de l’Année lui sera attribué à titre posthume et sera remis à sa veuve et sa fille Ivana par Mgr Juraj Batelja.

Filipovi

Miljenko Filipovic

Brillant élément lui aussi, Miljenko Filipovic (20) est originaire de Crvenice, en Herzégovine, où il vient au monde le 22 juillet 1965. Jeune homme, son ambition est de devenir pilote mais il est recalé par l’armée de l’air yougoslave (JRViPVO) au prétexte d’un prétendu souffle au cœur (en réalité parce que deux de ses oncles sont des émigrés politiques et qu’aucun membre de sa famille n’est membre de la Ligue des communistes). Dépité il gagne alors Paris, en 1984, puis Aubagne où il s’engage dans la Légion étrangère. Passé par Castelnaudary (4e RE) et sélectionné pour rejoindre une unité parachutiste, il intègre peu après la 4e compagnie du 2e REP, à Calvi. Élément aux aptitudes vite remarquées, Filipovic suit avec succès une formation de chuteur opérationnel, effectue des stages de plongée et d’alpinisme, et accède assez vite au rang de sergent. Il se qualifie également comme moniteur en arts martiaux. Guerrier accompli, il prendra part à diverses opérations, en Centrafrique, au Tchad, à Djibouti (en 1988, avec la 13e DBLE) et au Rwanda. Sensible aux événements qui se déroulent en Croatie à partir de 1990, il ne tarde cependant pas à quitter son unité (janvier 1991), sans autorisation (21), pour se rallier aux forces qui tentent, dans son pays, de repousser les agressions serbo-communistes. Bien accueilli, le parachutiste intègre aussitôt l’Unité anti-terroriste de Luko en qualité d’instructeur. Dans ce détachement d’élite, il retrouve Ante Roso et participe notamment à deux interventions majeures, à Karlovac et Plitvice. Frappés par le cruel manque de cadres des forces croates, les deux anciens légionnaires obtiennent sous peu du ministre Gojko Šušak de pouvoir mettre sur pied un bataillon de choc répondant aux exigences de la guerre moderne et aux critères de l’OTAN. Basée à Kumrovec, cette unité, le Bataillon « Zrinski », naît officiellement le 18 mai 1991 ; elle a pour patron le colonel Ante Roso (v. supra) que seconde le désormais commandant (bojnik) Miljenko Filipovic . Ante Roso ayant été rapidement appelé à occuper de hautes fonctions au sein de l’état-major (août 1991), c’est en réalité Filipovi qui va commander le bataillon lors de la plupart des opérations auxquelles il participe (à Zadar, Kostajnica, Gospi , Metkovi , Kupres, Dubrovnik, Maslenica, etc). Il sera blessé deux fois (1992 et 1995) lors des combats. Son avancement est à la mesure des succès qu’il remporte et lorsque le Président Tudjman décide, le 24 février 1994, de créer le 1er Corps de la Garde (1. hrvatski gardijski zbor), il y inclut un groupement de forces spéciales, la 1ère Brigade (1. hrvatski gardijski zdrug)-(22) dont le commandement échoit à Filipovi.

L’unité participera à plusieurs offensives capitales (opérations Cincar, Zima 94, Bljesak, Skok 2, Ljeto 95, Oluja, Maestral, Južni potez). À peine âgé de trente ans, l’ancien sergent est bientôt promu general-bojnik ou général de division (OF-7), le 14 septembre 1995. À cette époque, la « Guerre patriotique » s’achève et l’officier s’oriente désormais vers des activités plus académiques puisqu’il obtient un diplôme de l’École militaire « Ban Jelai » et effectue plusieurs stages de gestion et de management dans des institutions américaines. Toujours très attaché à la défense des intérêts de sa patrie, il n’hésite pas, si nécessaire, à manifester publiquement ses sentiments, ce qui ne va pas tarder à lui attirer les foudres de Stipe Mesi, le successeur du Président Tudjman. Co-signataire, le 28 septembre 2000, d’une lettre ouverte (23) critiquant le chef de l’État, Miljenko Filipovic est en effet immédiatement relevé de ses fonctions et mis à la retraite. Il ne lui reste plus dès lors qu’à se recycler dans le civil en attendant des jours meilleurs, ce qu’il escompte bien en apportant un soutien clair et net à l’Union démocratique croate (HDZ), le principal parti conservateur du pays. La situation politique ayant à nouveau évolué, il obtiendra plus tard un poste de responsabilité au sein de la direction de la compagnie nationale d’électricité (Hrvatska elektroprivreda).

Skender

Zvonimir Skender

Au sein du petit contingent des volontaires croates, Zvonimir Skender se distingue à la fois par son âge, 52 ans, et par le fait qu’il est un ancien officier. Originaire de Zagreb où il naît le 18 juillet 1939, le Croate suit une formation d’ascensoriste puis émigre en France (1958) où il s’enrôle dans la Légion (10 avril 1959). Affecté en Algérie, il stationne d’abord à Mascara puis sert en Corse comme instructeur transmission (1962-70) avant de rejoindre la 13e DBLE à Djibouti où il obtient ses galons de sergent et d’adjudant (1970-73). Suite à de nombreux stages et examens (1973-76), il est élevé au rang de lieutenant puis de capitaine (1980) et séjourne à Mayotte ; il est versé peu après dans une compagnie du génie. Les étapes suivantes le conduisent à Aubagne, à Mururoa (1983-1984), puis au 6e Régiment étranger de génie (6e REG) où il est chargé des transmissions et de la sécurité. En 1987, il est de retour à Djibouti où il est promu commandant (avril 1988) et occupe le poste de chef en second de l’état-major opérationnel de la 13e DBLE. Au terme de trente ans de service, il demande peu après à être rayé des contrôles (17 juillet 1989). Titulaire de sept décorations, l’ex-légionnaire – qui a été naturalisé français en 1965 et a cessé d’être yougoslave en 1973 – sera ultérieurement promu lieutenant-colonel dans la réserve (1er avril 1992).

Rendu à la vie civile, le chef de bataillon reste toutefois proche de son ancienne activité puisqu’en 1991, il est au Mozambique en qualité de conseiller militaire. Il ne tarde d’ailleurs pas à revêtir à nouveau l’uniforme car les événements de Croatie l’incitent, en juin 1993, à rentrer dans son pays natal pour y offrir ses services de soldat de métier à la nouvelle armée. Aussitôt intégré avec le grade de brigadir (colonel-major, OF-5), il se voit confier la défense de Tomislavgrad, en Herzégovine (1993-94), puis, après la réforme de 1994, rejoint le nouveau 1er Corps de la Garde (1. hrvatski gardijski zbor) dont il devient le commandant en second et le chef d’état-major ; en 1998-99, après la guerre, il en sera même le patron. Au nombre des batailles auxquelles il est mêlé, citons celles de Kupres et Livno, ainsi que les offensives Bljesak, Ljeto 95 et Oluja. Nommé general bojnik ou général de division (OF-7) en 1996, c’est finalement le 31 mars 2001 qu’il prendra sa retraite définitive du métier des armes. Retiré à Corte, l’officier y est décédé le 13 avril 2023. Des hommages solennels lui ont été rendus en Croatie où la presse a salué en lui « un éminent gentleman », tandis que le ministre des Anciens combattants, Tomo Medved, évoquait un homme « sérieux, responsable, fiable et courageux, en même temps que discret et réservé ».

Glasgnovi

Željko Glasnovic

Engagé lui aussi en 1991, Željko Glasnovic possède un profil assez singulier puisqu’il a successivement servi dans quatre armées (24)… Originaire de Zagreb où il est né le 24 février 1954, c’est encore tout jeune qu’il quitte la Croatie (1962) avec ses parents qui émigrent au Canada. C’est donc dans ce pays que le jeune homme accomplit sa scolarité avant d’entamer des études d’histoire et de sciences politiques qu’il abandonne rapidement. Attiré par l’action, il appartient durant plusieurs annés à la police judiciaire, puis s’engage dans l’armée canadienne où il sert pendant cinq ans (1984-89) avant de partir pour la France et de rejoindre la Légion étrangère (1989). Il prendra part aux opérations Bouclier du désert et Tempête du désert. Lorsque la guerre éclate en Croatie, il n’est légionnaire que depuis un an et demi mais décide de se joindre aux quelques compatriotes qui ont décidé d’aller offrir leurs services à l’armée de Franjo Tudjman. En 1991, il se bat donc en Lika (Dalmatie) et rejoint le Bataillon « Zrinski », puis monte en ligne en Bosnie où il est très grièvement blessé près de Kupres. Rapidement de retour sur le front, il est alors placé à la tête de la Brigade « Kralj Tomislav » du HVO (Conseil de défense croate, c’est à dire l’armée des Croates de Bosnie-Herzégovine) ; il commandera ensuite la 1ère Brigade mécanisée « Ante Bruno Buši  », prendra part aux opérations Cincar et Oluja, et sera ultérieurement nommé chef du district militaire de Tomislavgrad.

Titulaire de nombreuses distinctions croates, Zeljko Glasnovic possède le rang de général de corps d’armée (general pukovnik, OF-8) dans le HVO et celui de général de division (general bojnik, OF-7) dans l’armée croate. Connu pour ses opinions droitistes et nationalistes, il est sèchement limogé en 2000 par le Président Stipe Mesi. Le retour à la vie civile ne signifie pas que l’officier abandonne le combat, ce que confirme d’ailleurs son engagement dans le débat politique. C’est ainsi que proche des milieux nationalistes et jouissant de fortes sympathies dans la diaspora, le général est élu député en 2015, sous l’étiquette de la Coalition patriotique (Domoljubna koalicija), et réélu en 2016. Battu à onze voix près (25) aux législatives de 2020, il demeure toutefois l’une des personnalités majeures de la droite radicale croate et même européenne (26).

Glavinic

Ante Glavinic

Natif de Slavonie, c’est à Virovitica qu’Ante Glavinic voit le jour le 12 avril 1951. Après une scolarité effectuée à Sisak, il est embauché comme matelot sur un navire marchand puis rejoint la Légion étrangère (1975) où il va passer seize ans et devenir sous-officier. Rentré au pays au début de la guerre, il gagne Kumrovec et rallie le Bataillon « Zrinski » (mai 1991) dont il forme les recrues et avec lequel il participe à la défense de Vukovar. C’est lors de cette dramatique et sanglante bataille qu’il est tué, à Luza , le 25 juillet 1991. À titre posthume, l’ancien légionnaire sera promu bojnik ou commandant (OF-3) et plusieurs hautes distinctions lui seront conférées.

Aldo Luev « Sablja »

Originaire de Ladu , près de Zapreši , où il naît le 1er juillet 1957, Aldo Luev effectue sa scolarité à Zagreb avant de partir étudier la médecine à Padoue. Ayant complètement changé d’orientation, il s’engage en 1983 dans la Légion étrangère où il est rapidement promu caporal-chef. Affecté au 3e REI, en Guyane, puis au 2e REI, et possédant une qualification d’infirmier, il intervient à Bangui (Centrafrique), prend part à l’Opération Requin (Gabon) et participe à Tempête du désert. Rentré en Croatie à l’annonce de l’agression serbo-communiste, il rejoint aussitôt le Bataillon « Zrinski », anime l’instruction des volontaires et prend part à toutes les opérations de cette unité des forces spéciales. Élevé au rang de brigadir ou colonel-major (OF-5), Aldo Luev « Sablja » (« Le sabre ») occupera le poste de commandant en second de la 1ère Brigade de la Garde (1. hrvatski gardijski zdrug) aux côtés de Miljenko Filipovi (v. supra). Il est décédé le 5 septembre 2008.

Ces quelques brefs aperçus biographiques donnent une idée de l’apport capital que fut pour l’armée croate le ralliement des anciens soldats de la Légion étrangère. Seuls sont mentionnés dans cette rapide galerie les plus connus d’entre eux. Ils ne furent bien sûr pas les seuls à s’engager et il serait injuste de ne pas mentionner en complément les noms de quelques-uns de leurs camarades qui jouèrent eux aussi un rôle valeureux et décisif mais peut-être plus discret dans cette « Guerre patriotique ». Citons donc pour mémoire les ex-légionnaires Joža Kamenar (né en 1962, ancien caporal, entré dans la réserve en 2008 comme capitaine) et Stanko Krešo, mais aussi Pero Vinceti (né en 1968, membre du Bataillon « Zrinski », de la 164e Brigade de l’armée croate, puis chef du 5e Bataillon de police militaire du HVO), Damir Bartoli , Ante Luketi (1964-1993), et Miljenko Šimievi Slave (colonel et chef du Bataillon « Ban Josip Jelai »). N’oublions pas d’ajouter encore que plusieurs ex-légionnaires étrangers se sont joints à leurs camarades croates et ont donné leur vie dans cette guerre, à l’instar du Français Dominique Gay (1973-1992) ou du Slovène Sreko Vidervol (1965-1993). Tous ces hommes ont servi « le front haut et l’âme fière » comme le dit un refrain des képis blancs, et gageons que si Pierre Sergent les avait connus, il les aurait à coup sûr comptés parmi les « maréchaux de la Légion ».

Pierre tombale de Dominique GAY

(1) Le 19 mai 1991, 94% des électeurs se sont prononcés en faveur de l’indépendance.

(2) Voy. L. Anti

& F. Leti

, Serbian Terrorism and Violence in Croatia 1990-1991, Ministry of Information, Zagreb, s.d.

(3) Adoptée le 22 décembre 1990, la Constitution croate garantit tous les droits et toutes les libertés (article 14), ainsi que des droits égaux pour toutes les nationalités et minorités (article 15) – voy. The Constitution of the Republic of Croatia, Sabor Republike Hrvatske, Zagreb, 1991.

(4) Selon le Croatian World Congress, la diaspora rassemblerait 4,5 millions de Croates, et pour le gouvernement croate 3,2 millions.

(5) Voy. Renata Rašovi

, « Tajni svijet prvih hrvatskih komandosa », Ve

ernji list, 30 septembre 2023.

(6) Voy. Stipe Puđa, « General Ante Roso : Ve

sedam godina borim se s rakom plu

a. Bez Božje pomo

i ne bi me bilo », Fenix Magazin, 7 octobre 2024 – https://fenix-magazin.de/general-ante-roso-vec-sedam-godina-borim-se-s-rakom-pluca-bez-bozje-pomoci-ne-bi-me-bilo/

(7) À compter du 18 avril 1994, le Bataillon « Zrinski » intègre la 1ère Brigade de la Garde (1. hrvatski gardijski zdrug).

(8) Voy. L’Indépendant du 7 janvier 2020 (https://www.lindependant.fr/2020/01/07/general-ante-roso-heros-dune-guerre-deja-lointaine-installe-a-port-la-nouvelle,8646569.php). En juillet 2018, la présidente Kolinda Grabar-Kitarovi

a remis à Ante Roso l’Ordre du duc Trpimir, avec cravate et étoile du matin, l’une des plus hautes décorations de la République de Croatie.

(9) ou Commando de Renseignement et d’Action dans la Profondeur.

(10) Voy. Nenad Ivankovi

, Ratnik, pustolov i general, Honos, Zagreb, 2001.

(11) Ancien magistrat communiste et dernier président de la Yougoslavie, Stipe Mesić (1934) a été élu président de la République de Croatie le 7 février 2000 ; il sera réélu en janvier 2005.

(12) À savoir les généraux Janko Bobetko, Ante Gotovina, Krešimir Ćosi, Mirko Norac, Davor Domazet-Lošo (amiral), Ivan Korade, Damir Krstievi, Ivan Čermak, Ivan Kapular, Nojko Marinovi, Ivan Besarac et Miljenko Filipovi .

(13) Ex-procureure générale de la Confédération helvétique, Carla Del Ponte (1947) a été nommé procureure générale du TPIY en 1999 ; elle sera par la suite ambassadrice de Suisse en Argentine (2008-2011).

(14) Voy. C. Dolbeau, « Ante Gotovina i kad psi laju », Hrvatski list, n° 167, 6 décembre 2007.

(15) Voy. E. Ferrand et J-Ch. de La Chapelle, « Légionnaire en Croatie », Raids, n° 71 (avril 1992), 13-14.

(16) Voy. Tomislav Šulj, Bojna Frankopan – Prvi hrvatski komandosi, Udruga Bojna Frankopan, Hrvatski memorijalno-dokumentacijski centar Domovinskog rata, Zagreb, 2023.

(17) Vétéran du 2e REP, le Savoyard René Marcel Dutruel (1949-1993) a passé 21 ans dans la Légion.

(18) Formée le 18 avril 1994, la 1ère Brigade de la Garde (1. hrvatski gardijski zdrug) regroupe les bataillons « Zrinski », « Frankopan », « Ban Jelai », « Matija Vlai », « Ferdo Sui », et la 8e Brigade lègère d’assaut de la police militaire.

(19) dont l’étendard rouge et vert s’orne de quatre grenades à sept flammes.

(20) Voy. Tomislav Šulj, « Miljenko Filipovi– Jedan od prvih zapovjednika specialnih vojnih postrojbi hrvatske vojske », Domoljubni Portal Crne Mambe, https://crnemambe.hr/crne-mambe/stalne-rubrike/ratovi/u-vihoru-rata/3825-miljenko-filipovic-jedan-od-prvih-zapovjednika-specijalnih-vojnih-postrojbi-hrvatske-vojske-1-4-domoljubni-portal-cm-u-vihoru-rata

(21) Ce litige sera réglé à l’amiable après la fin du conflit. Il en ira de même avec les autres légionnaires croates, ceux-ci n’ayant pas déserté par confort mais pour aller défendre leur patrie menacée.

(22) Voy. la note 18.

(23) ou « Pismo dvanaestorice generala » – voy. note 12.

(24) À savoir les armées canadienne, française, croate, et croate de Bosnie-Herzégovine.

(25) Témoignant d’une partialité certaine, la Commission électorale a refusé de procéder à un recomptage des voix, comme cela s’impose dans de tels cas…

(26) Le général Glasnovi a été notamment l’invité du NPD (2018) et de Résistance helvétique (2019).

Crédit photo : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine.. 

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