Lancée en 2018 comme vitrine numérique pour les jeunes adultes, France.tv Slash peine toujours à s’imposer. Ses séries, souvent militantes et sociétales, n’ont jamais trouvé leur public malgré des budgets conséquents. La direction de France Télévisions acte désormais un virage : produire moins de fictions, mais mieux financées, et surtout plus divertissantes.
Un aveu d’échec pour Slash ?
« On ne peut pas continuer à être un laboratoire de la fiction que les jeunes ne regardent pas », reconnaît Manuel Alduy, directeur du cinéma et des fictions internationales et jeunes adultes à France Télévisions, dans un article du magazine Télérama publié le 20 septembre. Jusqu’ici, Slash produisait huit à dix séries par an, financées en moyenne 1,5 million d’euros chacune. Désormais, il n’y en aura plus qu’une petite poignée (quatre par an environ) mais dotées de budgets comparables aux séries « classiques » du groupe. Les formats évolueront également, avec par exemple quatre épisodes de 52 minutes ou vingt épisodes de trois minutes.
Sur le plan éditorial, l’époque des intrigues centrées sur des lycéens ou étudiants semble révolue. Les nouveaux récits mettront davantage en scène des adultes au travail et s’éloigneront du « tout sociétal ». « On va faire moins de sociétal. On a l’impression d’avoir fait le tour des grands sujets. Il faut des séries plus divertissantes », poursuit Manuel Alduy. Parmi les projets annoncés : Phœnix, qui met en scène des militants écologistes enlevant les enfants de grands pollueurs ; Stunt, sur une policière ancienne cascadeuse ; une coproduction façon Misfits où des adolescentes découvrent des superpouvoirs ; ou encore une comédie romantique tournée en format vertical pour les réseaux sociaux.
Un recentrage pour tenter de reconquérir les jeunes
Ce changement intervient alors même que France Télévisions veut renforcer sa présence en ligne. « Slash doit devenir un média social pleinement assumé », a affirmé Delphine Ernotte, présidente du groupe, lors de la conférence de rentrée le 8 juillet dernier. La chaîne entend miser sur TikTok et YouTube pour améliorer sa visibilité. Car si la plateforme France.tv connaît une hausse de consommation globale, les programmes de Slash, eux, restent largement méconnus.
Ce constat nourrit la volonté de rompre avec la logique de niches. « On ne peut pas se contenter d’empiler des niches — la série écolo, la série sur l’orientation sexuelle, etc. », reconnaît Manuel Alduy. Objectif affiché : proposer des récits plus universels, capables de toucher un public plus large, tout en gardant un « supplément d’âme » propre au service public. Supplément sur lequel nous ne nous attarderons pas…
La mise en sourdine du militantisme
Pour certains observateurs, ce virage illustre surtout une mise en sourdine du militantisme idéologique qui avait dominé la ligne éditoriale. « Faute d’audience, Slash, la plateforme jeune et woke de France TV, revoit sa programmation en profondeur », analysaient le 22 septembre nos confrères de Boulevard Voltaire. Même si certaines séries à forte charge idéologique subsistent, la direction admet que l’heure est au rééquilibrage.
En clair, le service public range (au moins partiellement) la bannière du « tout sociétal » pour tenter de renouer avec les jeunes. Reste à savoir si cette cure de réalisme suffira à transformer une plateforme jusque-là invisible en véritable média d’attraction.
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Une réponse à “France Télévisions : l’échec de la chaîne Slash, prémices de la chute du wokisme ?”
Go woke go broke. Ces 4 mots anglais résument à merveille la situation. Quand on cible un public nombreux avec des idées qui n’intéressent qu’une minorité on obtient une minorité de spectateurs. Ça marche un moment sous perfusion d’argent public mais le constat d échec est toujours inéluctable.