Scène ordinaire dans un aéroport, un restaurant ou même dans les rues de nos villes comme de nos campagnes : un enfant de six ans, le regard vide, hypnotisé par un écran. Quand ses parents, premiers responsables de la situation, tentent de lui reprendre le téléphone, la crise éclate, violente, incontrôlable. Hurlements, convulsions, agitation… jusqu’à ce que l’objet soit rendu. Alors, soudain, le calme revient, comme si de rien n’était.
Ces scènes, autrefois choquantes, ne surprennent presque plus personne. Elles sont devenues banales, au point que les adultes autour n’y prêtent même plus attention. Et pourtant, elles traduisent une réalité inquiétante : une génération d’enfants en train de sombrer dans une dépendance comparable à celle de substances addictives.
Le piège de la dopamine
Les spécialistes de la santé infantile tirent la sonnette d’alarme : les écrans stimulent le circuit de la dopamine, l’hormone du plaisir et de la récompense. Comme la nicotine ou la cocaïne, les notifications, vidéos et jeux créent des boucles d’excitation artificielle. Résultat : l’enfant réclame sans cesse sa « dose », incapable de gérer la frustration ou d’exercer son contrôle de soi.
Loin d’être anodine, cette dépendance précoce entraîne des troubles massifs : insomnies, problèmes de vue, anxiété, dépression, isolement social. Certains chercheurs n’hésitent pas à comparer les effets à des lésions cérébrales durables.
Quand la machine remplace le parent
Le problème ne se limite pas aux crises de colère. Plus grave encore : les interactions humaines essentielles au développement des bébés et des jeunes enfants sont remplacées par des stimuli artificiels. Là où un père ou une mère devrait rassurer un nourrisson par la voix, le regard, le sourire, on voit désormais des poussettes équipées de supports pour smartphones diffusant musiques criardes et images clignotantes.
Des travaux en psychologie du développement montrent pourtant que le lien humain direct est la clef de la construction du cerveau de l’enfant. Le remplacer par un écran, c’est compromettre irrémédiablement son équilibre futur.
Une dérive comparable aux erreurs du passé
Certains comparent ce phénomène aux pratiques des XIXᵉ et début XXᵉ siècles, où l’on donnait de l’opium ou de l’alcool aux nourrissons pour les faire dormir pendant que les parents travaillaient. Ce qui semblait alors une solution pratique est aujourd’hui perçu comme une maltraitance. L’histoire pourrait juger notre génération de la même façon.
Plutôt que de remettre en cause cette dépendance, notre société préfère médicaliser ses conséquences. De plus en plus d’enfants diagnostiqués « hyperactifs » ou « autistes » sont mis sous traitements lourds, alors que leur mode de vie — bombardé d’images, gavé de sucre, privé de sommeil et de jeux réels — contribue largement à leurs troubles.
Nous assistons, sans en mesurer les conséquences, à un gigantesque test grandeur nature : remplacer l’éducation, les jeux, les découvertes et même l’affection parentale par des écrans. Les résultats sont déjà visibles : enfants incapables de tenir en place sans smartphone, adolescents paniqués à l’idée d’être privés de réseaux sociaux quelques heures, adultes eux-mêmes dépendants d’assistants numériques pour prendre la moindre décision.
Les solutions existent
Face à ce constat, certains appellent à une « sobriété technologique ». Pas question de rejeter toute innovation, mais de redéfinir sa place. Quelques pistes :
- bannir les écrans pour les jeunes enfants,
- limiter leur usage à des moments précis de la journée,
- privilégier les activités extérieures, manuelles et créatives,
- instaurer des rituels familiaux sans téléphone, comme la règle du « bol à portables » à l’entrée de la maison,
- choisir des écoles qui limitent le recours aux écrans dans l’enseignement.
Il s’agit aussi d’un acte de responsabilité collective. Les dirigeants des grandes entreprises technologiques, de la Silicon Valley à Pékin, veillent à protéger leurs propres enfants de ces excès en les inscrivant dans des écoles « low-tech ». Pendant ce temps, les classes populaires, en France comme ailleurs, laissent leurs enfants s’élever au rythme des écrans bon marché, persuadés qu’il n’y a pas d’alternative.
À l’heure où l’Occident est déjà confronté à une crise démographique et identitaire majeure, voir sa jeunesse sombrer dans l’addiction numérique ajoute une menace supplémentaire. Car la génération qui grandit aujourd’hui, bercée par des écrans, sera demain aux commandes de nos sociétés.
La question est donc claire : voulons-nous des adultes autonomes, capables d’interagir, de créer et de transmettre ? Ou une population abrutie, dépendante et docile, livrée aux mains de ceux qui conçoivent des technologies volontairement addictives ?
YV
Illustration : DR
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2 réponses à “Enfants zombifiés par les écrans : chronique d’une catastrophe annoncée”
Bonjour,
Il y a sur ce sujet un bon documentaire sur Arte.
https://www.arte.tv/fr/videos/109374-000-A/dopamine-comment-les-applis-piegent-notre-cerveau/
Les écrans et la drogue sont les moyens modernes de la soumission d’un peuple.