Les écrans et les réseaux sociaux ont-ils transformé le cerveau de nos enfants au point de compromettre leur avenir ? C’est la question posée par Clare Morell, membre du Ethics & Public Policy Center à Washington et auteure du livre The Tech Exit: A Practical Guide to Freeing Kids and Teens from Smartphones. Invitée d’une longue interview, elle décrit avec force ce qu’elle considère comme une urgence éducative et civilisationnelle.
Le smartphone, une drogue dure
Clare Morell n’y va pas par quatre chemins : « si l’on se réfère à la science du cerveau, nous devons vraiment considérer les écrans davantage comme une drogue hautement addictive, telle que le fentanyl numérique, que comme du sucre ». L’image est volontairement brutale, mais elle traduit la conviction d’une chercheuse qui voit dans la dopamine déclenchée par les applications une dépendance comparable à celle des stupéfiants.
L’industrie numérique, explique-t-elle, se livre à une course vers le bas. Chaque plateforme cherche à capter toujours plus tôt l’attention des enfants et des adolescents, sans jamais donner la priorité à leur sécurité.
De nombreuses applications mettent en avant leurs filtres et systèmes de contrôle. Mais Clare Morell dénonce une réalité bien différente : les contournements sont innombrables, les contenus pornographiques ou addictifs restent accessibles, et les parents sous-estiment massivement l’exposition réelle de leurs enfants.
« Je voulais simplement contester cette idée selon laquelle le smartphone est une partie inévitable de l’enfance. Ce n’est pas nécessairement le cas », insiste-t-elle.
Conséquences psychologiques et sociales
Dans la vidéo, les chapitres se succèdent et dressent un tableau préoccupant :
- dopamine et mécanismes d’addiction,
- isolement social lié au temps d’écran,
- exposition inévitable aux contenus pornographiques,
- perte de patience et de capacité de réflexion dans une société de gratification instantanée.
Selon Clare Morell, il ne s’agit pas seulement d’un problème éducatif, mais d’un défi de civilisation : la génération à venir risque de grandir fragilisée, incapable de construire une vie adulte épanouie.
Pourtant, des alternatives existent. L’auteure propose une méthode de détox de 30 jours, qui permet aux familles de couper avec les smartphones et de redécouvrir les activités réelles.
Elle insiste aussi sur l’importance de l’acronyme FAST :
- Familles : retrouver la cohésion,
- Éduquer : donner les bons repères,
- Alternatives : proposer d’autres loisirs que l’écran,
- Transparence : assumer clairement les choix parentaux.
Les adultes eux-mêmes ne sont pas épargnés : leur propre discipline et leur rôle de modèle conditionnent l’efficacité de cette démarche.
Une enfance sans smartphone est possible
Le message central de Clare Morell est clair : l’omniprésence du smartphone n’est pas une fatalité. De nombreuses familles témoignent d’une vie plus riche et plus apaisée après avoir décidé de s’en passer. Les enfants, loin d’être privés, redécouvrent alors la lecture, le jeu, la créativité et les relations réelles.
En conclusion, l’auteure affirme que c’est une question de volonté collective. Face à des géants du numérique qui captent l’attention pour mieux exploiter les données personnelles, la seule riposte viable reste la lucidité et le courage des familles.
Illustration : DR
[cc] Article relu et corrigé (orthographe, syntaxe) par ChatGPT.
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