Trois ans après sa victoire électorale, Giorgia Meloni et son gouvernement continuent d’afficher leur volonté de fermeté face à l’immigration irrégulière. Mais les chiffres, comme les orientations récentes, contrastent avec les promesses de campagne. Selon le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi, près de 50 000 migrants sont arrivés en Italie depuis le début de l’année 2025, un niveau similaire à celui de 2024.
Des arrivées stables malgré le discours de fermeté
« La situation des débarquements irréguliers en 2025 s’avère similaire à celle de la même période en 2024, avec près de 50 000 arrivées », a déclaré Matteo Piantedosi le 18 septembre, lors de la conférence internationale « Palerme, carrefour de la Méditerranée », organisée par la fondation MedOr dans la capitale sicilienne. Le ministre a noté une baisse en juillet et août, mais aussi « des pics d’arrivées ces derniers jours » qui imposent la prudence. Il rappelle néanmoins que la situation reste « en nette amélioration » par rapport à 2023 (environ 115 000 arrivées) et à 2022 (62 000) selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur.
Toutefois, ces données sont inférieures à celles publiées par le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), qui recensait officiellement 157 651 arrivées en Italie en 2023. L’écart, significatif, illustre les difficultés à mesurer précisément ces flux et à rendre compte de leur évolution.
Les flux proviennent très majoritairement de Libye : « Plus de 90 % des migrants qui arrivent sur nos côtes proviennent de Tripolitaine [une région de Libye, NDLR] », a insisté Matteo Piantedosi. Le ministre a aussi souligné que la Méditerranée centrale reste la seule route migratoire en hausse en Europe.
Le pacte européen et l’ombre des retours
Pour le ministre, le Pacte européen sur la migration et l’asile « ne sera viable que si nous sommes capables de mettre en place un système de retour adéquat ». L’Italie défend parallèlement les centres de rapatriement prévus en Albanie, malgré les obstacles juridiques : selon Matteo Piantedosi, ils « sont nécessaires et le resteront » une fois les nouvelles règles européennes en vigueur.
Ces résultats sont loin de l’engagement martelé par Giorgia Meloni en 2022, lorsqu’elle affirmait que le « blocco navale », soit un « blocus naval », était « l’unique moyen de stopper l’immigration clandestine », une opération qu’elle présentait comme une mission européenne menée avec les pays nord-africains.
Matteo Piantedosi. Source : Il Messaggero
L’ouverture de voies légales, loin du « blocus » annoncé
En parallèle, le gouvernement italien négocie des accords migratoires, notamment avec le Pakistan. Le ministre pakistanais Chaudhry Salik Hussain s’est félicité mi-septembre de la création de groupes de travail conjoints pour développer « davantage de canaux de migration légale » et promouvoir l’intégration. Matteo Piantedosi a confirmé cette orientation, promettant des quotas supplémentaires pour les pays coopérants : « De 2026 à 2028, nous continuerons à récompenser par des quotas additionnels les pays qui, comme le Pakistan, font des efforts pour lutter contre la migration irrégulière. »
La nouvelle programmation triennale prévoit ainsi près de 500 000 entrées légales entre 2026 et 2028 (164 850 en 2026, 165 850 en 2027 et 166 850 en 2028), un chiffre en hausse par rapport au plan précédent.
Ces orientations, très éloignées du discours de fermeté de Giorgia Meloni durant sa campagne, alimentent la déception d’une partie de l’opinion italienne. Le ministre lui-même reconnaît que, malgré une baisse par rapport à 2023, les chiffres actuels « sont encore trop élevés » et que le trafic de migrants génère « 5 milliards de dollars par an dans le monde, dont un milliard sur la seule route centrale de la Méditerranée ».
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[cc] Article relu et corrigé par ChatGPT. Breizh-info.com, 2025, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine
2 réponses à “Italie. Déjà 50 000 clandestins débarqués en 2025 : un échec de la politique migratoire ?”
A votre avis pourquoi ils ne vont pas dans les pays du golfe ? Pourtant de la même religion.
Simplement, ces pays leurs rendent la vie impossible.
Pas de droit d’asile, pas de droit du sol.
Sans pouvoir faire quoi que ce soit .
Pas de travail sans visa , pas de soins , pas de ligne de téléphone, pas de logement .
Ils demandent a repartir
»Ils » savent que les Européens ne les renverront pas dans leur pays et qu’ils seront bien accueillis, qu’on les soignera gratuitement parce qu’ils disent qu’ils sont pauvres bien qu’ils donnent des milliers d’euros à leur passeur!…Il faut faire comme fait l’Algérie afin qu’ils ne reviennent plus en Europe: le gouvernement algérien fait transporter les »migrants » dans des bus jusqu’à la frontière sud de l’Algérie, en plein désert avec ordre de rentrer chez eux!…Nous pourrions utiliser les mêmes bateaux (qui les ont déposés sur notre sol) pour les RENVOYER chez eux!…Les »bateaux humanitaires » doivent les déposer dans »le port le plus proche », en AFRIQUE, du lieu où ils ont été secourus! …Ce sont des »clandestins » nous n’avons pas à les laisser entrer en Europe!..